Face au récent coup de force de son adversaire dans la course à l’investiture UMP pour être le candidat de la droite et du centre aux prochaines élections régionales, Michel Barnier a fini par réagir.
Quand Laurent Wauquiez au cours d’une conférence de presse à Lyon a montré les muscles, faisant de son investiture une affaire de temps, quasi réglée, Michel Barnier est apparu comme un outsider qui n’avait fait qu’une légère animation un peu factice du débat.
Mais il n’en est rien, l’ex-commissaire européen et ex-président du conseil général de la Savoie a répondu au jeune secrétaire général de l’UMP avec une liste de 100 élus signataires d’un manifeste intitulé « Michel Barnier 2015« , mené notamment par le maire de Chambéry et député européen Michel Dantin.
Il fait prévaloir sa capacité à monter une liste d’union avec l’UDI, parti centriste où il séduit bien davantage que le très droitier Laurent Wauquiez. Michel Barnier a déjà commencé à imaginer quelques propositions pour la future région Rhône-Alpes-Auvergne, s’il devait la remporter, comme une école dédiée aux nouveaux métiers du numérique :
« Comme celle de Xavier Niel à Paris. Il faut améliorer la compétitivité des produits français moyen et haut de gamme », a-t-il évoqué selon Acteurs de l’économie.
Du côté de Jean-Jack Queyranne, actuel président PS de Rhône-Alpes, le fait de se présenter à sa propre succession ne fait pas de doute. Ou presque. Une petite polémique a soufflé récemment le vent de la discorde à Lyon. Un article du Progrès avait indiqué que Gérard Collomb tentait de lui supplanter un autre élu pour cette campagne à venir, soit le maire PS de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat.
Une façon de régler des comptes avec l’actuel président de région, contre lequel Gérard Collomb cumule plusieurs griefs (les élections à Bron impliquant sa femme Elisabeth Queyranne, ou encore la compétence économique sur le territoire métropolitain…). Le sang du maire PS de Lyon n’a fait qu’un tour en lisant cela, il a fait envoyer illico à toute la presse un démenti, rien de moins, par son cabinet.
Gérard Collomb est allé jusqu’à déclarer :
« Je n’ai pas le temps de comploter contre Jean-Jack Queyranne ».
On a pourtant déjà vu par le passé le maire de Lyon s’impliquer plus qu’à son tour dans des élections locales, afin de les mener tel qu’il l’entend sur ce qu’il considère être son territoire.
Dans un contexte politique peu favorable aux élus socialistes, Jean-Jack Queyranne va-t-il n’être soutenu que du bout des lèvres par son parti ? Qui de Michel Barnier ou Laurent Wauquiez sera adoubé par Nicolas Sarkozy ? To be continued.
Et puis un sondage tomba
Le Progrès (payant) a pondu ce jeudi le premier sondage relatif aux élections qui n’auront lieu que dans 10 mois. On y voit une liste UMP-UDI arrivée en tête avec 30% des voix, talonnée par un Front National qui compterait 23% des suffrages. Le PS actuellement en place n’obtiendrait que 17% (allié au PRG), tout comme la liste Europe Ecologie-Les Verts/Parti de Gauche. De quoi motiver Jean-Jack Queyranne à bien négocier avec sa gauche pour partir, comme en 2010, sur une liste commune.
Le sondage nous apprend notamment que ni Laurent Wauquiez recueillerait 52% des voix contre 48% pour Michel Barnier : tous les deux l’emporteraient dans tous les cas.
Arrivent ensuite dans ce sondage le MoDem (7%), le Parti Communiste (2%), l’extrême-gauche (2%) et une autre liste (2%).
> Mise à jour jeudi 29 janvier avec le sondage du Progrès.
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