L’un au bandonéon, l’autre au chant fraichement arrivé de Mendoza (Argentine). Manque les fumeurs, le parquet cramoisi des faubourgs de Buenos-Aires, les danseurs passionnés, la poussière étouffante.
Les deux copains déroulent, se défoulent avec complicité. L’artiste français alterne divan et instrument. Ses confessions dézinguent les mauvais goûts de son père et pleurnichent le tango perdu des bals argentins. Ses doigts et son torse font sortir les notes en souffrant et en savourant. Ca fait pleurer, ça remue les entrailles, ça touche juste et profond. On voudrait envahir la scène pour déplacer son corps au cœur du tango mais on se fige puisque l’on stationne à l’opéra de Lyon.
Quand Diego Flores jette à terre sa cravate, il a déjà balancé le meilleur de sa partition : une voix suave alternant le doux et le piquant. C’est excitant de plaisir et enrobé comme une caresse sensuelle. On se prend à le voir tomber le costume collant : il nous dégoupille un timbre de crooner argentin.
Le génie chaud et sincère sur la feutrine rouge abîmée, de l’amphi de l’opéra de Lyon.
Amphi de l’Opéra de Lyon.
William Sabatier, Diego Flores.
21 et 22 novembre 2014
20H30.
Tarif : 10 et 16 euros.
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