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L’économie italienne sauvée par la drogue et les prostituées

Le produit intérieur brut (PIB) italien du premier trimestre 2014, initialement annoncé à la baisse, est finalement ressorti stable. Erreur, miracle ? Non, une nouvelle méthode de calcul intègre les revenus des activités illégales.

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L’économie italienne sauvée par la drogue et les prostituées

Nils Hamerlick, prostitution.

Voilà une info qui pourrait bien réjouir un certain Bernard de la Villardière : l’économie italienne vient d’être sauvée de la récession par la drogue et la prostitution. Et ce n’est ni une blague, ni un tour de magie.

L’institut national de la statistique (Istat), l’équivalent transalpin de l’Insee, avait annoncé une baisse de 0,1% du Produit intérieur brut (PIB) italien au premier trimestre suivie d’une contraction confirmée de 0,2% au deuxième trimestre.

Ce mercredi, coup de théâtre, le PIB du premier trimestre se révèle stable. L’Italie échappe donc à la récession. La récession étant définie techniquement par deux trimestres consécutifs de contraction de l’économie. De quoi rassurer pour un temps Matteo Renzi, le président du Conseil Italien.

 

Sex, drugs and arithmétique

Le 22 mai dernier, l’Istat a ouvert la marche en Europe en annonçant qu’elle prendrait en compte les revenus générés par la prostitution, la drogue et les divers trafics pour calculer le produit intérieur brut.

Quelques jours plus tard, l’Italie était imitée par le Royaume-Uni, l’Espagne et la Belgique. L’Istat se base sur un texte rédigé par Eurostat, l’agence en charge des statistiques de l’Union Européenne.

Le fisc italien s’appuie sur un guide fourni par Eurostat qui indique à l’alinéa 15 du texte ESA 2010 :

« les activités illégales doivent être considérées comme des transactions quand toutes les unités parties prenantes le font par accord mutuel. De ce fait, achat, vente ou troc de drogue illégales ou d’objets volés sont des transactions quand le vol ne l’est pas. »

Et ça se calcule comment les revenus d’activités illégales ?

L’Istat utilise les données de la police, de la justice et des associations qui connaissent parfaitement les volumes et la valeur de ces transactions.

Des chiffres qui seront forcement inexacts, mais permettent d’obtenir un ordre de grandeur.

Ainsi, pour la Banque italienne, l’économie criminelle se montait à 10,9% du PIB en 2012. Quant aux Nations-unies, elles évaluaient le chiffre d’affaires des quatre organisations mafieuses à 116 milliards d’euros, soit 5,9% du PIB.

Bruxelles calling

Matteo Renzi peut ainsi remercier la mafia et l’Istat pour donner un second souffle à l’économie et éviter la récession. Car l’économie italienne étouffe : le 15 octobre à minuit, les membres de la zone euro devaient envoyer leur budget pour 2015 à Bruxelles.

Avec une dette italienne qui dépassera 133% du PIB en 2015, l’Italie s’éloigne de son objectif de désendettement. Quant à la France, elle ne réduira pas son déficit public à 3% comme promis, mais le laissera courir jusqu’à 4,3% en 2015. Ces difficultés ont poussé les dirigeants français et italien à réclamer plus de souplesse de la part de Bruxelles.

 


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