Au programme de cette rentrée ? Des nouveaux locaux ou encore des MOOCs qui vont rythmer la vie estudiantine durant toute l’année. Mais pas que. La question du logement des jeunes à Lyon, par exemple, est toujours aussi préoccupante. En se promenant dans Lyon, impossible de manquer les travaux qui entourent les campus de la Ville. L’occasion de faire un point sur les projets du Plan campus.
1. Les originales : un GPS pour se repérer sur le campus, une charte des réseaux sociaux…
2. Les MOOCs s’installent à Lyon
3. De nouvelles formations… en nettoyage ?
4. Le pari difficile : réussir sa licence en trois ans
5. 8000 lits du CROUS pour 130 000 étudiants
6. La Clé : une solution miracle pour le logement des jeunes ?
7. Les nouveaux visages des campus
8. La fin du campus « poubelle » de Lyon 2 ?
9. Un bilan de Lyon Cité Campus à (presque) mi-parcours
10. Des artistes en résidence sur les campus de Lyon
1. Les originales : un GPS pour se repérer sur le campus, une charte des réseaux sociaux…
Grande nouveauté en ligne pour l’Université Claude Bernard Lyon 1 : la création d’une application mobile pour les étudiants, avec un système de géolocalisation. En somme, un GPS pour éviter de se perdre sur le campus.
Question web, l’Université catholique de Lyon (UCLY) monte au créneau avec une charte éthique d’utilisation des réseaux sociaux, commune à tous les instituts et universités catholiques françaises et éditée par l’UDESCA (Union des établissements d’enseignement supérieur catholiques). Le nom de cette charte ? « Pour un comportement éthique sur le web et les réseaux sociaux ». Exemple de conseils pratiques :
« Quand vous publiez des éléments sur d’autres personnes, posez-vous toujours la question de ce qu’elle peut ressentir : est-ce que cela ne lui pose pas de problème ? »
Ou encore :
« Intégrer les sources multiples comme base de réflexion critique. »
2. Les MOOCs s’installent à Lyon
Pour toi, étudiant qui a du mal à te lever aux aurores, les MOOCs (Massive Open Online Course – des cours en ligne) sont peut-être les réponses à ces pannes de réveil récurrentes. Ce dispositif pédagogique a le vent en poupe dans les universités françaises depuis quelques années. Il s’agit de cours en ligne, sous forme vidéo, texte, QCM, etc.
Certaines universités les utilisent en plus des enseignements dispensés entre les murs. Ces cours s’adressent à tout le monde, pas besoin d’être inscrit dans une université, d’avoir tel ou tel diplôme. Seule une inscription (gratuite) est nécessaire. L’objectif est uniquement d’apprendre pour le plaisir d’apprendre. Si des travaux personnels sont proposés, il n’y a aucune obligation. Il n’y a pas de partiels à la fin de l’année… Ni de diplôme !
Lyon 1 en a réalisés deux pour cette rentrée : Anatomie 3D ; Géosciences 3D, en collaboration avec le Massachussetts Insitute of Technology.
Lyon 2 se lance également dans le MOOC, via la plate-forme France université numérique (FUN), chargée d’héberger les MOOCs des universités françaises. Le premier de Lyon 2 apparaîtra sur FUN le 1er janvier 2015. Son nom ? « Des rivières et des hommes » dont le thème est donc la gestion des rivières.
3. De nouvelles formations… en nettoyage ?
Le 9 septembre, l’Université Lumière Lyon 2 a signé un partenariat des plus étonnant avec… la fédération régionale du syndicat de la propreté (SPENRA). Pour qu’une entreprise vienne nettoyer les locaux de l’université ? La question se pose. En effet, à la suite de cette signature, une rencontre était prévue entre les responsables chargés de l’orientation de l’insertion professionnelle de Lyon 2, du SPENRA et du CFA INHI (un organisme de formation aux métiers de l’hygiène, de la propreté et de l’environnement). Et ce pour discuter des métiers et de la formation de la propreté dans l’enseignement supérieur.
Autre nouvelle offre pédagogique : la création d’une licence professionnelle Gestion des réseaux ferrés à Lyon 2, en partenariat avec la SNCF. Chapeautée par la faculté de sciences économiques et gestion, cette formation s’adresse aux étudiants qui souhaitent devenir technicien de la circulation ferroviaire.
A l’EM Lyon, on inaugure cette rentrée un Bachelor of Business Administration (BBA). Cette formation, dispensée à Saint-Etienne, est un nouveau programme en admission post-bac d’une durée de quatre ans. Il s’agit de former de futurs managers opérationnels. En plus des échanges internationaux, le BBA bénéficie d’ores et déjà d’un partenariat avec l’Ecole des Mines de Saint-Etienne.
Le but étant que les étudiants du BBA comprennent le fonctionnement des ingénieurs et puissent, plus tard, s’adapter à leurs interlocuteurs. Jean-Charles Clément, à la fois professeur de finance, comptabilité et contrôle de gestion à Ecully et responsable du BBA de Saint-Etienne, l’assure :
« Nous sommes plus qu’optimiste vue la demande des étudiants. Nous sommes dans le vrai. Finalement, nous aurions dû lancer ce BBA plus tôt ! »
Les étudiants sélectionnés doivent répondre à un profil bien précis : « un esprit entrepreneurial » et une capacité à « travailler en mode projet ». La rentrée est prévue le 22 septembre pour les 115 étudiants en première et deuxième années.
4. Le pari difficile : réussir sa licence en trois ans
En août 2014, le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a publié une note sur la réussite en licence. Le constat est sans appel :
« Moins de 30% des étudiants obtiennent leur licence trois après leur inscription en L1 ».
Pour lutter contre cet échec dès la première année de licence, l’Université Jean Moulin Lyon 3 a mis en place des mesures d’accompagnement dès cette rentrée 2014. Et même avant. Plusieurs composantes de l’université ont créé des semaines de pré-rentrée. Durant quinze jours, les nouveaux étudiants de première année de licence suivent un unique cours. A la fin de ce séminaire, une épreuve anticipée aura lieu. Si les résultats sont bons, pas de problème. S’ils sont mauvais, pas de problème non plus puisque les professeurs dirigeront les étudiants concernés vers des dispositifs d’accompagnement.
Stéphane Pillet, vice-président chargé de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire du Conseil académique, de l’offre de formation, de la professionnalisation et de la vie étudiante, explique ce dispositif :
« Il s’agit d’une structure qui offre des modules pour se renforcer en terme de gestion du temps, méthodologie de travail, gestion su stress, recherche documentaire, mais aussi prise de parole en public, etc. »
Également professeur de droit, il a donné un cours d’introduction générale à des élèves de L1 de Bourg-en-Bresse. Il précise qu’avec 10 000 étudiants (dont plus de 2000 en L1), le Droit est la composante la plus importante de Lyon 3 et qu’accompagner individuellement chaque étudiant est extrêmement compliqué. Aussi, du côté des intéressés, le processus serait plutôt bien accueilli :
« Les étudiants apprécient. Ils ont un premier contact avec l’université, cela leur permet de mettre un pied à l’étrier après le lycée et après deux mois de vacances. Ils peuvent prendre le rythme de manière plus tranquille. En plus, ils n’ont qu’un cours pendant deux semaines et sont donc plus disponibles. »
Les départements de Lettres, Philosophie et l’IAE ont pris le même chemin. Ainsi, Lyon 3 a décidé de rassembler les expériences et de créer une sorte de comité de pilotage : un Pôle de réussite en licence est en pleine structuration. Il naîtra officiellement en janvier 2015.
5. 8000 lits du CROUS pour 130 000 étudiants
Malgré ses 31 résidences et ses 8000 lits dans l’académie, le Crous est conscient de la pression. Aurélie Brousse, chargée de communication au Crous Lyon – Saint-Etienne précise :
« Tout le monde sait qu’il manque des logements sociaux étudiants à Lyon. C’est pour cela que dans le cadre de la volonté de l’État de construire au niveau national 40 000 logements étudiants d’ici 2018, il est prévu d’en construire 4000 sur l’agglomération lyonnaise, ce qui explique toutes les ouvertures à venir. »
Quatre nouvelles résidences sont sorties de terre pour cette rentrée : en tout, il y a 512 lits en plus. En 2015, la liste s’allongera avec deux nouvelles résidences et 362 places.
Et, si vous êtes en retard et que vous n’avez pas encore fait votre choix entre résidence étudiante publique, privée ou un logement personnel, seul ou en colocation, les Comités locaux pour le logement autonome des jeunes en Rhône-Alpes (Cllaj) organisent le 6ème salon du logement pour les jeunes le 17 septembre, à partir de 10h, dans l’atrium de l’Hôtel de Ville. Au menu ? Rencontre avec des organismes HLM, des agences immobilières, des spécialistes. Et même des stands pour la formation et l’emploi jeune.
6. La Clé : une solution miracle pour le logement des jeunes ?
La Clé, Caution locative étudiante, est la grande nouveauté de cette rentrée 2014 : elle a été expérimentée dans plusieurs régions comme en Rhône-Alpes et est étendue cette année à l’ensemble du pays. Ce dispositif permet aux étudiants en situation précaire, et dépourvus de garants personnels, de bénéficier d’une garantie de l’État et ce pour les dix mois de l’année universitaire.
Comme l’indique le site internet lokaviz.fr, tous les étudiants désirant suivre leurs études en France peuvent prétendre à la Clé, les français comme les étrangers. Il faut avoir moins de 28 ans au 1er septembre de l’année couverte par le bail. Seule exception à la règle : les doctorants et post-doctorants de plus de 28 ans peuvent y prétendre.
Si le dispositif n’a pas entièrement satisfait les syndicats étudiants, comme l’Unef, c’est que les étudiants vont devoir verser, en guise de cotisation, 1,5% de leur loyer chaque mois à l’État. Pour un loyer de 450 euros, un étudiant devra débourser 6,75 euros par mois. En contrepartie, l’État paiera le loyer en cas d’impossibilité de payer. Un partenariat entre l’État, le Crous et la caisse des dépôt et consignation, à hauteur de 600 000 euros finance l’opération.
Cependant, pour les syndicats étudiants, ce n’est pas assez. Jean-Didier Babete Mata, président de l’Unef Lyon, pointe du doigt une vie étudiante toujours plus chère. Le syndicat a d’ailleurs publié en août une enquête sur le coût de la vie étudiante : Lyon est la deuxième ville universitaire la plus chère pour un jeune.
« La hausse des frais d’inscription et des loyers restent un problème, selon Jean-Didier Babete Mata. Nous comprenons qu’il y a une certaine rigueur budgétaire à appliquer mais ce sont encore les jeunes et les précaires qui trinquent. François Hollande avait promis la construction de 40000 logements sociaux pour étudiant, on est encore loin du compte. Dans le Grand Lyon, il n’y a que 7000 places en Cité U, pour plus de 100000 étudiants. »
Le logement représente environ 3/5ème des dépenses mensuelles d’un étudiant, selon l’Unef.
7. Les nouveaux visages des campus
Pas de trêve pour les travaux universitaires pendant les vacances d’été. Des projets ont aboutis, d’autres ne devraient être achevés que pour la rentrée 2015. Petit tour du propriétaire.
A quelques centaines de mètres du campus des quais de Lyon 3, après l’hôpital Saint-Luc–Saint-Joseph, un nouveau bâtiment vient d’émerger. Il accueille l’IUT Jean Moulin, Lyon 3. Cofinancé par l’État et la région, via un contrat de projets État-Région (CPER) et par l’université Lyon 3, ce nouveau bâtiment accueille près de 900 étudiants.
La vie grande ouverte. C’est le nom choisi pour la réhabilitation et le réaménagement des prisons Saint-Paul et Saint-Joseph. Parmi les projets, l’installation du nouveau campus de l’Université catholique de Lyon en lieu et place de la prison Saint-Paul. Prévu pour la rentrée 2015, ce nouveau campus hébergera : le pôle Droit, le pôle Sciences, une bibliothèque universitaire, le département de formation continue de CPE, et l’observatoire social de Lyon. Un bâtiment de logements sociaux intergénérationnels sera aménagé dans les murs de l’îlot Saint-Joseph.
L’École centrale de Lyon se met aussi à l’heure des travaux avec la construction d’un Centre de ressources informatiques. Ce bâtiment de 1000m2, certifié « Haute qualité environnementale » (HQE), abritera la direction des systèmes d’information et un nouvel espace « EAT », Enseigner et apprendre avec les technologies.
Au 84 avenue Lacassagne, dans le 3ème arrondissement, la réhabilitation de la friche RVI (Renault véhicule industriel) est en passe de devenir une réalité. Le 17 septembre, la première pierre de la bibliothèque et des logements Grand Lyon Habitat sera posée en grande pompe. Et les travaux de construction de l’école Émile Cohl et d’ECohlCité débuteront.
A terme, le campus professionnel Rochaix-Feuillat abritera : trois organismes de formation professionnelle (AFPIA sud est, FCMB et SEPR), l’école Émile Cohl et les ateliers d’ECohlCité, un gymnase pour les associations du quartier, des logements sociaux, une bibliothèque et un parc publics. La livraison se fera au compte-goutte entre la fin de l’année 2014 et le début de 2016. Avant d’être fermée en 2011, la friche avait accueilli pendant une dizaine d’année des artistes, des squatteurs, et des activistes.
8. La fin du campus « poubelle » de Lyon 2 ?
Les étudiants de sociologie, anthropologie et psychologie de Lyon 2 qui sont passés dans les bâtiments K et L du campus Porte des Alpes ont vécu le très froid en hiver, le très chaud en été, les murs qui partent en lambeaux, l’installation électrique qui pend aux murs, etc. Ces bâtiments sont presque devenus une légende.
Cet été, enfin, les travaux de rénovation ont été lancés. Fini l’amiante, la mauvaise isolation et la vétusté générale. Place à l’économie d’énergie, au tout beau tout neuf. Après le déménagement des institut de psychologie et unités de formation et de recherche en sociologie et en anthropologie dans des préfabriquées à quelques pas du Resto U, le chantier a démarré en août. Malgré tout, il faudra être patient. La réouverture de ces bâtiments est prévue pour la rentrée 2016. Coût de l’opération ? 23,5 millions d’euros.
D’autres travaux sont en cours Porte des Alpes : l’installation d’un pôle d’excellence « Communication, image numérique et informatique décisionnelle » via la construction d’un nouveau bâtiment de plus de 2000 m2 (livraison prévue en avril 2015). En outre, le troisième bâtiment de l’IUT Lumière, lui aussi Porte des Alpes, accueille ses premiers locataires en cette rentrée.
9. Un bilan de Lyon Cité Campus à (presque) mi-parcours
Lyon Cité Campus est la version lyonnaise du Plan campus, initié par Valérie Pécresse, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en 2008. Les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) sont en charge d’appliquer localement l’opération. A Lyon, le PRES s’est mué en Comue Lyon–Saint-Etienne en juillet 2014.
Pour financer les projets lyonnais, l’État a versé sur un compte en banque 575 millions d’euros à l’Université de Lyon (UdL). Mais cette dotation n’est pas directement utilisée par la Comue, puisque celle-ci touche les intérêts de cette somme annuellement.
On a souvent reproché à cette opération de prendre du temps… et du retard. Émilie Santoire, chargée de mission communication au Service développement et aménagement des campus, répond à ces critiques, affirmant que ce n’est qu’une impression :
« Si le plan a été mis en place en 2008, nous n’avons reçu les dotations de l’État qu’en 2009. Il a fallu ensuite faire des appels à projets, il y a eu une grande période de réflexion et de mise en place. Tout n’a pas été simple car huit établissements sont concernés par le plan campus, soit un tiers du patrimoine universitaire de la Comue ! »
Elle admet malgré tout qu’il y a eu entre six mois et un an de retard, attribués à des difficultés de montage, notamment la partie financière dont les modalités ont changé depuis 2008. N’empêche, parmi la trentaine de projets programmés jusque 2020, certains sont déjà bien entamés, comme la réhabilitation des équipements sportifs et l’aménagement d’un axe vert sur le campus de la Doua, la construction de la Maison internationale des langues et des cultures à proximité des campus des quais de Lyon 2 et Lyon 3, etc. Mais aussi la rénovation, notamment en terme d’économie d’énergie, des campus des quais de Lyon 2 et Lyon 3, de l’IEP, de l’ENS.
En outre, le caractère exceptionnel de cette information mérite qu’on la signale : les travaux de la faculté de médecine et de maïeutique Lyon Sud ont trois semaines d’avance. Prévu pour la rentrée 2015, cet agrandissement de l’établissement prévoit un pôle anatomie et chirurgie, deux amphithéâtres, un bâtiment administratif avec des salles de travaux pratiques. Sera également installé à cet endroit, le Centre européen de nutrition pour la santé (CENS) qui réunira professionnels de la santé, de la nutrition et des industriels.
Enfin, le travail le plus important se fera sur le campus Lyon Tech la Doua, avec jusque 140000 m2 de rénovation, réhabilitation, création. Question calendrier, le processus en est au stade du dialogue entre l’UdL et les entreprises. Les travaux devraient débuter en 2016 et durer quatre ans :
« Pour ce site, nous aurons des bâtiments certifiés haute qualité environnementale, avec, nous l’espérons, 40% d’économie d’énergie ».
10. Des artistes en résidence sur les campus de Lyon
Comme chaque année, Lyon 1 accueille une compagnie de théâtre en résidence. La Nième compagnie de Claire Truche prend donc ses quartiers au théâtre Astrée du campus de Villeurbanne pour l’année 2014. Premières représentations programmées en octobre.
Lyon 3 accueille en résidence les musiciens de l’ensemble Nova. Un premier concert est organisé au moment des « Welcome days » de l’université. Le 17 septembre, à 19h, les étudiants, personnels de Lyon 3 et tous ceux qui le souhaitent pourront assister aux Quatre saisons d’Antonio Vivaldi, dans l’auditorium Malraux de la Manufacture des tabacs.
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