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Nuits Sonores à Lyon : 5 jours, 4 nuits, 10 valeurs sûres

1. Garnier B2B MCDE (Nuit 1 / Halle 2)

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Nuit 4 en 2013®Denis-Chaussende

Leur venue n’est peut-être pas aussi exceptionnelle que celles de Kraftwerk et de ses plus glorieux descendants, mais leurs prestations compteront sans doute parmi les highlights du festival : coup d’œil sur dix valeurs sûres de Nuits Sonores 2014.

Nuit 4 en 2013®Denis-Chaussende

 

Dans le coin gauche, Laurent Garnier, le tôlier, revenu cette année au sommet (mais l’avait-il seulement quitté ?) avec cinq maxis conçus comme autant de défis – à chacun son label et, par conséquent, son esthétique. Il vient avec un « pseudo », Garnier. Dans le coin droit, Motor City Drum Ensemble, LA relève (allemande) de la house à la mode de Chicago. Inutile de vous faire un dessin.

 

2. Black Lips (Nuit 1 / Halle 3)

Tenancier d’un garage rock d’époque, les Black Lips appartiennent à cette catégorie de groupes qui parvient à faire avancer le schmilblick en roulant à contre-sens et en marche arrière sur la grande autoroute du rock. Leurs références sont quasiment toutes à chercher du côté des 60’s des Kinks ou de 13th Floor Elevators, à la conquête d’un concept qu’ils ont baptisées « Flower punk ». manière de résumer le paradoxe vivant qu’est le groupe d’Atlanta.

 

3. Nina Kraviz (NS Days jeudi / Scène 1)

Nina Kraviz a une fâcheuse tendance à se dépoiler pour un oui ou pour un non. Mais ce n’est pas pour ça que nous apprécions cette jeune et jolie russe (même si on jalouse un peu son boyfriend, l’implacable Ben Klock). C’est pour sa house, étrangement diaphane et racoleuse juste ce qu’il faut.

 

4. Holograms (Circuit / Punx are playing at my house)

A force de louer les bienfaits de la Suède, on a tendance à zapper les oubliés du grand rêve social-démocrate scandinave. Holograms, quatuor issu de la classe ouvrière, est là pour nous le rappeler à grands renforts de pastilles particulièrement amères et bien frappées au coin du post-punk à guitares et synthés. Si efficace que Brooklyn, Mecque du rock indé, leur a immédiatement déroulé un tapis rouge taillé dans une vieille bannière contestataire.

 

5. Discodeine (Circuit / Communion)

Vous voyez Double Face, le procureur devenu criminel à la faveur d’une défiguration à l’acide ? Eh bien Discodeine, duo composé des vétérans Pentile et Pilooski, en est le pendant musical. Côté face, ça expérimente et ça maugrée. Côté pile, ça cogne et ça divague. Et c’est à chaque fois aussi cool et impressionnant que le mot-valise dans lequel voyage (parfois très haut) le tout.

 

6. Earl Sweatshirt (Circuit / L’Apéro)

On s’est bien foutu de la bobine d’Earl Sweatshirt quand sa maman, jugeant ses fréquentations problématiques, l’a envoyé en centre de rééducation. Trois ans plus tard, le premier album de ce jeune rappeur à la voix de daron nous l’a coupée : âpre et désenchanté, Doris est un beau disque de rue, et le plus crédible dont le crew Odd Future peut se prévaloir.

 

7. Dixon (NS Days vendredi / Salle 1930)

Quand il a débuté sa carrière à Berlin, Dixon était un peu l’idiot du village : alors que ses concitoyens ne juraient que par la techno la plus chargée en amiante, lui s’échinait à produire une deep house tout ce qu’il y a de plus charnelle. Il s’est depuis imposé, notamment par l’entremise du label Innervisions, dont il est le co-fondateur, comme l’un des tastemakers lesinfluents de la planète. Comme quoi.

8. Jacques Greene (NS Days samedi / Salle 1930)

Canadien de naissance, il vit à New York et est adossé à un label écossais : Jacques Greene est un garçon de son temps. N’était la relation de défiance qu’il entretient lie aux nouvelles technologies – et qui irrigue son dernier EP,Phantom Vibrate, du nom de ces vibrations imaginaires qu’un possesseur de téléphone portable ressent à un moment ou un autre. Ce qui ne l’empêche pas de produire des tubes de house chaleureuse et chatoyante au kilomètre.

 

9. Wooden Shjips (NS Days samedi / Salle 1930)

San Franciscan jusqu’au bout du médiator, Wooden Shjips est un digne héritier des San Francisco Nuggets psychédéliques de la deuxième moitié des 60’s, et plus proche de nous, de l’école Brian Jonestown. Rock groggy fait de guitares envapées et de rythmiques inébranlables, emballées dans un mur du son aussi épais que le proverbial brouillard nord-californien, la recette Wooden Shjips, s’accompagne toujours, comme ses illustres aînés, d’une sauce mélodique qui a fait de leur Back to land, l’un des albums de 2013.

10. Actress (Nuit 4 / Halle 3)

Entre le football et la musique, c’est une histoire d’amour qui finit systématiquement mal. Le Londonien Actress est l’exception qui confirme la règle : cet ancien joueur de Premier League produit une musique des plus exigeantes, à la croisée de l’electronica papillonnante de Flying Lotus et de la techno abstraite d’Autechre.


Sur petit-bulletin.fr, par Stéphane Duchêne et Benjamin Mialot.

 

 


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