Plus possible de faire l’impasse, en vue de la rentrée 2014. Cette fois un emploi du temps a été fixé pour les écoles publiques de Lyon.
C’est surtout la structure globale de l’emploi du temps que l’on connaît enfin. Les 37400 élèves du public auront cours de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h30 le lundi, mardi et jeudi. Ces trois jours ressemblent à ce qu’ils avaient été jusque là. Les changements concerneront le mercredi et le vendredi : ils auront « école » (soit l’enseignement obligatoire dispensé par les instituteurs) sur ces deux journées de 8h30 à 11h30.
Ce à quoi s’ajoute une spécificité lyonnaise : les activités périscolaires qui, dans de très nombreuses communes, devraient se coincer chaque jour entre 15h45 et 16h30, seront concentrées à Lyon le vendredi après-midi. De 13h30 à 16h30.
La bonne idée de Lyon ?
Lyon a-t-elle trouvé la bonne idée, pour éviter la succession devant les élèves dans la même journée d’animateurs ou, dans le cas d’un scénario catastrophe, d’adultes devenus garde-chiourmes ?
Au vu de l’emploi du temps qui semble être principalement adopté par les communes de l’académie du Rhône, en dehors de Lyon donc, les animateurs devront en effet venir travailler dans les écoles pour trois quart d’heure seulement et ce, avant 16h30, heure à laquelle la garde périscolaire classique sera la plupart du temps proposée, éventuellement prise en charge par une autre personne que l’animateur venu dès 15h45.
Le schéma lyonnais sera-t-il finalement copié par d’autres communes ? Villeurbanne présente son plan à l’ensemble de la presse ce jeudi. Le 12 avril dernier, Jean-Louis Baglan, directeur académique des services de l’éducation nationale du Rhône, annonçait que seules 130 communes sur les 269 de l’académie lui avaient présenté un plan défini.
C’est aussi dans le Rhône qu’une fronde de maires s’était organisée en avril, 300 élus, pour la majorité UMP, avaient menacé de saisir le Conseil d’Etat si la possibilité de ne pas appliquer la réforme ne leur était pas donnée.
A Lyon, l’embauche de 800 vacataires supplémentaires est prévue pour l’encadrement des élèves. Soit un animateur pour 14 enfants de moins de six ans, et un animateur pour 18 enfants au-delà de six ans.
La vox populi dans l’oreille de Collomb
Cet emploi du temps concentrera donc les activités menées par des animateurs sur le vendredi après-midi, lesquelles doivent, selon les préceptes de la réforme, permettre aux enfants d’accéder à des temps d’éducation artistique, sportive, etc. Ce schéma laissera les élèves entre les mains des enseignants, jusqu’à 16h30. De quoi rassurer des parents qui se demandaient ce qu’on allait faire de leurs enfants à partir de 15h45.
Occasion pour Gérard Collomb de redonner une leçon de gestion politique au gouvernement. Dans le Progrès de ce mercredi, il déclare :
« Ceux qui n’ont pas d’expérience de la gestion locale ne voient pas toujours les choses de manière concrète. Le gouvernement a sous-estimé les réactions. Moi, je ne pense pas que j’ai raison contre tout le monde. J’écoute la vox populi. On ne peut pas prendre les gens à rebrousse-poil ».
Le maire de Lyon se veut pragmatique :
« La journée reste à 6 heures, c’est vrai, mais les trois heures regroupées (le vendredi après-midi, donc, ndlr) permettent des activités pleines. »
Ces activités pourront avoir lieu dans les établissements scolaires mais aussi en dehors. Pour l’heure, leur contenu n’est pas fixé ou en tout cas n’a pas été donné, il serait en cours de programmation avec les associations.
Ce qui suscite des réactions dans l’opposition de Gérard Collomb. Le maire du 2e arrondissement, Denis Broliquier, lance ce mercredi un « tout ça pour ça » :
« Le montage Lyonnais n’est pas le pire mais au final, l’enfant va passer encore plus de temps à l’école. Et en plus les familles vont devoir payer un supplément. (…) Quant aux activités du vendredi après-midi, à 3 mois de la prochaine rentrée scolaire, tout reste à faire : projets pédagogiques, organisation, recrutement des animateurs… »
Michel Havard, chef du groupe d’opposition municipale UMP et apparentés, s’est lui aussi fendu d’un mot dans lequel il dénonce le fait que Gérard Collomb ait refusé de créer un groupe de réflexion en amont de ses choix, et dans lequel il rappelle également que le maire, lorsqu’il était en campagne il y a seulement quelques semaines, avait annoncé un coût pour les familles de 20 euros par an, plutôt que de 20 euros par mois (montant maximum selon le quotient familial).
Cette nouvelle organisation devrait coûter 15,9 millions d’euros pour un an à la Ville de Lyon. Les familles, elles, paieront de 2 euros à 19 euros par mois, en fonction de leur quotient familial, donc.
> Mis à jour à 15h avec la réaction de Denis Broliquier.
> Mis à jour à 17h avec le communiqué de Michel Havard.
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