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A Crest, Hervé Mariton ferraille contre les babas cool

L’UMP Hervé Mariton brigue un quatrième mandat dans cette ville drômoise de 8 000 habitants. Ses adversaires dénoncent sa volonté de « désinfecter » cette « bab’s vallée » où pullulent artistes et militants de tout poil.

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A Crest, Hervé Mariton ferraille contre les babas cool

(De Crest) Au moins, ils s’accordent sur la définition. Le « baba cool » est un hippie d’arrière-garde, un improductif pas toujours sobre. Pas tout à fait punk à chien, mais pas non plus bobo des campagnes. Guère mélioratif.

Là s’arrête l’analyse partagée. A ma droite, Hervé Mariton, petites lunettes carrées, russophone revendiqué et troupier acharné de la droite morale ; à ma gauche, Gilles Rhode, la soixantaine burinée, le chapeau des Blues Brothers et la tronche d’un Pierre Rabhi en moins dégarni.

Député-maire de Crest, dans la Drôme, Hervé Mariton compte bien se faire réélire pour un quatrième mandat. Bien sûr, il y a une liste socialiste (avec de vrais morceaux de communistes), mais Gilles figure sur un rassemblement « citoyen », entre le centre et la gauche (il ne faut pas le dire), saucé d’écologie. Une nouvelle opposition au maire.

Hervé Mariton nous présente une spécialité locale, le 14 mars 2014, à Crest (Remi Noyon/Rue89)

« Jamais pu blairer les écolos »

Gilles et quelques uns de ses colistiers crachotent des noyaux d’olives dans le bar du chef de file, François Bouis. Ils se doutent qu’ils étaient visés lorsque le maire sortant a expliqué au Dauphiné que le « mix entre les gens et les babas [n’était] pas toujours réussi ». Pas gêné, l’élu s’est empressé de préciser :

« Je ne vous cache pas que la vision très baba cool de la ville peut poser problème parce qu’il y a un certain nombre de gens qui ne se sentent pas à l’aise. »

La remarque a fait jaser dans le bourg, chacun y allant de son exégèse. « Il n’a jamais pu blairer les écolos », explique l’un. « C’est un élu du nucléaire », renchérit un autre. Un certain Maki, Claude Amic de son vrai nom, s’est piqué de répondre au maire dans le journal local, Le Crestois :

« Il faut, pour remettre les choses au point, savoir que dans plusieurs pays, “baba” signifie papa, et cool est bien connu pour remplacer les adjectifs calme, pacifique, pour récuser l’agressivité de l’esprit et surtout la compétition. […] Le baba cool authentique ne représente donc pas un danger pour la ville, au contraire ! »

Hervé Mariton ne regrette rien : il voulait dire que l’agriculture bio c’est sympa, mais que ce n’est pas une raison pour laisser crever les semenciers. Fermez le ban.

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#Crest

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