On peut donc y découvrir les aliments dont chaque région serait particulièrement friande : les produits mis en avant sont ceux dont la consommation dans le département s’écarte le plus de la moyenne nationale de consommation dudit produit. Au-delà de l’anecdote, on peut aller jusqu’à y déceler un portrait presque sociologique des départements. Ceci dit, la topographie générale de la surconsommation est logique : elle concerne dans son immense majorité des produits du territoire, pour ne pas dire terroir.
On peut voir que l’aliment surconsommé dans le Val d’Oise et la Seine-Saint-Denis est le lait infantile. Ce qui colle à ce qu’on sait de ces départements de la région parisienne, qui ont une population très jeune (près de 60% des habitants du Val d’Oise ont moins de 45 ans), donc plus à même d’avoir des enfants et, avec eux, des boîtes de lait infantile.
On note également que dans les autres départements de la région parisienne, l’aliment le plus consommé est le caviar. On devine la différence de modes de vie de ceux qui surconsomment du caviar et de ceux qui surconsomment du lait pour bébés. On remarquera que le seul territoire hors région parisienne à surconsommer du caviar est… le département des Alpes-Maritimes. L’influence du voisin monégasque (bien que hors de la France, Monaco utilise « 98 » pour ses codes postaux) et de ses soirées mondaines ?
L’OVNI de la carte (avant de vous décrire celui de la Haute-Savoie) c’est… la graisse à frire, que la Somme, dans le Nord de la France, utilise 130% fois plus que la moyenne de la population. Ici encore, cette consommation est circonstanciée aux habitudes locales : le Nord picard étant réputé pour ses spécialités telles que la fricadelle ou les frites de pommes de terre.
Crème de marrons, pralines et nougat, bec sucré en Rhône-Alpes
Rhône-Alpes donne plutôt dans le sucré : la région se gave de pralines et de crème de marrons. Trois « exceptions » notables au plébiscite du sucre : l’Isère, qui préfère les pâtes fraîches ; la Loire qui ne se lasse pas des escargots et grenouilles surgelées. Le haut-savoyard, lui, après avoir été le champion de la consommation de Viagra Rhône-Alpine, préfère se reposer en dégustant une infusion. Beaucoup d’infusion, puisque la Haute-Savoie enregistre une consommation supérieure de 75% à la consommation moyenne française d’infusion.
Pour le reste de la région Rhône-Alpes, le coeur balance entre nougat (Drôme), crème de marrons toujours (Ardèche et Rhône), et dragées et pralines (Ain et Savoie). Bec sucré, donc, dans le coin.
Le nougat déclenche des passions au-delà de sa Drôme d’origine et de ses boutiques sur l’aire d’autoroute de Montélimar (la plus fréquentée de France) : il est particulièrement affectionné dans la région PACA, où il figure également au rang des spécialités locales. Sa consommation peut être de +454% par rapport à la moyenne nationale dans les Bouches-du-Rhône.
Alcool en pôle position
A relever également qu’une majorité des produits surconsommés sont des alcools (ou fruits à l’alcool). Sur les 93 départements métropolitains recensés sur la carte, 42 surconsomment un alcool ou des fruits à l’alcool, ce qui fait près de la moitié. Ce qui ne signifie pas que ces zones sont alcooliques, là encore, ce sont souvent des produits typiques du terroir, comme le cidre en Bretagne, le Pineau dans les Charentes, le Calvados en Normandie et l’Armagnac dans le Sud-Ouest, ou encore l’amer brun (apéritif de type Picon) qui accompagne souvent un verre de bière dans l’Est de la France : des spécialités qui se consomment peu ou pas en dehors des frontières territoriales où elles sont produites.
Et un bonus
La recette de Mary de la crème de marrons (avec José très enthousiaste derrière la caméra) :
MaryJose: La crème de marrons par Joselite
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