Jean-Paul Bret, l’actuel maire PS de Villeurbanne, n’est évidemment pas le seul à vouloir (re)conquérir la deuxième ville de l’agglomération lyonnaise. Il y a le jeune UMP Jean-Wilfried Martin et le FN auxtrès douteuses blagues et non moins mauvaises caricatures Stéphane Poncet.
Mais de ces adversaires, il n’en a pas été question lors de sa conférence de presse de lancement de campagne, ce mercredi, au Palais du travail.
Comme lors de sa rentrée politique en septembre dernier, il n’a évoqué que l’écologiste Béatrice Vessiller (sans pour autant jamais prononcer son nom) à la tête d’une liste EELV-Front de gauche (amputée de sa principale composante le PCF)-Covra.
Deux éléments sont à retenir :
- Jean-Paul Bret affirme que les préoccupations écologistes ont « largement été prises en compte » au cours du dernier mandat et le seront encore au cours du prochain. « Nous sommes des écologues », a-t-il inventé. Pour enfoncer le clou, l’actuel maire a fait parler sa caution écolo, une représentante de Génération écologie, Yasmina Salhi (34e sur la liste).
- Même si la porte à une éventuelle fusion des deux listes en cas de second tour n’est pas totalement fermée :
« Dans ses propos (ceux de Béatrice Vessiller, donc, ndlr), je suis son principal adversaire. Quand on manifeste une telle volonté de rupture, difficile de faire de la place à ces nouvelles personnes pendant l’entre deux tours alors qu’il y aura de notre part une dynamique de campagne ».
Parmi les alliés de Béatrice Vessiller, on trouve le Parti de gauche et le Covra. Ce qui donne l’occasion à Jean-Paul Bret d’utiliser un deuxième néologisme en qualifiant cette deuxième liste de « voiture-balai de gens en rupture et mélenchonisés ».
Mais le maire de Villeurbanne ne se paye pas que de mots. Pour faire contre-poids à la deuxième liste de gauche, il a donné aux communistes neuf places dont huit dans les 44 premiers, donc éligibles. Pour comparaison, le PCF n’avait que cinq places en 2008.
Le secrétaire de la section PCF de Villeurbanne, Hector Bravo (cinquième sur la liste) sait se montrer reconnaissant quand, en conférence de presse, il explique pourquoi il a choisi le PS Jean-Paul Bret plutôt que ses camarades du Front de gauche :
« Nous avons un bilan positif, notamment en matière de lutte contre la discrimination puisque Villeurbanne est la ville la plus active en matière de lutte contre le racisme. Le PS ici n’a rien à voir avec la politique ultra-libérale menée par le gouvernement ».
Il a également affirmé que la liste Vessiller ne formule pas de « critiques sur le bilan » mais s’en prend « aux personnes ».
Hormis les neuf communistes et une Génération écologie, on trouve aux places éligibles (les 44 premières) : deux PRG, huit « société civile » et surtout 29 PS dont la députée Pascale Crozon, le conseiller général Gilbert Luc Devinaz. La moyenne d’âge est de 47,5 ans et, sur les 44 places éligibles, le renouvellement est d’un tiers. L’actuel premier adjoint Prosper Kabalo, troisième sur la liste, devrait retrouver son poste s’il est élu.
Au sein du parti socialiste, cette composition de liste pour les municipales à Villeurbanne ne fait pas que des heureux. Des mails anonymes signés « militantps », envoyés à la presse locale, a indiqué deux démissions. Celle de Hadj Djennas, « encarté depuis 2007 », qui s’est retiré de la liste et nous confirme vouloir démissionner du parti. Pour lui, les « arrangements entre amis » et la « composition marketing des listes n’est pas supportable ». Sophie Maret se retire également, pour de semblables raisons.
> Article modifié ce jeudi 30 janvier suite aux précisions données par Hadj Djennas.
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