Ce dimanche, la place Bellecour a été surveillée de près. Un dispositif policer de taille a accueilli la « manifestation pacifique » des membres du groupe Facebook « Les Quenelliers Lyonnais ».
Ils devaient être 614 d’après l’événement créé sur le réseau social, mais les fans de Dieudonné qui protestent, entre autres, contre l’interdiction de ses spectacles n’auront finalement été qu’entre 50 et 100 à se rassembler « contre le sionisme et pour la liberté d’expression ».
A 14 heures place Bellecour, une dizaine de fourgons de police, plusieurs cars de gendarmerie et au moins deux camions anti-émeutes encerclaient ainsi la place. Un dispositif énorme au regard de la mobilisation des quenelliers, à qui on avait sommé de ne pas quitter cet espace.
La situation pour le moins tendue à Lyon, après les expéditions punitives organisées après les «quenelles» de quatre serveurs d’une boîte lyonnaise, associée au choix controversé de la date expliquent ce déploiement disproportionné. En effet, le matin même de cette manifestation se tenait une commémoration de la libération du camp d’extermination d’Auschiwtz, à quelques pas de la statue de Louis XIV où se sont rassemblés les adeptes de la quenelle. Au vu des diverses accusations d’antisémitisme proférées à l’encontre de son inventeur Dieudonné et de ses fans, la provocation était à peine voilée.
L’organisateur de cet événement, qui est aussi l’administrateur de la page facebook «Quenelliers lyonnais», se présentant seulement par son prénom, Gokhan, a parlé aux journalistes d’une « coïncidence », ajoutant que d’une part la vraie date de la libération du camp est le 27 janvier et que d’autre part il n’avait pas déplacé son événement pour des raisons de commodité.
Le porte-parole insiste sur la diversité de ce mouvement «populaire et citoyen» et estime que Dieudonné n’est « que le point de départ ». Point de départ d’un mouvement se présentant ce dimanche de façon désordonnée et disparate. Les revendications pour la liberté d’expression ont été faibles face aux intenses diatribes antisionistes et anti-système et à la panoplie de chansons et de gestes utilisée par la sphère de Dieudonné et d’Alain Soral.
Les quenelliers se sont saisis de leur demi-heure de gloire devant les médias. On a eu beau scruter la place Bellecour, pas de trace de leur grande révolution annoncée.
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