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« La Marche », un film lisse et consensuel : occasion manquée

Peut-on faire un film avec des bons sentiments ? Réponse : oui. Un bon film ? C’est plus difficile.

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la marche

C’est le dilemme de « La Marche », le film grand spectacle sur le mouvement des Beurs de 1983 qui sort ce mercredi, entouré d’une promo dont la cause de l’antiracisme n’a pas bénéficié en France depuis longtemps (entachée par la bande-annonce et son indigne appel rappé à l’« autodafé » contre « ces chiens de Charlie Hebdo » : ça n’avait pas sa place ici).

Olivier Gourmet et Jamel Debbouze, deux des « marcheurs » du film

L’occasion manquée d’être pertinent

Il suffisait de voir Jamel Debbouze mardi matin sur le plateau de Bruce Toussaint sur iTélé (groupe Canal+, coproducteur du film), faisant une déclaration d’amour à Ségolène Royal qui « révélait » qu’elle avait conseillé à François Mitterrand de recevoir les « marcheurs » à l’Elysée en 1983… Du spectacle comme la télé sait en faire dans les tranches d’info (Daniel Schneidermann en a bien parlé dans son billet mardi).

Les bons sentiments, le film de Nabil Ben Yadir n’en manque pas, il est même fait pour ça, pour faire revivre une réelle épopée partie des Minguettes, l’une de ces cités-dortoirs dont la France a le secret, et qui a conquis Paris et la France. Parfois émouvant, souvent ennuyeux, toujours prévisible.

Mais le film est surtout une occasion manquée d’être pertinent, et peut-être de mieux servir les débats douloureux d’aujourd’hui. Et au contraire d’« Indigènes », le film sur le rôle des soldats coloniaux de l’armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, avec le même Jamel Debbouze, qui avait fait entrer dans la mémoire collective un pan d’histoire occulté, « La Marche » n’y parvient pas.

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