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Graffiti et tag : sur les traces des « sales gones »

Lyon est une ville tatouée. Depuis plus de 20 ans, des centaines de jeunes fous l’arpentent pour y poser leur «blaze». Les Lyonnais vivent avec leurs œuvres sous le nez en permanence, mais ils ne les voient jamais, ou presque. Les graffeurs, eux, connaissent cette ville mieux que quiconque. Plongez dans leur univers.

Photos

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Une-Graff_lyon-Sale-Gone

Par Lucas Dévé (diaporamas) et Igor Gauquelin (texte)

 
Ancienne gare des Brotteaux, un jour de semaine. Pour déjeuner, nous avons rendez-vous avec «l’ami de l’ami d’un ami». On ne connait ni son visage, ni son nom. Il nous a été chaudement recommandé par «quelqu’un». Le jeu de piste commence.

Nous voilà au resto avec lui. Environ 30 ans, des lunettes, de belles chaussures et un costume de cadre. Il a même les cheveux propres. Nous lui présentons notre démarche, notre envie de publier une enquête, nos premières escapades pour photographier les graffitis et tags où ils se nichent à Lyon.

Lui, il boit nos mots. Nous ne savons pas qui est cet employé modèle, mais le scintillement de ses yeux le trahit : c’est un «vandale», un passionné, qui a probablement plus d’une décennie de vécu derrière lui. Il finit par se livrer un peu, puis beaucoup, sans jamais donner son identité :

«Pour l’adolescent, le tag a un côté omniscient, confidentiel et assez jouissif. Ca fout des fourmis. N’importe quel être humain est excité à l’idée de poser sa marque, même sur le plus petit rocher.»

L’adrénaline fait progresser, continue-t-il :

«C’est comme avoir les flics au cul, tu bats ton record aux 100 mètres à tous les coups. T’es obligé d’être concentré sur tout. Et là, tu te mets à faire des traits droits.»

Et de lâcher malicieusement :

«Moi, j’ai véritablement appris quand j’ai commencé à peindre des trains.»

 

Des chiffres et des lettres

Combien de graffeurs dans cette ville ? Difficile à dire. On les traque sur Internet, on les rencontre, mais toute discussion est marquée au fer du secret et de l’enfumage. Les vandales changent de nom dès qu’ils se font «cramer». Certains solitaires font même croire qu’ils sont deux.

Tous les Lyonnais n’aiment pas les graffeurs, loin de là. Mais parfois, les ombres s’incrustent si bien sur une surface qu’à l’arrivée, les passants ne voient plus que ça : des graffs, des tags, des flops, des post-it, des pochoirs, des blockletters, des gravures au papier de verre, des brûlures, des «balafres». Mais avant tout des chiffres et des lettres : alphabet latin, numéros arabes.

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Personnages hauts en couleurs

Le graffiti, ou plutôt le «writing», est une forme de calligraphie/typographie sauvage. Le tag est un trait simple, qu’il soit écrit, coulé, ou même gravé (au marteau-piqueur si nécessaire). C’est la signature d’un vandale. Le graff sous toutes ses variantes, qu’il soit lisible ou déstructuré, c’est à l’inverse un lettrage contourné, voire rempli.

Ce mouvement artistique exponentiel et indomptable est parti de Philadelphie dans les années 1960. Puis il a explosé à New-York avant de faire une escale remarquée en Europe, dans les années 1980 (voir un extrait du documentaire Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris). Comme d’autres villes de France, Lyon a suivi.

 

Knar, « la cerise sur le ghetto »

Ici aussi, dans ce vaste univers en mouvement, plusieurs visions se côtoient. Pour un membre du 69ers crew par exemple, il n’y a qu’une définition :

«Le graff, c’est une inscription ou une écriture sur un support illégal. Et la base, c’est de marquer son nom pour se faire de la pub.»

D’autres sont moins catégoriques, et incluent les artistes privilégiant les personnages, le dessin et la couleur, à la lisière du street art. C’est le cas d’Aem, alias Knar, du DKR crew. Il n’écrit plus ; il peint des piafs colorés partout dans Lyon, s’exporte à Paris et Londres… Une véritable «cerise sur le ghetto», dixit l’un des tagueurs les plus forcenés de toute l’histoire lyonnaise.

Ce qui relie encore Knar au mouvement graffiti, c’est la rue et ses supports illégaux. Nous l’avons rencontré pour en parler (ce qui n’est pas si facile). Knar :

«Je peins depuis 1989. J’avais 14 ans quand j’ai commencé. Le graff ou le street art, même si tu le vends, pour moi le plaisir ultime est ailleurs. J’aime prendre ma personne, des outils, de la peinture et aller poser une œuvre sur l’autoroute. Ça, ça me fait vibrer.»

Knar n’est bien sûr pas le seul animal du bestiaire lyonnais. Voici un tour d’horizon des personnages récurrents de la ville:

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Artisans de la nuit

Des fortifications enterrées de la première ceinture à Fourvière, aux mystérieuses Arêtes de poisson sous la Croix-Rousse, en passant par les panneaux d’autoroute de l’A6 jusqu’aux toits de la Presqu’île, les vandales sont allés presque partout. Ils ont vu toutes les strates de la société lyonnaise et ont collectionné pléthore d’histoires de vigiles prostrés à quelques mètres d’eux dans des hangars à métros. Les cadenas, les capteurs et les caméras ne les arrêtent pas toujours. La peur du vide non plus.

Ils sortent la nuit, seuls ou en bande, et «cartonnent» de façon irrationnelle ou méthodique. Ils parcourent des kilomètres à pied. Ils grimpent partout. Quelques-uns savent tout dessiner, développent des styles fous et ne se cachent même plus. Comme Brusk, passé par les Beaux-Arts de Saint-Etienne. D’autres préfèrent le chrome et reproduisent frénétiquement leur nom, guidés par la seule visibilité de leur travail, cherchant le support le plus inaccessible ou le plus gonflé, parfois en plein jour. Comme l’inépuisable Solie.

 

A la belle époque, « le métro, on le taguait à quai »

Connaissances en géographie, rapidité, agilité, sens de l’infiltration, culot, persévérance dans le temps : telles sont les qualités qui offrent à un graffeur sa notoriété au-delà de la technique.

«Les services secrets auraient intérêt à embaucher ces gars, confie un anonyme. Ils ont des sens aiguisés, une connaissance incroyable des réseaux. Un type normal ne peut plus les attraper. Trop de réflexes, trop de connaissances, trop d’habitudes. Ces mecs ne courent pas, ils se glissent comme des rats dans des coins et disparaissent.»

Il fut pourtant un temps où le vandalisme était gratuit, même à Lyon. La faute à un vide juridique. Un membre des 2YP évoque la «belle époque» :

«Le métro, on le taguait à quai. On attendait que les portes se referment, chacun devant un wagon. Certains gars courraient derrière pour finir leurs lettres ! Mon plaisir, c’était de reprendre le même métro plus tard pour voir la tête des gens. Certains se décomposaient, mais d’autres semblaient kiffer !»

Le graffiti, c’est avant tout un style de vie.

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« Je me suis encore fait sauter »

Le temps où la police ne savait pas quoi faire d’un «crado» chopé au coin d’une rue est révolu de longue date. Depuis l’affaire de la station de métro Louvre-Rivoli à Paris (1991), puis le long procès de Versailles (2011), nul graffeur ne saurait ignorer la loi : les articles 365-1322-1322-2322-3, et 322-4 du Code pénal sont dédiés aux vandales. Certains traînent des dettes de plusieurs dizaines de milliers d’euros. D’autres renoncent au bout de quelques TIG.

La peur de la police, les plus capés reconnaissent l’avoir eue, avec humour:

«La première fois que je me suis fait sauter, j’ai chougné. J’ai cru que je ne recommencerai jamais. C’était horrible, horrible ! J’avais l’impression de ne pas avoir fait 10% du travail que je voulais faire. J’ai tenu six mois sans taguer. Et le premier soir où je suis ressorti, je me suis de nouveau fait sauter. Alors après, j’ai acheté une corde à sauter (sic).»

 

Graffiti, tag, « tu ramasses pareil quoi que tu fasses »

En 2012,  ce que la mairie de Lyon appelle le « phénomène graffiti » lui a coûté 1 285 580 euros, selon les chiffres délivrés par ses services. « Nous avons réalisé 16 618 interventions de détaguage », confie-t-on, avant d’inviter les lecteurs à se renseigner sur le contrat façade nette mis en place pour les particuliers.

Le maire a un avis tranché sur le vandalisme, exposé lors d’une réunion publique dans les années 2000. Gérard Collomb :

«On photographie l’ensemble des tags (…) On a toutes les signatures (…) A chaque fois, on porte une plainte pour la signature précise. (…) Quand on aura attrapé quelques tagueurs, et que effectivement la justice suit, on espère que ça découragera quelques énergies.»

Les graffeurs sont abonnés à la rubrique «faits divers» du journal Le Progrès. Il leur arrive pourtant de prêter leurs talents aux collectivités et aux entreprises. Paradoxal. Un anonyme commente :

«Montre un tag aux gens, ils diront : « C’est dégueulasse, c’est un chien qui pisse sur les poteaux ! » Ensuite, montre-leur une méchante pièce graffiti, ils trouveront ça magnifique. Si tu leur dit qu’en fait, c’est la même personne qui a fait les deux, ils ne comprennent plus. Le tag, c’est notre côté impulsif et le meilleur moyen de ne pas se faire choper, puisque tu ramasses pareil quoi que tu fasses.»

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Retracer leur histoire, un boulot d’archéologue

Si les premières bombes de peinture au plomb accrochaient bien les murs, le graff reste un art éphémère. Des débuts à Lyon, il ne reste donc rien sauf des photos (fouinez ici et ). Certains évoquent une époque sombre, avec ses gangs.

«En 1984-1985, il y avait deux crews, ils ont eu une grosse embrouille et il y a eu un mort», croit se souvenir notre membre des 2YP.

Chez les 69ers, notre contact est plus précis :

«D’un côté, il y avait des tags revendicatifs, pour Le Pen, pour l’extrême gauche, etc. C’est très vieux, ça. De l’autre côté, dans les années 1980, ça faisait du business : TGC à Vaulx, MCT à Vénissieux. Le graffiti comme on l’entend, c’est quand les deux gangs se mettent à faire des pièces hors de leur territoire pour se faire de la pub sur leurs noms. C’est à la fin des années 1980 et au début 1990. Avant l’émulation des années 2000, qui est retombée depuis.»

 

Rob, Soone, le temps des « caves » de Rouget de Lisle

Dans ce tableau, les membres d’un crew, le TWA, seront de toutes les époques. Le plus connu parmi eux ? Le très «old school» Robbie Rob. Un Toulousain fait aussi parler de lui : Soone, qui lancera plus tard l’entreprise Bullrot Wears. A son arrivée à Lyon, il contribue à révolutionner la pratique locale en important son style.

Dans le sillage stylistique de Soone, un crew pose d’ailleurs particulièrement son emprunte sur les murs de la ville : le SOK.

«Des cartonneurs phénoménaux, des fous furieux qui ont fait des gros chromes dans toute la ville, nous dit-on. Stylé, propre et lisible. A chaque fois, c’était balèze.»

Encore des noms ? DKR, 3BK, KMF, 2YP, etc. Début des années 1990, le mouvement échange beaucoup, notamment dans une ancienne usine de mise en bouteille à Rouget de Lisle (3e), rénovée depuis (voir des photos d’archives ici).

Il y a quelques années, longer le périphérique permettait aussi de retracer l’historique de la discipline, avant que les services publics n’effacent tout. Il reste quelques traces sur l’A43, et le Knar géant de Laurent Bonnevay, arrivé après. Pour le reste, cherchez dans les recoins.

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Si ça déborde, « c’est quand même pas mal ! »

En 2011, un jeune graffeur est décédé brutalement. Son nom : Karim Dib, alias Zaïro. Sa disparition, comme d’autres, a ressoudé beaucoup de monde. Ils sont nombreux à lui rendre hommage en posant son «blaze» sur les murs. Plusieurs chansons lui sont dédiées (voir ici et ). Quelques graffiti de lui trônent encore dans la ville. En principe, ils ne sont pas repassés.

«Sa disparition nous a tous marqués, explique un membre des NB. Ca nous a fait du mal et ça nous a fait réfléchir. On se kiffe, tu sais ? On a fait les même trucs aux mêmes âges.»

A croire nos interlocuteurs, il existe une ambiance à Lyon, qui fonctionne en vases clos. Ça vaut pour les graffeurs. Y a-t-il pour autant un style proprement lyonnais ?

 

Ombre sur la ville

Pour notre NB, la marque locale, «c’est la balafre, le tag cicatrice, hérité d’une culture racailleuse. Si ça déborde sur la belle porte d’à côté, c’est quand même pas mal !»

En fait, quelques Lyonnais ont développé leur propre répertoire, à une époque où Internet était pauvre, et où les magazines étaient rares. Qui a pu échapper aux fresques folles du crew OSP, pleines de boyaux colorés et de personnages faussement joyeux ?

Qui a connu Ombre, véritable légende urbaine ? Il a «retourné» Lyon et sa région pendant de longues années, armé de ses phrases en couleur, de ses tags à la dynamique inimitable, de son logo précurseur, de ses post-it et autres brûlures.

«Ombre, c’est LA figure du tag lyonnais. Quand je suis arrivé à Lyon, j’en voyais partout», se souvient Hose, l’un des tout premiers graffeurs de Chambéry.

«S’il était allé à Paris, il serait en galerie, considère Flo, gestionnaire du 81 Store, l’une des boutiques spécialisées de Lyon avec Allcity. Il a eu un parcours intensif dans la rue, avec un style original et plein d’humour. Sur une pièce des TWA de l’époque, tu sentais l’influence new-yorkaise. Mais lui, son style, c’était le style Ombre.»

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Le graff, une drogue dure

Quasiment tous les graffeurs de la ville utilisent le même jargon, celui de l’addiction. Un vandale peut s’arrêter. Mais il peut «rechuter». Certains déconseillent même aux plus jeunes de se lancer tant cette passion peut s’avérer dévorante et risquée. Un tagueur anonyme :

«Il m’est arrivé de me réveiller en pleine nuit, parce qu’il fallait que je sorte. Ta meuf est là, elle ne comprend pas, mais t’es obligé d’y aller. Et dehors, au premier tag, ça y est, t’es dans le processus, t’es quelqu’un d’autre ! Puis, quand tu rentres, tu ne dors toujours pas, t’es encore excité et t’as qu’une seule envie : aller voir ce que t’as fait. Et tu te dis : franchement j’ai abusé !»

Autre témoignage:

«Les peintres sur train ne retrouvent leur alter-égo que chez les cheminots. Il parlent ensemble du nouveau modèle. Le problème, c’est que tu peux rarement dire qui tu es, ni que t’as collectionné tous les modèles, toutes les couleurs de TER, les portes rentrantes, les portes sortantes, les modèles étrangers…»

Un troisième :

«Le graff, c’était notre monde virtuel, magique, notre World of Warcraft. Le mur ? Notre calepin, notre Facebook. Mais en grandissant, les gens font leur vie. Quand t’es infirmier, si tu te fais sauter, ton diplôme saute aussi. Moi, j’ai fait de l’usine et ça n’a jamais été incompatible. Au contraire, je trouvais des produits chimiques bien violents pour faire mes encres !»

L’humour, toujours!

 

« Si tu repasses un truc dégueulasse, okay »

Les grapheurs sont-ils fous ? Un brin sociopathes pour certains, peut-être ! Mais il y a des règles, parfois. Certains affiliés au mouvement goûtent peu au «toy», l’art de détruire la pièce d’autrui avec un tag sans style, par défiance, rivalité ou pure ignorance.

«En vandale, tu ne dois pas repasser. Si le mec s’est posé là en premier, tu ne dois pas prendre sa place. A la limite, si son truc est dégueulasse et que tu repasses avec un truc bien, okay. Si tu poses un tag au marqueur, et que je pose un tag à la bombe par-dessus, tu fermes ta gueule. Si par-dessus mon tag à la bombe, tu fais un flop, je ferme ma gueule», explique un graffeur marseillais installé à Lyon.

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« Les jeunes ont accès à un panel immense »

Les anciens admettent qu’il faut un certain cran pour pratiquer le vandale de nos jours. Certains regrettent même de n’avoir plus 18 ans ! Mais selon eux, la sur-information due à l’époque est parfois un problème:

«Les jeunes sont instantanément influencés par le graffiti mondial, commente un anonyme. Ils ont accès à un panel immense et ils piochent. Tout est mélangé, les mêmes lettrages reviennent partout, et on voit moins de personnalités ressortir là-dedans.»

Entrer dans une pratique artistique sous-entend d’en connaître les rudiments historiques et de s’y insérer humblement, nous explique un autre contact :

«Quand j’ai commencé, il ne fallait pas copier. Il ne fallait pas non plus que ton blaze soit déjà pris, il fallait vérifier, même en Europe.»

Actuellement, le «toy» tend à frapper tout le monde. Un troisième graffeur capé explique:

«Quand on était jeunes et qu’on faisait ce qu’il ne fallait pas, les grands nous mettaient des tartes dans la gueule sans discussion. On a peut-être été plus gentils avec la génération suivante. Maintenant, c’est n’importe quoi.»

 

« Papa sera là quand ils casseront des trains »

De leur côté, certains graffeurs expérimentés finissent par vivre de leur passion, comme le Chambérien Hose (Medlakolor) ou les membres du collectif La Coulure. Depuis quelques années, Knar aussi : expositions, produits dérivés, etc. Il explique :

«Quand les années passent, il faut manger, le matos ne tombe pas du ciel. Voler des bombes, je l’ai fait à grande échelle, mais arrivé à un moment t’es père de famille ! Déjà, tu fais plein de gardes à vue, t’as des amendes, alors si tu dois en plus tomber à cause d’une bombe volée…»

Pour autant, le vandalisme reste la base, et certains jeunes y vont sans sourciller. Parmi ceux qui ont fait parler d’eux ces dernières années, sans être forcément Lyonnais d’origine ou encore là : Asure, Aplus, Venar, Jeen’s, 3ler… Les équipes : JAB, 69ers, X3, DVX, CT, DZR, FAC, etc. Certains crews récents comptent même des dinosaures dans leurs rangs.

Lyon organise des festivals (voir ici ou ). Est-elle pour autant une place forte du graffiti ? Un regard extérieur pèse le pour et le contre :

«En fresques, je trouve que Lyon est une ville morte. Mais elle est très vivante en graffiti vandale. Lyon, Saint-Etienne, Grenoble, Chambéry, c’est un creuset, ils se connaissent tous, les uns vont taper là-bas, les autres viennent. Sur train, c’est très actif par rapport à Marseille par exemple, une ville sinistrée du graff.»

De nombreuses villes, dont Philadelphie, luttent par tous les moyens contre ces artisans de la nuit que sont les graffeurs. Mais leur art repousse comme de la mauvaise herbe.

«Si un jour j’ai des enfants, papa sera là pour les surveiller quand ils casseront des trains», plaisante un vandale.

La répression se durcit, les tags se raréfient. Les «sales gones», eux, continuent de prendre tous les risques. Hose commente :

«Qu’on aime ou pas, ce putain de graff a une grande place dans notre quotidien.»

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NB : cet article n’a pas vocation à inciter au vandalisme. Le graffiti reste, aux yeux de la loi, une destruction, une dégradation ou une détérioration du bien d’autrui, sévèrement réprimée (voir les articles du Code pénal cités plus haut).

Aujourd’hui, il n’existe pas de livre d’archives concernant le graffiti à Lyon. Mais aux dernières nouvelles, un tel projet doit arriver prochainement pour les années 1990 et 2000. Quant au pseudo «World Tour 82», il prépare actuellement un « site web d’archives sur Lyon, de Robbie Rob à Solie, concentré sur le tag, avec un archivage rue par rue de la ville ».

Fresque située dans un quartier de Vaulx-en-Velin. © Lucas Dévé


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