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Lumière 2013, festival déchaîné

On en sait désormais un peu plus sur la programmation du festival Lumière 2013 où, faut-il le rappeler, Quentin Tarantino sera à l’honneur. Bergman, Verneuil, Ashby, des films noirs rarissimes, des projections événements, des raretés restaurées et des invités de choix ; cette édition s’annonce définitivement colossale.

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un-singe-en-hiver-1962Image extraite du film Un singe en hiver

Déjà alléchante lors de sa présentation avant la trêve estivale, l’édition 2013 du festival Lumière revient en septembre fraîche et bien bronzée avec cette fois une programmation détaillée de l’ensemble de ses sections. Il y a évidemment le Prix Lumière remis à Tarantino, avec l’intégrale de son œuvre plus une carte blanche dont le contenu est encore en cours de finition, l’ami Quentin ayant choisi des films visiblement cotons à dégoter… Il y a ensuite une nuit consacrée aux Monty Python avec là encore la totalité de leur filmographie collective — Sacré Graal, La Vie de Brian, Le Sens de la Vie et leur Première folie, recueil des sketchs du Flying Circus

Très attendue, la rétrospective Bergman s’annonce comme un des gros morceaux du festival : la sélection des films traduit un désir de balayer l’œuvre, avec ses sommets incontournables — Monika, Le Septième Sceau, La Source, Persona, Sonate d’Automne, Les Communiants, Scènes de la vie conjugale, Les Fraises sauvages, Fanny et Alexandre — mais aussi quelques opus de jeunesse nettement moins connus — Musique dans les ténèbres, La Prison et Jeux d’été. Sans oublier un documentaire inédit, Trespassing Bergman, puisque le festival a à cœur de faire de ce qu’il nomme «les films sur les films» un moment important de sa programmation.

 

Henri, Hal, Eddie, Philippe…

Le grand écart annoncé concernant la période « noir et blanc » d’Henri Verneuil se confirme avec l’annonce des huit films qui la composent ; quatre sont archi-connus de par leur multi-diffusion télévisée — Le Président, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol et Cent mille dollars au soleil — quatre sont de vraies raretés — La Table-aux-crevés, Le Fruit défendu, Les Amants du Tage et Des gens sans importance. C’est d’ailleurs Un singe en hiver qui ouvrira le festival à la Halle Tony Garnier en présence de Jean-Paul Belmondo.

Durant la rétrospective Hal Ashby, présenté comme l’oublié du cinéma américain des années 70, on pourra découvrir l’essentiel de son œuvre — Harold et Maude, La Dernière corvée, Le Retour, En route pour la gloire, Bienvenue Mister Chance — mais aussi son rarissime premier film, Le Propriétaire, et sa déroutante comédie de mœurs avec Warren Beatty, Shampoo, spécialement restaurée pour le festival par Glover Crisps, un des invités de l’édition qui viendra aussi avec sous le coude la copie flambant neuve de Nos plus belles années de Sydney Pollack.

Enfin, le comeback d’Eddie Muller et Philippe Garnier pour une deuxième « saison » de leur Art of noir sera lancé avec un événement : une version restaurée de Gun Crazy, mythique série B de Joseph Lewis. Les autres films présentés témoignent de la cinéphilie fétichiste de Muller et Garnier, et c’est aussi un des plaisirs du festival que de se retrouver un matin à 9h devant un obscur film noir intitulé Chicago calling et signé par un tout aussi obscur John Reinhardt !

 

Alain, Tim, James, Françoise et Quentin, toujours !

Le reste de la programmation est si vaste que l’on ne peut que piocher à l’intérieur quelques très bonnes nouvelles : notamment la venue d’Alain Cavalier à l’invitation du festival et de la Cinémathèque française pour montrer le méconnu Mise à sac, ou encore de Tim Roth qui viendra défendre avec passion le seul film qu’il a réalisé, le sublime et terrible The War zone. Non seulement James B. Harris sera là pour présenter Sleeping beauty, mais aussi Cop, adapté de James Ellroy avec James Woods et Lolita de Kubrick dont il fut le producteur. Autre invitée, Françoise Fabian, avec trois films : Le Spécialiste de Sergio Corbucci, western spaghetti mythique avec Johnny Hallyday, très prisé par… Quentin Tarantino, L’Ami retrouvé, qui marque l’attachement du festival à son réalisateur, Jerry Schatzberg et Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer.

Cette année, Quentin Tarantino recevra le Prix Lumière. DR

On verra aussi de longs, grands et beaux classiques — Exodus, Le Dernier empereur en 3D, Scarface version De Palma, À l’est d’Eden… mais aussi tout l’inverse, des perles sorties de l’oubli comme Chronique Morave de Vojtech Jasny ou Manille de Lino Brocka ; beaucoup de films muets — des courts signés Chaplin, Blackmail d’Hitchcock, aussi présenté dans sa version parlante, Dans la nuit, seul film réalisé par Charles Vanel, et enfin, clin d’œil s’il en est un, le mythique Chanteur de Jazz, le premier film parlant de l’Histoire du cinéma, là encore dans une copie restaurée présentée en première mondiale à Lumière.

On l’a dit, impossible de tout lister ici, mais une chose est sûre : cette édition 2013 s’annonce extrêmement cinéphile, et promet plus de découvertes et de curiosités que les éditions précédentes. L’effet Tarantino sans doute, à la fois locomotive populaire et cratedigger de pépites cinématographiques, le cinéaste parfait pour un Prix Lumière, définitivement.

Par Christophe Chabert, sur petit-bulletin.fr

Infos pratiques

Festival Lumière 2013, du 14 au 20 octobre. Ouverture de la billeterie le 6 septembre.

 

 


#Cinéma

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