Tout d’abord, cher Olivier, gardons-nous des caricatures et des généralisations abusives (dont jamais, ô grand jamais, vous ne trouverez trace dans cette rubrique) : non, tous les gays n’aiment pas Ségolène Royal. On peut d’ailleurs, si vous le désirez, vous en présenter qui ne peuvent tout simplement pas la piffer.
Cependant, quiconque a, par exemple, fréquenté un tant soit peu le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) sait que les garçons sensibles y sont légion et qu’ils ne sont pas les derniers à soutenir l’inspiratrice autoproclamée de la campagne de Barack Obama. Enfin, si, justement, c’est un peu là tout son problème : ils ne restent plus qu’eux.
Car, si l’on excepte sa réélection à la tête de la région Poitou-Charentes en 2010, il faut bien admettre que Ségolène Royal a accumulé depuis cinq ans une impressionnante série de gamelles électorales : battue lors de la présidentielle en 2007, battue lors de la désignation du premier secrétaire du Parti socialiste en 2008, battue lors de la primaire socialiste en 2011, battue lors des législatives en 2012.
Pourtant, plus fidèles qu’un troupeau de Saint-Bernards monogames, ses supporters gays continuent à entretenir son culte, pour ne pas dire sa mémoire, en se réunissant secrètement pour regarder en boucle de vieilles vidéos YouTube de sa campagne de 2007 et en caressant sans se l’avouer le rêve d’une hypothétique candidature à la présidentielle de 2032.
Comment expliquer un tel loyalisme, un tel dévouement, d’autant plus surprenants qu’ils émanent d’individus qui (ainsi que la récemment rappelé la philosophe Paris Hilton) se caractérisent non seulement par leur séropositivité, mais aussi par leur infidélité notoire ?
Maman castratrice
Encore une fois, c’est vers la psychanalyse qu’il faut se tourner si l’on espère comprendre un jour l’étrange comportement des homosexuels. Car on sait, depuis les travaux du professeur Christian Vanneste (célèbre scientifique français du début du XXIe siècle, mystérieusement disparu de la circulation après une branlée électorale en 2012), que les gays manifestent dans leur prime enfance un attachement excessif à leur mère qui les empêche, une fois devenus adultes, d’éprouver du désir pour une autre femme.
À la lumière de cette révélation, notre énigme s’éclaire soudain : si les gays aiment tant Royal, sa condition assumée de mère et d’épouse, son « ordre juste » et son regard sévère mais bienveillant, c’est parce qu’elle leur rappelle leur maman castratrice !
Vous le voyez, Olivier, nul besoin d’amalgames douteux, de raccourcis faciles ou de préjugés haineux pour déchiffrer les arcanes de l’homosexualité : la science et un peu de bon sens y suffisent amplement.
Bien à vous,
Pr. Dick Galore, éthologue comportementaliste au Massachusetts Institute of Technology
Un courrier à retrouver dans « Le coin du spécialiste », sur Heteroclite.org.
>Article publié sur Rue89Lyon le 22 février 2013, Ségolène Royal avait alors été nommée vice-présidente du conseil de la Banque publique d’
Chargement des commentaires…