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Le groupe chimique Kem One : le redressement judiciaire après le dépôt de bilan

Le groupe chimique Kem One a été placé ce mercredi en redressement judiciaire, fixant à six mois la durée d’observation, soit la durée maximale pour ce type de procédure. Lors d’un comité centrale d’entreprise (CCE) extraordinaire, la direction de Kem One avait annoncé l’avant-veille, lundi 25 mars, aux représentants du personnel que la société allait déposer le bilan. 

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Après le CCE, l’entreprise de chimie avait demandé au tribunal de commerce de Lyon cette de cessation de paiement, ouvrant la voie à une procédure de redressement judiciaire.

Cette procédure vise les cinq plus grandes usines françaises de la société, notamment la plateforme chimique de Saint-Fons (l’amont de la filière). Ce qui représente 1300 personnes sur un total de 2600 salariés que comptent les 22 usines de Kem One, entreprise de la chimie née de la vente pour « 1 euro symbolique » des activités PVC d’Arkema à l’homme d’affaire américain Gary Klesch.

Le tribunal de commerce n’a pas retenu la demande des syndicats qui souhaitaient que l’ensemble de la filière fasse l’objet du redressement. Selon l’AFP (via liberation.fr), cette question doit être tranchée par l’administrateur judiciaire nommé, Bruno Sapin, qui aura pour mission «l’administration entière de l’entreprise», ce qui reviendrait à en écarter son unique actionnaire, le financier américain Gary Klesch.

Questionnées par l’AFP, les organisations syndicales se sont montrées satisfaites que Gary Klesch soit écarté de la gestion du groupe durant toute la période d’observation, étant donné la perte de confiance.
Le tribunal de commerce de Lyon a également désigné deux experts judiciaires aux fins d’assister celui-ci dans sa mission de gestion du groupe.

Franck Zarbo (FO) a accueilli favorablement les nominations de ces deux experts. Il a déclaré à l’AFP :

«Cela va permettre de mener une expertise financière, de suivre les flux financiers».

 

8 mois après la création de Kem One, déjà le dépôt de bilan

Huit mois à peine après sa création, Kem One connaît de grosses difficultés, avec une dette de plus de 110 millions d’euros. Parmi les principaux créanciers de Kem One, figurent notamment GDF, Arkema et Total qui fournit 300 000 tonnes d’éthylène aux usines de Kem One.

Kem One avait pourtant bénéficié de très bonnes conditions de cessions de la part d’Arkema : l’effacement d’une dette de 470 millions d’euros et 100 millions d’euros de trésorerie.

Au début du mois de mars, Kem One s’était retourné contre Arkema, accusant le groupe français de chimie de lui avoir transmis de « fausses informations » financières. La société de Gary Klesh a saisi un tribunal arbitral pour réclamer 310 millions d’euros d’indemnisation.

Pour la CGT, une des causes du problèmes réside dans la gestion de Gary Klesch. Le syndicat l’accuse notamment d’avoir « détourné des fonds », en plaçant une partie de la trésorerie de Kem One dans des paradis fiscaux.

> Article modifié le 26 mars à 10h20 avec l’annonce officielle de la cessation de paiement

> Actualisé le 27 mars à 15h24 après le placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon

 

 


#Arkema

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