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Viols en série : qui veut sauver les étudiantes lyonnaises du "prédateur"?

Tandis que la police essaie d’éteindre le feu médiatique et les rumeurs sur la personne à laquelle sont attribuées cinq agressions sexuelles entre octobre et janvier derniers, Ni Pute Ni Soumise et des syndicats étudiants ont sorti mégaphone et tracts pour « soutenir les victimes ». Le GUD, groupuscule d’extrême-droite prônant la violence, voudrait de son côté protéger les filles, dans un style qui fait sa signature.

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DD/Rue89Lyon

Pas de discrimination : la distribution du tract pour le « soutien aux victimes du violeur en série » devait se faire aux garçons comme aux filles, sur le parvis de l’université Lyon-III, devant la Manufacture des Tabacs (Lyon 8e). C’est la consigne donnée par un des membres de la Confédération étudiante à un autre militant, ce vendredi midi, tandis qu’un flot continu d’étudiants sortait de « la Manu ».

Sur le même thème, l’association Ni Pute Ni Soumise avait aussi dépêché le président de son comité lyonnais, Farid Dekhli, chargé de lire le communiqué au mégaphone, tandis que le syndicat CFDT s’était aussi joint au rassemblement, « notamment pour ses compétences dans le service d’ordre », nous a précisé un membre de la Confédération étudiante.

Des policiers sont restés postés non loin, pendant la petit heure qu’a duré la manifestation. La veille, plusieurs membres du GUD, groupuscule d’extrême droite prônant la violence, a mis fin à l’opération de tractage de la Confédération étudiante, pour proposer sa propre solution : la création d’une milice réalisant des rondes, la nuit, afin de « protéger les étudiantes ». Mais ce vendredi, ils n’ont pas montré les dents.

Les organisations ont donc pu tranquillement se plier à l’exercice de com’, répondant aux journalistes venus en troupeau pour évoquer une nouvelle fois le fait divers lyonnais de ces dernières semaines : un violeur en série courrait dans la ville, et rôderait plus spécifiquement autour des universités pour trouver ses proies.

Psychose et « prédateur »

C’est d’ailleurs une lettre envoyée début février par les présidents des universités Lyon-I et Lyon-III, à 30 000 étudiants, les appelant à la prudence, qui a alerté une grande partie de la presse de la série d’agressions qui aurait été commise par un même homme, sur cinq femmes âgées de 20 et 25 ans.

Farid Dekhli, de Ni Pute Ni Soumise, estimait ce vendredi que les violences faites aux femmes doit devenir un sujet évoqué et traité par les universités, en lien avec les associations. Dans le communiqué, tous réclament « une justice implacable, adaptée à toutes les étapes, pour les auteurs des violences sexuelles ».

Au mégaphone, il a donc parlé d’un « prédateur » dans le 8e arrondissement, rappelant que Ni Pute Ni Soumise était en mesure d’apporter information aux étudiantes et soutien aux victimes. Concernant ces dernières, dont trois sont étudiantes à Lyon, l’association n’en a pas vues une seule :

« On est là si besoin. D’ailleurs on aimerait demander des moyens au ministère de la Justice pour pouvoir apporter une aide psychologique dans ces situations ».

Le sourire du Joker et la teinture brune

Un message que la police aurait préféré ne pas voir rattaché à l’affaire du « violeur du 8e ». A l’AFP et au Progrès, le directeur départemental de la sécurité publique du Rhône, Albert Doutre, a déclaré vouloir casser le «processus négatif de rumeurs », constatant qu’une véritable psychose se mettait actuellement en place.

Depuis la publication de nombreux articles sur le fait divers, dont quelques reportages réalisés auprès d’étudiants, un grand nombre de « fausses informations », selon Albert Doutre, ont circulé, notamment par le biais des réseaux sociaux : une sixième victime depuis janvier, un agresseur au sourire de l’ange ou du Jocker, des victimes uniquement blondes, « incitant du coup des jeunes femmes à se teindre en brunes », un portrait-robot fictif…

Tandis que l’organisation étudiante a exhorté les autorités à « mieux communiquer », la police semble plutôt envisager de donner le moins d’informations possible sur l’enquête. Comme sur cet agresseur qui aurait agi masqué, selon Marc Cimamonti, procureur de la République.

Avec Ni Pute Ni Soumise, la Confédération étudiante veut continuer à interpeller les universités, afin qu’une motion y soit votée en conseil d’administration.

 

 


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