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Jacques Monclar : "Je me suis engueulé avec du monde à cause de Malbranque"

RANK’N’OL – LE BILAN #2. Jacques Monclar a beau être l’une des figures (et la voix) du basket français, il est aussi un observateur attentif et passionné de l’OL. Après Benjamin Biolay, il est donc le deuxième juge du Rank. Et un mec qui vous déclame spontanément son amour pour Tiago, ça fait référence.

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Le consultant basket juge le Rank'n'OL
Désormais consultant sur BeIn Sport et RMC, Jacques Monclar a passé un partie de sa jeunesse à Lyon, lorsque son père Robert, lui aussi international de basket, jouait au Stade Auto Lyon puis à Tarare. Il reviendra pour signer à l’ASVEL, où il jouera entre 1978 et 1986. Photo : BeIn Sport

 

L’avantage avec un ancien joueur, puis entraîneur et désormais consultant de basket qui a ingurgité des centaines de systèmes de jeu, c’est qu’il digère les règles du Rank’n’OL en deux secondes. « D’ailleurs, avec tous les indices que vous avez donnés, souligne Jacques Monclar, celui qui mérite, c’est Rémi Garde. Il sait parfois dire qu’il est pas d’accord. Et puis il y a le petit Génésio, qui s’est fait expulser l’autre jour. Maintenant qu’il n’y a plus Vercoutre sur le banc, il en faut bien un qui gueule. Mais l’indice Lacombe, faudrait l’appeler l’indice Nanard ! »

 

« Quand Di Nallo se fait péter la jambe, j’en ai chialé »

« Mon père m’a emmené à l’OL quand j’avais 5 ans, en 1962. Ma première émotion sportive, ça a été la victoire en Coupe de France contre Bordeaux en 1964. J’ai toujours gardé ça en moi. Ensuite on est remontés à Paris : je suis dans le stade quand Di Nallo se fait péter la jambe contre le Red Star. Et j’en ai chialé. Mon éveil sportif, c’était l’OL. C’est seulement après que j’ai Alain Gilles en poster dans la chambre. Cette saison, je n’ai pas été les voir, parce que je ne suis pas sur Lyon et que je n’ai pas pu aller au Parc. Mais je regarde. » Alors on écoute.

 

 

6. Lisandro Lopez (120) ; 7. Umtiti (112) ; 8. Fofana (111) ; 9. Vercoutre (107) ; 10. Bastos (75) ; 11. Bisevac (71) ; 12. Gourcuff (70) … 32. Monzon (9)

 

1. Steed Malbranque : « Deschamps n’est pas fou. S’il en a besoin, il le prendra. »

« Normal. Surpris ? Oui et non. Qu’il soit instantanément à ce niveau, ça prouve que c’est un vrai pro. Mais la qualité du joueur, elle est là et il bénéficie de l’expérience qu’il a accumulée en Angleterre, où il était le joueur préféré de Tony Blair ! Il a trouvé un endroit où il est bien, c’est une belle histoire. Et puis il y a le coup d’oeil de Rémi Garde. Rémi l’avait à disposition et il a vu tout ce qu’il pouvait apporter au milieu des jeunes. Je me suis engueulé avec du monde à cause de Malbranque : il aura 34 ans pour la Coupe du monde en 2014. Et alors ? Pirlo, il a quel âge ? Mais Deschamps n’est pas fou. S’il en a besoin, il le prendra. »

S’il était un basketteur : « On appelle ça un leader par l’exemple, un peu comme Antoine Rigaudeau. Ce sont des mecs qui n’ont pas besoin de parler pour se faire comprendre, pour donner l’exemple. Dans un registre lyonnais, il y a aussi Alain Gilles ou Laurent Foirest. »

 

2. Maxime Gonalons : « C’est lui le taulier »

« Pour lui aussi, l’histoire est tellement belle. Il a commencé à se faire une place quand il y avait encore une tripotée de stars. Ou supposées telles. Depuis, il s’installe en équipe de France et c’est lui le taulier. Les numéros 1 et 2 sont les deux tauliers à mon sens. Techniquement, il est au niveau : il est dans une des deux-trois meilleures équipes de France – on va pas se porter malheur en disant « leader »… Gonalons, c’est aussi le symbole du recrutement grande région mis en place par l’OL, déjà à l’époque de (Éric) Spadiny et (Philippe) N’Dioro, qui venait du Puy. Et même si l’institution OL, ça reste ce que je supporte, il y a eu des décisions de prises dans le recrutement qui m’ont déçu. Abdelkader Keïta , le conducteur de Maserati (plutôt Lamborghini apparemment, NDLR) ; Baros, qui conduisait vite aussi ; il y a eu le recrutement de Claude Puel ; et puis trop de Brésiliens tue le Brésilien. Alors que parmi les joueurs formés, le départ de Loïc Rémy, c’est un regret. Même (Anthony) Mounier. »

S’il était un basketteur : « Pour l’exemplarité sans trop la ramener, la classe et le côté polyvalent, je vais citer Antoine Diot. En plus, c’est un supporter de l’OL, puisqu’il est de Bourg. »

 

3. Anthony Réveillère : « Il a pris un acide ou quoi ? »

« Alors lui… Dois-je le dire ? Parfois, j’ai douté. Je pensais qu’il avait un côté chat noir. Il y a un Anthony Réveillère d’avant sa blessure et sa rééducation particulière, et un d’après. Le départ des leaders, ça lui a permis de se libérer. Il marque des buts maintenant ! Et on le voit exprimer une joie qu’on ne lui connaissait pas. Je ne le connais pas, c’est une image de l’extérieur, mais il a un côté Droopy. Alors quand on le voit marquer et s’exprimer, on se dit : « Il a pris un acide ou quoi ? » Il est très Lyonnais aussi, avec ce côté BCBG. Et comme pour les deux premiers, des joueurs comme ça, c’est le bonheur d’un coach. »

S’il était un basketteur : « Il est comme les frères Gadou, Didier et Thierry. Des joueurs en équipe de France sans y être prégnants, fidèles à un club et solides au poste. »

 

4. Bafétimbi Gomis : « C’est bonnard »

« J’adore. Il est arrivé avec l’étiquette de Vert, les 15 millions, une pression terrible. Mais il a réussi grâce à son comportement, sa capacité à garder le ballon. Son seul défaut, c’est que ça oblige Lisandro à jouer à gauche. Et puis son côté fashion victim, j’aime bien aussi. C’est bonnard. Il est entré dans la mémoire collective contre Zagreb, quand il en colle quatre. Il claque souvent dans le Derby, c’est impec’. Lui, pour la fin de sa carrière, il faut qu’il s’installe à Rive-de-Gier. »

S’il était un basketteur : « Le côté fashion victim, le côté « je suis très club », scoreur, borderline équipe de France et la trajectoire pas simple : Gomis, c’est un Edwin Jackson qui aurait maturé. »

 

5. Clément Grenier : « Il est très lyonnais »

« Ça fait partie de la formation, avec toute la bande des Gonalons, Lacazette, Ghezzal, etc. Il a du talent, il faut qu’il mature un peu. Il a apporté énormément en début de saison. Surtout à un moment où il était plus près de la Promenande des Anglais que de la place Bellecour. Ça lui a fait du bien de claquer. Et puis il s’exprime bien. Lui aussi il est très lyonnais. »

S’il était un basketteur : « Il me rappelle Andrew Albicy. Ils ont un jeu à risque, ils sont jeunes et ont un gros talent. »

 

« La Juve, ils ont beau avoir du goût, ils nous cassent les burnes »

« Il y en a un, je suis surpris qu’il soit pas dans les cinq, c’est Umtiti (septième alors qu’il a réellement commencé à jouer en novembre, NDLR). Son match au Parc
Lisandro Lopez
, j’aime son côté bougon, ours mal léché. C’est Licha, c’est la classe. Sans lui, peut-être que les autres seraient moins forts. Sa seule présence rend les autres meilleurs, notamment pour l’intégration des gamins, même si c’est pas un grand communicant. Ce mec-là, il est là, les autres sont rassurés. Dans les sports co’, quand on rend les autres meilleurs, c’est qu’on a atteint le vrai haut niveau. Comme Alain Gille : quand je suis revenu à 20 ans pour jouer à l’ASVEL, j’ai franchi un cap avec lui. Lui aussi était capable de se sacrifier au détriment de sa performance collective. Les rumeurs de départ ? Y en a un que j’ai regretté, c’est Tiago : son allure, son port de balle. Que la Juve arrête de nous en piquer des comme ça. Ils ont beau avoir bon goût, ils nous cassent les burnes. »

Propos recueillis par Pierre Prugneau

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.


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