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Réquisitions de logements : Nathalie Perrin-Gilbert voudrait être sollicitée

Nathalie Perrin-Gilbert, maire PS du 1er, s’est dit prête à réquisitionner les locaux publics vacants de son arrondissement, bien que seul le préfet en ait la compétence. Et qu’il ne lui ait rien demandé pour l’heure. Avec cette nouvelle sortie menée aux côtés de RESF (Réseau éducation sans frontières), la maire voudrait représenter le courant qui, au sein du PS, est le plus critique à l’égard du gouvernement et de Manuel Valls.

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 Crédit : Jerémy El Mlaka/Rue89Lyon

Alors que la préfecture a mis en place un dispositif d’hébergement d’urgence pour les familles étrangères en situation de précarité l’élue socialiste ne s’est pas privée, à l’occasion d’une conférence de presse tenue ce matin, de marquer sa différence :

« En tant que socialiste, je fais le choix de dire que le politique doit prendre ses responsabilités. C’est cela que j’attends de mon gouvernement. Et en tant que maire, je suis favorable à ce que des lieux soient ouverts à proximité des écoles. Les locaux vides ne manquent pas et c’est une question de dignité humaine pour les familles. »

 

Plus socialiste que le PS

Appartements de fonction vides, Fort Saint Laurent une fois qu’il sera vide, la maire esquisse une liste mais prend soin de ne pas trop s’avancer. Elle sait que sa démarche a peu de chance d’aboutir. L’année dernière, elle avait adressé une demande similaire à la Ville de Lyon dont la réponse – « c’est compliqué » – pourrait être la même cette année. Elle préfère faire écho aux déclarations de Cécile Duflot, ministre du Logement qui s’est récemment illustrée en faisant appel à la charité chrétienne.

« Sans chercher à réquisitionner les locaux de l’Eglise (quoi que), il s’agirait de mettre à disposition des appartements disponibles et vides depuis dix ans. ».

Pas sûr que Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon avec lequel ses relations se sont tendues plus encore, après le douloureux épisode des législatives, soit de son avis. A contrario, chez Europe écologie-Les Verts, on voit d’un bon œil les prises de positions de la maire. Le parti de Philippe Meirieu, dont elle était la suppléante lors des dernières législatives, ne verrait pas d’inconvénient à l’accueillir dans ses rangs pour la bataille des municipales de 2014. Mais pour Nathalie Perrin-Gilbert, sa place est encore au PS :

« Je me sens profondément socialiste et je ne me retrouve totalement dans aucune autre formation politique. Je me retrouve plus auprès de ministres comme Benoit Hamon ou même au sein de la gauche du PS, portée par Emmanuel Maurel au dernier congrès et qui a obtenu 28 % des suffrages. Nous sommes minoritaires mais j’estime que notre courant est utile. »

 

Valls, pire que Sarkozy ?

Ce courant de la gauche du PS, n’est pourtant pas très audible au sein du gouvernement, comme le sous-entend, Mireille Peloux, enseignante et membre de RESF :

« Ce qui était inacceptable hier sous Sarkozy l’est toujours aujourd’hui avec Hollande et Valls. On n’est à l’abri de rien avec ce gouvernement. La mise à l’abri pendant la trêve hivernale c’est bien, mais pas suffisant. La régularisation et un logement décent sont nécessaires pour l’intégration des familles ».

Dans l’arrondissement, vingt familles seraient sans papiers ou en attente d’asile. Or, seulement deux d’entre elles remplissent les critères de la circulaire Valls pour la régularisation, « moins qu’au moment de la circulaire Sarkozy en 2006 ». Comme RESF, Nathalie Perrin-Gilbert est favorable à une régularisation massive des sans papiers. Même si elle reconnaît qu’il ne s’agit d’une priorité ni pour Hollande, ni pour Valls, elle attend autre chose du gouvernement :

« Il y a une urgence que l’on peut constater sur le terrain dans le premier arrondissement ou ailleurs. Il y a aussi l’épuisement des familles et des travailleurs sociaux sous le poids des procédures. Mais je n’ose imaginer que c’est un calcul fait par nos dirigeants pour dissuader».

Avec RESF, elle entend interpeller. Sous la forme d’une lettre adressée à la Ville de Lyon, à la préfecture du Rhône et à François Hollande : aux autorités compétentes, donc.

 

 


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