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Tant de chiens

RANK’N’OL #14. Dans un match un peu dingue que les Lyonnais ont joué à dix pendant une heure, l’OL a inventé le football sans défenseur. Et dans une ambiance digne du Nord de l’Angleterre, c’est encore Malbranque qui a tenu le rôle de leader. Mi-crasseux, mi-classieux, du Rank’n’OL comme on l’aime.

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Malbranque, OL-Bastia

Dimanche 4 novembre, 11ème journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – Sporting Club de Bastia 5-2

Pour Lyon : Gonalons (5ème), Lacazette (26ème), Lisandro (56ème), Briand (90ème), Malbranque (90+5ème)

Pour Bastia : Khazri (28ème), Rothen (32ème)

 

Notes : la grille d’éval’

 

#1 Rennes-OL 0-1 ; #2 OL-Troyes 4-1 ; #3 Évian TG-OL ; #4 OL-Valenciennes ; #5 OL-Ajaccio ; #6 OL-Sparta Prague ; #7 Lille-OL ; #8 OL-Bordeaux ; #9 Kiryat Shmona-OL ; #10 Lorient-OL ; #11 OL-Brest ; #12 OL-Bilbao ; #13 Nice-OL

 

1. Steed Malbranque : il pourrait se contenter d’être encore l’homme du match. Mais Malbranque prend toujours soin de raconter une nouvelle histoire à chaque fois. Après avoir prouvé qu’il pouvait jouer partout au milieu, il a cette fois démontré qu’il pouvait être TOUT le milieu. Tout seul. Et alors que chacun pronostiquait sur la minute de son déclin après un tel sacrifice physique, Steed a fait parler les stats sur la fin en assurant son rôle de meneur avec un délice de passe pour Briand, tout ça avant de marquer son premier but sur un penalty à l’arrache. Conclusion idéale  d’un nouveau chapitre parfaitement maîtrisé.

2. Lisandro : le bonhomme appartient clairement au gratin des techniciens de Ligue 1 et pourrait aisément viser plus haut s’il pensait un peu plus à sa gueule. Mais le lisandrisme est un humanisme. Et lorsque Licha s’en ira, on se souviendra de lui pour ce genre de match. Un match de chien au service de la meute, qu’il aurait quand même pu terminer sur un doublé. Sauf que Lisandro a décidé d’offrir son penalty à Malbranque. Si le lisandrisme n’a pas besoin du zlatanisme pour exister, la comparaison ne le rend que plus grand.

3. Yoann Gourcuff : on ne souhaitera certainement pas à Yoyo de poursuivre sa carrière de jouet du destin, à coups de blessures et de disparitions à intervalles (trop) réguliers. En attendant, à le voir renaître au football comme il l’a fait en l’espace d’une semaine, on se dit que l’absence, même prolongée, peut avoir des vertus qu’on ignorait. La première, sur cette feinte al naturale d’avant frappe, pour redécouvrir l’un des gestes techniques les plus émouvants, où la simplicité est élevée au rang d’art. La seconde, devant cette disponibilité de tous les instants qui rappelle quelque chose de ses belles heures girondines. Comme la promesse qu’avec les deux hommes forts du moment, Gonalons et Malbranque, il y a la place pour que l’OL s’impose comme le nouvel empire du milieu en Ligue 1. Enfin, si les gars de la défense le veulent bien.

4. Alexandre Lacazette : en marge de l’échange sur les types sortis du Rank, Benjamin Biolay avait gardé celle-là pour le kid de Mermoz : « Lacazette, il a l’air triste. » Puisque tout le monde s’est refilé le mot pour contredire à tout prix le chanteur, des Séph’ qui rehaussent le vert de leur maillot jusqu’à Briand qui manque la foule, Alex a décidé d’incarner la face la plus joyeuse du foot. Restait encore à provoquer les conditions pour que ses facéties, entre dribbles à revendre et pichenette dérisoire qui finit entre les poteaux, ne virent à la grande farce. Ce fut là tout le talent du garçon, faire juste ce qu’il faut pour que la défense adverse soit suffisamment aux abois et que la caravane lyonnaise passe.

5. Maxime Gonalons : Max n’est pas le plus Gone des Lyonnais pour rien. Il respire comme personne cette lyonnaise du way of life où, depuis la fin des années de domination, la nostalgie tient une grande part. Comme ça qu’il a fini par rejouer l’acte fondateur de sa légende personnelle, cette soirée d’Anfield qui le consacra comme le fils préféré de la classe moyenne. Un remake où tout y est, du but planté en opportuniste sur un ballon sauvé par le gardien adverse, à la pige d’un soir en défense centrale, jusqu’aux inspirations parfois hasardeuses qui lui redonnent ces faux airs de jeune premier. Face à Bastia, Max avait bien trois ans de moins. Pari audacieux certes, mais que ne ferait-on pas pour que l’amour dure trois ans de plus ?

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.


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