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Expos : Cage, Soulages et babillages

La première partie de la saison sera marquée cet automne par l’exposition d’œuvres récentes de Pierre Soulages, d’une singulière exposition consacrée à John Cage et d’une autre plus légère et pédagogique à la Sucrière visant à transmettre l’art contemporain aux enfants. Vaste programme.

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John Cage, Fondation Maeght, St-Paul de Vence, 1970 – © James Klosty

Paris, Centre Pompidou. La rétrospective Gerhard Richter (visible jusqu’au 24 septembre) est l’une des expositions les plus passionnantes que nous ayons pu voir ces dernières années. Déploiement des possibles infinis de la peinture ancrée, toujours, dans son temps. En écho à la phrase de Serge Daney sur ces images qui ne seraient pas à vendre, Richter en 1981 :

«Peindre, c’est créer une analogie avec l’imperceptible et l’inintelligible qui prend ainsi forme et devient accessible. Créer cet inintelligible interdit de faire n’importe quelle bêtise, car la bêtise est toujours compréhensible. «L’inintelligible» est d’emblée «inconsommable», donc essentiel», écrivait .

En 2002, Richter compose six immenses tableaux abstraits et un peu chaotiques en hommage à John Cage. Dada, Fluxus, Cage, Richter : une filiation.

Erik Satie, John Cage : une autre filiation… Celle-ci sera «exposée» au Musée d’art contemporain de Lyon sur deux étages, dans des salles entremêlant musique, vidéos, archives et arts plastiques.

John Cage Los Angeles, 1987 – © Betty Freeman

Le compositeur d’avant-garde américain, chantre du hasard et de la performance, vouait une véritable passion pour le facétieux compositeur français Erik Satie (1866-1925), et notamment pour son exploration originale de la durée. En 1963, Cage fera, pour la première fois, exécuter par une dizaine de pianistes, et 19 heures durant, les Vexations de Satie (1893), mélodie courte répétée 840 fois et composée dans le chagrin de sa rupture d’avec la peintre Suzanne Valadon.
Enfances

Notons que si la musique s’invite au musée, les artistes, eux, s’inviteront cette saison à l’opéra ! Le vidéaste Gary Hill mettra en espace et en images le sublime et unique opéra de Beethoven, Fidélio (en mars à l’Opéra de Lyon), et Pierrick Sorin, vidéaste burlesque, s’attaquera au «tube» de Mozart, La Flûte enchantée, en juin.

Quelques œuvres de Pierrick Sorin seront exposées plus tôt à la Bibliothèque de la Part-Dieu, dans le cadre de l’événement Deuxième étoile à droite puis tout droit jusqu’au matin proposant expositions, concerts, conférences, animations et projections pour la jeunesse.

Et, décidément, l’enfant et l’adolescent seront rois cette saison avec deux expositions collectives de photographies sur les adolescents programmées au Bleu du Ciel («Adolescences critiques» en janvier et deuxième volet en novembre 2013), et la nouvelle exposition de la Sucrière intitulée «L’art contemporain raconté aux enfants». Il s’agit en l’occurrence d’une reprise d’une exposition créée au centre Pompidou de Metz où l’artiste italien Gianni Colosimo a recomposé, sous des formes ludiques et attractives, des œuvres d’artistes célèbres : Marcel Duchamp, Daniel Buren, Joseph Beuys, Yves Klein, Jean-Michel Basquiat.

 

Âge mûr

On notera avec amusement que si le Musée d’art contemporain expose deux créateurs décédés, le Musée des Beaux-Arts accueille quant à lui un artiste certes âgé mais bien vivant !


Pierre Soulages, Peinture 222 x 314 cm, 24 février 2008 Acrylique sur toile Collection de l’artiste © ADAGP. Photo Vincent Cunillère

Né en 1919, Pierre Soulages poursuit son exploration obsessionnelle du noir («l’outrenoir» comme il l’appelle), débutée en 1979, avec ses effets de matière, de lumière et ses mises en espace très étudiées. «

J’ai toujours pensé que plus les moyens sont limités, plus l’expression est forte», déclara le peintre qui, refusant la prééminence du concept, cherche «des émotions, de la sensibilité intellectuelle à partir de formes qui ne représentent pas».

Le Musée des Beaux-Arts qui vient d’acquérir trois œuvres de différentes époques de Soulages proposera en octobre une sorte de suite à sa grande rétrospective parisienne de 2009. On pourra y découvrir une trentaine de toiles très récentes de Soulages, et voir un artiste au travail ou presque.

Pierre Soulages dans son atelier (c) ADAGP. Photo V. Cunillère

Texte : Jean-Emmanuel Denave

 

 

 

AGENDA

«Cage’s Satie : composition for museum», du 28 septembre au 31 décembre au Musée d’art contemporain

«Pierre Soulages, XXIe siècle, du 12 octobre au 28 janvier 2014 au Musée des Beaux-Arts

«Deuxième étoile à droite puis tout droit jusqu’au matin», d’avril à juin 2013 à la Bibliothèque municipale de Lyon

«L’art contemporain raconté aux enfants» de Gianni Colosimo, du 28 septembre au 31 décembre à la Sucrière

«Adolescences critiques 1» (avec Marie-Noëlle Boutin, Yveline Loiseur, Marion Poussier, Nicolas Savary), du 10 janvier au 2 mars au Bleu du ciel


#Culture

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