Dans une interview accordée au Progrès, le propriétaire des murs de la brasserie La Rue Le Bec, Jean-Christophe Larose, tempère les propos tenu par le restaurateur qui met en cause la municipalité et Gérard Collomb, pour expliquer son départ et l’arrêt de ses activités lyonnaises. Pour celui qui s’exprime au nom des actionnaires de la SCI (société civile immobilière), le chef étoilé laisse derrière lui une ardoise salée, et il n’est pas exempt de tout reproche.
Crédit photo : Le Progrès / Philippe Juste
Selon Jean-Christophe Larose, président du groupe Cardinal (actionnaire des murs de la brasserie, au même titre que la société Rhône Saône Développement), l’argument du chef breton, qui met en cause le stationnement devenu payant à la Confluence, ne tient pas :
« Les parkings étaient gratuits au début puis à sa demande, des parcmètres ont été installés. Nous lui avons prêté notre parking (celui du siège de Cardinal, ndlr) pour les soirées et, depuis avril, il y a le parking du centre commercial. »
Un motif qui ne le convainc pas pour expliquer l’échec de la Rue Le Bec, censé être le fer de lance du quartier Confluence, après seulement trois ans d’exercice. Pour l’actionnaire, Nicolas Le Bec est non seulement « épuisé » mais aussi en grande partie responsable de la situation :
« Les galeries d’art du quartier fonctionnent bien. Tout le monde a trouvé un bon schéma sauf lui. Simplement il n’a pas su s’entourer d’une équipe, notamment dans la gestion de son affaire. Il a donné tout ce qu’il pouvait et aujourd’hui il est épuisé.»
Quand aux sorties du cuisinier à l’encontre de Gérard Collomb, Jean-Christophe Larose, proche du maire-sénateur, estime qu’elles sont « injustes ». Mardi, au lendemain du placement en redressement judiciaire de sa brasserie, Nicolas Le Bec avait en effet déclaré qu’il pourrait peut-être revenir à Lyon « quand Gérard Collomb ne sera plus maire de Lyon ».
Reste maintenant à savoir quel est le préjudice financier résultant de la chute de La Rue Le Bec. Si pour Jean-Christophe Larose, il est difficile de « savoir ce qu’il (Nicolas Le Bec, ndlr) a perdu réellement », les comptes de 2011 n’ayant pas été déposés, il estime que le montant des pertes des principaux créanciers (dont l’Urssaf, la banque et les bailleurs) s’élèvent à près de 4 millions d’euros. Un sacré manque à gagner auquel le chef n’est pas étranger, selon l’ex-actionnaire :
« Ses premières difficultés sont arrivées en mars. […] On a fait auditer son projet par un cabinet qui lui a préconisé une dizaine de mesures. Il n’en a pris aucune. »
L’actionnaire de la Rue Le Bec estime toutefois que le départ d’un chef tel que Nicolas Le Bec, qui fût pendant longtemps considéré comme l’un des moteurs d’un mouvement de cuisiniers novateurs, est une vraie perte pour Lyon. Le cuisinier, marié depuis peu à une ressortissante chinoise, est en partance pour Shangaï, avec dans les bagages un projet de resto gastronomique.
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