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Vidéosurveillance : où êtes-vous filmé dans le Grand Lyon ?

Alors qu’une nouvelle phase de développement de la vidéosurveillance… pardon, de vidéoprotection, a été votée par le conseil municipal de Lyon, Rue89Lyon dresse le classement des communes de l’agglo les plus vidéosurveillées. Une infographie que nous republions à l’occasion du lancement ce 14 juillet 2012 du site http://lyon.sous-surveillance.net/ (MàJ).

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Légende : DD signifie Divers Droite

 

And the winner is… Champagne !

Pour calculer quelle est la commune qui installe, sur ses deniers, le plus de caméras de vidéosurveillance, nous avons calculé le nombre d’habitants pour une caméra. Plus ce nombre est petit, plus la commune compte de caméras par habitant.
Sur la plus haute marche du podium se place donc Champagne-au-Mont d’Or avec 1 caméra qui surveille en moyenne 206 habitants. La commune résidentielle de l’Ouest lyonnais compte en effet 24 caméras pour 4951 habitants.

 

Ni gauche, ni droite…

Contrairement aux résultats nationaux de l’enquête menée par Owni, dans l’agglomération lyonnaise, la tendance à vidéosurveiller ne semble pas liée à la couleur politique des mairies, même si les maires des trois communes où l’on filme le plus sont classés à droite.
Plusieurs communes de droite refusent ainsi d’installer des caméras : Cailloux, Couzon, Curies, Dardilly, Fleurieu-sur-Saône, La Mulatière, Lissieu, Meyzieu,Montanay, Poleymieux, Saint Didier, Saint Romain, Solaize, Tassin… A l’inverse, d’autres mairies de gauche ont fait de la vidéosurveillance un argument et outil essentiel de leur politique de sécurité (ou de « prévention ») : Feyzin (PS -17 caméras), Givors (PC – 57 pour le moment, 62-63 en septembre), Saint Fons (PS – 29), Vaux-en-Velin (PC – 34), Vénissieux (PC – 52) et bien sûr Lyon (PS – 238 caméras).

 

L’heure est à l’extension du parc

Malgré les études remettant en cause l’efficacité des caméras pour réduire les actes de délinquance, les caméras se popularisent dans le Grand Lyon comme ailleurs. Cette année, plusieurs communes qui avaient déjà opté pour des caméras vont étendre leur parc de vidéosurveillance.

Ce lundi pour le dernier conseil municipal avant la trêve estivale, Gérard Collomb va faire adopter un plan d’extension et d’évolution de la vidéosurveillance pour les secteurs des Rives de Saône, Gerland/Debourg et le futur parc Sergent Blandan. L’objectif est d’atteindre d’ici fin 2013/début 2014 les 300 caméras.

Après ces trois zones, d’autres secteurs connaîtront la vidéosurveillance : le Grand Trou, la place Louis Debret, le boulevard des Etats-Unis et le secteur Mermoz-Latarjet dans le 8e arrondissement ; l’« évolution presqu’île », et la place François Mitterand dans le 2e arrondissement.

Les petites communes ne sont pas en reste : dans le top 10 des villes ayant le ratio le plus élevé de caméras par habitants, figurent Rochetaillée-sur-Saône, Champagne-au-Mont d’Or, Albigny-sur-Saône ou encore Jonage.
Quelles que soient leur taille et leur couleur politique, quatre communes envisagent d’investir prochainement dans un dispositif de vidéosurveillance. A Genay, 12 caméras devraient apparaître en septembre. Fontaines Saint-Martin et Saint-Cyr-au-Mont-d’Or commenceront avec cinq et quatre caméras pour surveiller leurs bâtiments municipaux. Le maire de Charbonnières pense lui à équiper en premier lieu son skate-park.

 

Quartiers « sensibles » et équipements publics

Parkings, centres commerçants, gymnases et autres équipements municipaux : dans l’ensemble, il n’y a pas d’originalité dans le choix de l’emplacement des dispositifs. Certaines communes choisissent également d’équiper en particulier certains quartiers :

  • Les quartiers dits « sensibles » : les Alagniers à Rilleux-la-Pape ou le plateau des Minguettes à Vénissieux. La Guillotière, la Duchère ou Gerland à Lyon.
  • L’ensemble du centre historique de Lyon.

Par ailleurs, plusieurs communes (Grigny, Sathonay-Camp) n’ont pas souhaité communiquer le nombre de caméras installées dans leur espace public, alors même que ces données sont publiques et doivent être accessibles, comme l’exige l’arrêté du 3 août 2007. Il rend obligatoire le dispositif de signalisation des zones vidéo-surveillées.

 

Surveillants ou enregistrement

A l’image de Lyon, certaines mairies se sont dotées d’un centre de supervision urbaine (CSU), où des employés sont spécialement attachés au visionnage des images. C’est le cas de Givors, St Fons, Oullins, Vaux-en-Velin, Vénissieux : des communes dont le parc de viéosurveillance compte au moins une dizaine de caméras. Celles qui ont misé sur des dispositifs plus modestes confient en général leur gestion à la police municipale.

Sur les 58 communes du Grand Lyon, une sortirait du lot. Choisie pour son identité de ville en zone industrielle, et sa situation géographique centrale, Neuville-sur-Saône a vu en 2011 son CSU intégré dans un dispositif « pilote » initié par le Ministère de l’Intérieur. Une politique de vidéosurveillance que la mairie de Neuville justifie notamment par le trafic de la ville, qui accueillerait le double de sa population chaque jour avec le flux de travailleurs et de lycéens. Les 22 caméras implantées se situent aux entrées de la ville, dans le centre commerçant et près du lycée Rosa Parks.

 

Il n’y a pas que les municipalités qui surveillent

Le classement de Rue89Lyon ne tient compte que des caméras municipales. Il y a toutes les caméras qui relèvent d’opérateurs privés ou d’autres organismes publics.

Le centre commercial Part-Dieu et ses abords, par exemple, sont surveillés par dix opérateurs publics et privés exploitant chacun un système différent. Soit un total de quelques 465 caméras réparties entre la gare, les tours Oxygène, les arrêts de transport en commun et le centre commercial (qui devrait bientôt passer de 480 à 800 caméras).

Les habitants du Grand Lyon sont aussi surveillés pendant qu’ils prennent les transports en commun. A ce jour, le Sytral a déclaré l’installation de  4380 caméras sur l’ensemble du réseau TCL (2660 caméras embarquées dans les bus et les tramways et 1720 caméras fixes). Une bonne extension par rapport à 2009, quand le site en comptait seulement 3620.

Et lorsque les Lyonnais prennent leur voiture, ils sont observés par 192 caméras du dispositif de vidéosurveillance des autoroutes de l’agglomération.


#Métropole de Lyon

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