Nicosie restera dans les esprits comme une référence de l’échec, de la honte et du déclin. Et pas seulement parce que c’est la contraction de Nicolas Sarkozy. Il n’y aura désormais que les érudits (et les masochistes) pour se souvenir de Maribor. Et pas seulement parce que ce n’est que la contraction de Marie Debord, qui aurait monté un biz dans la Creuse (la preuve).
L’invraisemblable élimination par Nicosie pourrait à terme devenir un concept éducatif majeur et réconcilier les pédopsychiatres les plus réacs et les plus permissifs. Le principe : punition et opprobre sans privation des privilèges. Ainsi, grâce à l’humiliation chypriote, personne n’oubliera (jamais) à quel point la saison lyonnaise a été pénible. Mais maintenant que c’est fait, direction l’open bar.
À deux doigts de l’excellence
L’OL a son ticket pour l’open bar. Le plus dur reste donc de se servir. Marseille est au fond du trou (7 844 défaites lors des 7 845 derniers matchs, à quelque chose près), Quevilly évolue en National (3e division) et le calendrier des Lyonnais en Ligue 1 est suffisamment favorable pour reprendre 4 points aux Lillois (3e) voire, le vent dans le dos, 10 à des Parisiens au bord de la crise de nerfs. Rémi Garde serait alors en voie de guardiolisation, après avoir été plusieurs fois domenéchisé au sortir de l’hiver. Difficile en effet de lui reprocher d’avoir raté le titre de champion avec un seul milieu défensif dans son effectif et une défense… aléatoire. Et puis l’élimination à Chypre n’a été que la (fâcheuse) anticipation de celle qui l’attendait au tour suivant contre le Real.
Jean-Michel Aulas serait l’autre (le principal ?) grand gagnant d’une fin d’année glorieuse : il aurait prouvé que son club pouvait remplir ses objectifs en réalisant quelque 17 millions de plus-value sur les transferts et surtout en réduisant largement sa masse salariale. Génie ou coup de bol, après…
À deux doigts de la misère
Mais puisque it’s all ’bout the money, le président le plus « admitesté » de France a bien rappelé après la qualification de son équipe à Ajaccio (0-4) que l’objectif principal restait le championnat. La quincaillerie, c’est bien rigolo, mais il y a 15 millions d’euros en jeu sur une qualification en Ligue des champions. Et reprendre cette troisième place à Lille (3 points d’avance mais une bien meilleure différence de buts) sera clairement la tâche la plus ardue de la fin de saison. Un échec serait atténué, sportivement au moins, par des trophées.
Sauf que si Marseille peut légitimement l’emporter samedi (l’OM a gagné les deux précédentes éditions de la Coupe de la ligue), c’est surtout la qualification de Quevilly qui apparaît comme un véritable bâton merdeux pour l’OL. Au choix : une victoire impopulaire ou une défaite honteuse. Dans la deuxième optique, il resterait alors quatre journées de championnat derrière pour se faire doubler par Toulouse et ne même pas participer à l’Europa League. Et terminer derrière Saint-Étienne ? Ça suffit déjà comme ça.
Bête clic
L’OL peut encore rêver à un « grand chelem » à la mi-avril et c’est déjà un miracle au regard de sa situation début mars, après une défaite pathétique à Nancy (2-0, un tir cadré) qui l’avait relégué à la 7e place, à 7 points de Lille, et alors qu’il allait jouer sa qualification pour les demi-finales de la Coupe de France à Paris.
S’il devait miser un pascal, un sage parierait sur deux victoires en coupe et une quatrième place en Ligue 1. Enfin, après Zagreb, Caen, les victoires à dix contre onze (Saint-Étienne, Lille), Nicosie, tout ça, un vrai sage, il garderait surtout ses 500 boules.
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