Dissous en février dernier par le ministère de l’Intérieur, le groupe islamiste radical Forsane Alizza (les « cavaliers de la fierté ») a fait l’objet d’un vaste coup de filet de la Justice anti-terroriste vendredi dernier dans plusieurs villes de France, notamment dans la banlieue lyonnaise. Parmi les trois Lyonnais arrêtés, Baroudi Bouzid, habitant de Givors.
Le procureur François Molins a expliqué qu’il en voulait à un magistrat lyonnais. Sans le nommer, il faisait référence à Albert Lévy.
Cependant, François Molins a relativisé en parlant de « projet intellectuel » sans « tentative de commencement d’exécution ».
Albert Lévy, vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, est ce juge d’instruction qui avait fait comparaître le Givordin et sa femme devant le tribunal correctionnel pour privation de soins à l’encontre de leurs cinq enfants. Ils ne sortaient que très rarement d’un appartement aux fenêtres recouvertes d’un film plastique.
En juin 2010, il avait été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis pour privation de soin et non-respect de l’obligation scolaire. Sa femme à un an avec sursis. Quatre des cinq enfants (à l’époque âgés de cinq à seize ans) avaient été placés en famille d’accueil.
Dans une vidéo publiée en 2011 sur le site de l’organisation islamiste, Intitulée « Un œil dans la tourmente », (encore visible sur Dailymotion), Baroudi Bouzid raconte sa version de ce dossier judiciaire qualifié par son leader Mohamed Achamlane, comme « l’une des plus grosses discriminations que ce pays ait connue concernant les musulmans ».
Depuis les 19 interpellations de membres présumés de Forsan Alizza, le magistrat lyonnais est sous protection policière.
Albert Lévy, 61 ans, figure lyonnaise du syndicat de la magistrature, a déjà fait l’objet de multiples attaques :
- En 1998, le bulletin de l’association professionnelle des magistrats (APM, classée à droite) publie un calembour antisémite : «Tant va Lévy au four qu’à la fin il se brûle.»
- A la même époque, il est poursuivi pour violation du secret de l’instruction. Il a depuis été blanchi. On lui reprochait d’avoir transmis des informations à un journaliste.
Dans un communiqué envoyé à 14 heures, le syndicat de la magistrature (SM) « exprime son total soutien à Albert Lévy ». L’organisation, dont le juge d’instruction lyonnais est un membre éminent, ajoute :
« Le Syndicat de la magistrature, à l’instar d’Albert Lévy, n’acceptera aucune récupération politique, dans le cadre de la campagne électorale, de cette affaire déjà instrumentalisée par le président-candidat : dès vendredi, s’érigeant en autorité judiciaire, il annonçait en effet les résultats des perquisitions sur les ondes, pour s’en attribuer le bénéfice, et promettait de nouvelles opérations sans avoir la moindre légitimité pour ce faire ».
« Le Syndicat de la magistrature s’étonne que de nouvelles fuites soient intervenues aujourd’hui, au risque de compromettre l’instruction conduite par deux magistrats parisiens et la sécurité de notre collègue ».
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