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Dure réalité et douce rêverie

L’OL a fini par perdre à Valenciennes (1-0) après une série de victoires chanceuses. Si les Lyonnais n’ont pas pris trop de retard sur leurs adversaires, ils peuvent s’attendre à un second semestre très compliqué. À moins d’une résurrection. Après tout, quand on a connu un miracle…

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Le match : les mêmes ingrédients que d’habitude, la chance en moins

À l’image des rencontres précédentes, si l’on excepte la victoire globalement maîtrisée à Lorient, l’OL commençait par avoir beaucoup de réussite. L’ailier gauche valenciennois Danic semblait faire des appels du pied à Jean-Michel Aulas (du genre : « Si Bastos part, je suis dispo, il fait trop froid ici et nos salaires sont alignés sur ceux de la Belgique ») en ratant des occasions toutes faites (3e et 5e minutes). Là-dessus, Lovren se décide à frapper Ducourtioux (15e) mais l’arbitre ne voit rien. Les Lyonnais auraient pu (dû ?) être menés d’au moins un but et jouer à dix après un quart d’heure de jeu. Il n’en était rien. Un nouveau hold-up se profilait. Mais Gourcuff ou encore Briand semblaient avoir plein de scrupules en pensant aux victimes auxerroises, toulousaines ou encore évianaises (sans parler des amstellodamoises) de ces dernières semaines. Et c’est finalement Cissokho qui se sacrifiait pour la cause en marquant contre son camp (28e). Le coup de pas de bol ? C’est ce qu’on aurait pu penser jusqu’à ce que les statisticiens d’Opta balancent perfidement que l’arrière gauche fautait ainsi pour la quatrième fois depuis son arrivée à l’été 2009. Quatre buts contre l’OL en deux ans et demi : personne n’a fait mieux en Ligue 1. Indigestion de LOL sur la toile.
Le deuxième mi-temps était plus honnête mais la chance fuyait finalement des Lyonnais qui frappaient la barre (Lisandro, 77e) ou buttaient sur Penneteau (Lacazette, 88e), à chaque fois sur des services de Jérémy Pied, auteur d’une bonne rentrée après trois mois d’absence. Mais un bon quart d’heure ne justifiait cette fois pas une injustice.

 

Un bon bilan mais des perspectives moins réjouissantes

Lyon finit la phase aller à la quatrième place du championnat, à cinq points du leader Paris, deux d’un Montpellier essoufflé et un de Lille, favori objectif dans la course au titre. L’OM est revenu à quatre longueurs. Les Lyonnais ont perdu six fois en dix-neuf rencontres, le plus mauvais ratio parmi huit premiers. Mais en ne concédant que deux matches nuls, ils ont rarement perdu de points dans leurs bons soirs (et même lors de certains moins bons, d’ailleurs). Si l’OL engrangeait autant de points (35) lors de la deuxième moitié de la saison, il s’assurerait presque à coup sûr une place sur le podium (seul Lille en 2010 avait fini quatrième avec ce total). Encore faudra-t-il faire aussi bien. Le calendrier est a priori défavorable avec des déplacements périlleux à Montpellier, Marseille, Bordeaux, Saint-Étienne, Rennes et Toulouse et au moins quatre rencontres de Ligue des champions, puisqu’une élimination face à Nicosie est inimaginable. Des échéances qu’il faudra affronter avec un effectif toujours plus léger.
Si le coup de sang de Lovren dans le Nord a échappé à l’arbitre, il n’échappera pas à la commission de discipline de la Ligue. Sa suspension devrait alors l’éloigner des terrains une bonne partie du mois de janvier. Cris, sorti sur blessure en première mi-temps, pourrait également manquer. Bakary Koné, le troisième larron, partira lui préparer puis jouer la Coupe d’Afrique des nations (qui se déroule du 21 janvier au 12 février) avec la sélection du Burkina Faso. Rémy Garde fait mine de ne pas s’en inquiéter en indiquant que Gonalons peut dépanner en défense centrale. Mais lorsque ce dernier ne tient pas sa place au milieu, l’équipe est totalement perdue. C’était le cas à Valenciennes.

 

Foot fiction : Gourcuff libéro, Gourcuff libéré ?

Un autre homme était totalement perdu à Valenciennes. Mais ce dernier a pris l’habitude de se perdre sur tous les terrains de France depuis un an et demi. Si Yoann Gourcuff partait au mercato (la période de transferts du mois de janvier), cela ne choquerait personne. Mais qui voudrait d’un joueur qui semble être un poids pour lui-même et surtout, monde cruel, qui pourrait se permettre de faire signer un joueur acheté et payé à prix d’or ? Il serait compliqué, et inopportun, de changer tout un système de jeu pour un joueur qui n’a jamais apporté satisfaction depuis son arrivée en août 2010. Gourcuff n’aura donc pas de sitôt le privilège de se retrouver à la pointe d’un milieu en losange derrière deux attaquants. Et quand bien même Rémi Garde changerait tout, il ne serait pas dit que ce soit à lui qu’on confie les clés du camion, le poste de meneur de jeu étant le seul pourvu à Lyon avec Ederson et Grenier en plus du Breton.
Si, au printemps 1968, Martin Luther King était venu à Lyon prendre son premier abonnement à Gerland plutôt que d’aller se faire assassiner à Memphis, peut-être rêverait-il aujourd’hui d’un Gourcuff qui accepterait la mission confiée par son entraîneur de venir faire une pige d’un semestre au sein d’une défense centrale dans laquelle son mètre 85 mais surtout son sens de l’anticipation, sa vision du jeu et sa relance feraient merveille. Il y retrouverait le goût du combat, parce qu’une fois là-bas, de toute façon, plus le choix. L’« acharnement » d’hier se transformerait en admiration devant un tel sens du sacrifice. Sa palette s’élargirait, même si ce ne devait être qu’un replacement ponctuel. Et puis, sait-on jamais : la concurrence à ce poste est loin d’être insurmontable en équipe de France. Laurent Blanc n’était-il pas lui même un ancien milieu reconverti libéro ? Quoi de plus normal que son fils spirituel y retrouve son épanouissement. L’OL règlerait un problème d’effectif sans dépenser un sou et prouverait que dans une famille saine, on trouve toujours des solutions aux problèmes sans avoir à agiter la menace du départ en pension.
Il n’est pas certain que l’Olympique Lyonnais souhaite conserver Gourcuff. Et quand bien même, Rémi Garde n’est peut-être pas tenté par ce genre de coup de poker tactique. Et si c’était le cas, rien n’indique que ça fonctionnerait. Mais on pourra pas nous reprocher de ne pas avoir aidé.


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