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Paix des ménages et guerre des nerfs

L’OL veut retrouver de bonnes vibrations à Gerland. Toulouse est peut-être le pire adversaire pour ça. Et venir à bout de la meilleure défense du championnat ne sera pas le seul casse-tête de la soirée.

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Dimanche soir à la télé, il y a « Le diable s’habille en Prada », « Quantum of Solace » et même « High Fidelity ». Rémi Garde n’aura pas à trancher puisqu’il sera au boulot. Mais il a suffi à l’entraîneur de l’OL d’évoquer le jeu de Toulouse, que ses joueurs affronteront à partir de 21 heures, pour que l’on comprenne qu’il n’était pas nécessaire de venir choper la crève à Gerland, ni de mettre son couple en péril pour la possession de la télécommande : « Une équipe compliquée, très regroupée, qui prend peu de risque. (…) Cette équipe encaisse très peu de buts. C’est sa priorité dans un match. » Quand on sait que la fameuse « affiche » du dimanche soir est régulièrement raillée pour les tristes 0-0 payés à prix d’or par Canal+, la probabilité de voir du spectacle entre les deux cinquièmes ex æquo de Ligue 1 est infime. En théorie.

 

Pour la première fois de toute sa carrière d’entraîneur (certes débutée il y a à peine plus de quatre mois), Garde dispose de l’intégralité de son effectif. On va donc enfin savoir si l’OL light a exactement la même saveur que la version classique. Et si les seules absences peuvent justifier une quasi-élimination au premier tour de la Ligue des champions et dix points de retard sur le leader du championnat, Montpellier.

 

À droite, un candidat unique mais impopulaire

 

On va également savoir quelle équipe type se dégage dans l’esprit de l’entraîneur lyonnais maintenant qu’il bénéfice d’une relative abondance. Lloris est évidemment indéboulonnable dans les buts et les retours de blessures de ses deux doublures, Vercoutre et Lopes, n’y changeront rien. Avec Réveillère, Cris, Lovren et Cissokho derrière et Gonalons et Källström au milieu, il y a peu de doute sur les six joueurs défensifs, faute de candidats. Seul Bakary Koné est une alternative crédible à Cris. Mais tant que le petit nouveau n’aura pas largement pris l’ascendant sur l’historique, Garde ne se risquera pas à un incident diplomatique. Il lui faudra en revanche couper des têtes pour constituer son quatuor offensif. Bastos animera le couloir gauche : il réalise la saison de sa vie et n’a pas de concurrent. Lisandro sera aligné devant. Mais évoluera-t-il avec Gomis comme deuxième attaquant, ou avec un meneur de jeu dans son dos ? Rémi Garde préfère la première solution mais il est obligé de composer avec Gourcuff et Ederson. Voire le jeune Grenier, mais celui-ci a été mis à disposition de la réserve pour l’instant. S’il parvenait à relancer Gourcuff, il réussirait son premier gros coup en tant qu’entraîneur et parviendrait par la même occasion à éviter la « catastrophe industrielle » à son patron (acheté à Bordeaux pour 22 millions d’euros+bonus il y a quinze mois, il n’est même plus coté à 10 aujourd’hui). Problème : Ederson lui est supérieur actuellement. Et pour rendre la situation encore plus cocasse, aucun des deux joueurs n’est capable d’être performant à droite. Une aile que personne ne vient contester au pourtant très contesté Jimmy Briand.

 

Sur le podium à Noël ou plus jamais

 

Une fois qu’il aura tranché, l’entraîneur lyonnais n’aura plus qu’à espérer que ses joueurs l’emportent. Pour cela, il leur faudra venir à bout d’une équipe de Toulouse pas attrayante donc, et encore moins accommodante. Une équipe qui appartient avec Montpellier et Rennes à un trio désormais bien défini : celui des dangereux ambitieux pour les quatre « gros » que sont Lille, Paris, Marseille et Lyon. Sept équipes au total, soit six adversaires, pour jusqu’alors deux victoires -l’une, chanceuse, contre Montpellier (2-1), l’autre face à un OM en crise (2-0)-, et trois défaites. Il est donc impératif de rétablir l’équilibre. D’autant que lors de la phase retour, seuls le PSG et Lille se rendront à Gerland. Les quatre autres « chocs » se dérouleront en terrain hostile. Sans compter les déplacements à Bordeaux ou Saint-Étienne.

 

Même si la notion de groupe au complet est un leurre, puisqu’il sera toujours préférable de compter trois absents quand tous les postes sont doublés (mais seul l’OM a ce privilège pour l’instant) que présenter un onze type avec des failles structurelles, les Lyonnais doivent absolument en profiter pour faire le plein de points. Il faudra non seulement engranger à domicile (Évian-Thonon-Gaillard suivra Toulouse), mais aussi tout simplement jusqu’à la trêve, avec des déplacements abordables à Lorient puis à Valenciennes. Personne au club ne s’est risqué à annoncer un objectif comptable pour la fin d’année civile. Mais dix points sur douze semblent un minimum pour continuer à rêver du podium en fin de saison. Cela laisse donc un seul match nul comme joker. Il serait dommage de le griller tout de suite.

 

 


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