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SOS Alpes solidaires, pour « ne pas laisser les migrants mourir dans les cols »

Ce sont des professionnels de la montagne (des guides, des accompagnateurs, des moniteurs de ski, des pisteurs, des maitres-chiens d’avalanche) qui invitent les élus et les journalistes à « s’encorder » ce dimanche au col de l’Échelle. Objectif : alerter les pouvoirs publics sur les dangers encourus par les migrants au passage des cols, particulièrement en hiver. Sur le modèle de SOS Méditerranée, ils lancent un SOS Alpes solidaires.

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Vue du sommet du Col de l'Échelle. DR

« On pensait qu’avec l’arrivée de la neige, il y aurait moins de jeunes gens franchissant les cols. Mais ça ne s’est pas arrêté, il y en a toujours autant. »

Fredi Meignan, président des associations de refuge d’Isère et vice-président du syndicat national, fait partie des signataires de la pétition intitulée « grande cordée solidaire ». Elle est destinée à montrer la mobilisation des professionnels de la montagne.

« La montagne est magnifique et elle est hostile. Il y existe comme un serment moral, d’aider quiconque se trouve en difficulté. C’est un principe de base. C’est simplement humain, il n’y a pas besoin de le théoriser davantage », explique-t-il.

« On ne veut pas laisser un cadavre au col de l’Échelle »

SOS Alpes solidaires n’a pas de visée politique ? Fredi Meignan laisse peu de place aux tergiversations :

« Bien sûr qu’il s’agit de questions complexes de développement économique, de géo-politique et de flux migratoires. Il faut que toutes les personnes concernées, et nous, nous les abordions. Mais d’abord, notre façon de gérer cet état du monde, c’est de dire qu’il y a des choses que l’on ne peut pas laisser faire. On ne laisse pas mourir quelqu’un comme ça, on ne veut pas laisser un cadavre au col de l’Échelle. »

Il s’agit de migrants, très souvent de jeunes hommes, plus rarement des jeunes femmes, parfois enceintes, ils et elles arrivent d’Afrique subsaharienne, et sont passées par la frontière italienne, se retrouvant à franchir les difficiles cols de montagne dans des conditions inadaptées.

Les professionnels de la montagne espère obtenir une démobilisation des forces de l’ordre, au niveau des cols, car leur présence peut accentuer la prise de risques des migrants. Jean Gaboriau est guide haute montagne.

Il vit à Puy-Saint-André et il se rend régulièrement en tant que soutien à Briançon, où sont hébergés plusieurs des migrants passés par les Hautes-Alpes (voir la vidéo ci-après avec les propos du maire de Briançon, félicitant son conseil municipal pour son soutien aux migrants).

Plus d’1,5 mètre de neige tombée cette semaine

« En tant que professionnels de la montagne, on connaît parfaitement les risques encourus lorsqu’on la traverse. Pour les migrants, ils sont décuplés car ils ont en plus la pression liée à la présence des policiers », raconte Jean Gaboriau.

C’est donc une « action symbolique », selon ses termes, qui s’organise ce dimanche à 10 heures au pied du col de l’Échelle, sous la forme d’une cordée.

Jean Gaboriau raconte le pied en partie amputé d’un jeune homme, qui a été pris trop longtemps dans la neige. La chute de 40 mètres de deux autres migrants, qui ont voulu échapper à la police en pleine montagne.

La neige est tombée ces derniers jours, plus d’1,5 mètre, notent ceux qui vivent là.

« Pour le moment il n’y pas eu de mort à déplorer dans les Hautes-Alpes, à notre connaissance. Mais comment le savoir ? On aura peut-être de mauvaises surprises au printemps, au moment de la fonte de la neige », craint Fredi Meignan.

Un reportage de FranceTVInfo à voir ci-après, « avec les migrants qui tentent de franchir le col de l’Échelle, une traversée à haut risque ».


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