Alors que la collectivité a l’obligation de prendre en charge les mineurs non accompagnés.
Depuis la rentrée de septembre, les sujets se sont multipliés dans les médias sur ces migrants qui dormaient, jusqu’à une soixantaine, sur une plateforme à proximité de la gare Part-Dieu, derrière l’hôtel Athéna.
Voir les numéros de septembre et d’octobre du mensuel Lyon Capitale, le journal suisse Le Temps, l’enquête de Médiacités ou encore ce reportage de France 3.
Trois semaines d’attente et des mineurs à la rue
Dans leur grande majorité, ces migrants se disent mineurs et attendent un rendez-vous avec la Méomie, le service de la Métropole qui doit les héberger en urgence et faire une première évaluation de leur âge.
S’ils sont reconnus enfants, ces « mineurs isolés étrangers » ou « mineurs non accompagnés » (MNA – nouveau terme administratif) doivent être pris en charge par le conseil départemental au titre de la protection de l’enfance.
A Lyon, c’est la Métropole qui a récupéré cette compétence depuis la fusion entre le Grand Lyon et le Rhône.
Le problème est que, depuis juin, la Métropole se dit débordée par « l’afflux de MNA ». Un phénomène que l’on retrouve ailleurs en France.
Selon la Métropole, il y aurait déjà un millier de MNA arrivés en 2017 contre 600 en 2016.
Le temps d’attente pour une premier entretien à la Méomie serait passé de 48 heures à trois semaines.
Résultats, ces jeunes migrants se regroupent dans les recoins de la ville, notamment à la Part-Dieu où leur refuge s’est même fait appeler « la plateforme des Africains » pour reprendre le titre d’un récent article de l’AFP.
Pour les mineurs SDF, pas de solution avant fin décembre
En octobre, la Métropole de Lyon avait promis qu’une solution serait trouvée courant du mois de novembre (hébergement et évaluation de la minorité) .
Mais ce lundi 6 novembre, lors du débat sur le Projet métropolitain des solidarités au Conseil de Métropole, on apprenait incidemment, à travers différentes interventions, qu’un appel d’offre allait seulement être lancé auprès d’associations.
Des élus de gauche, de la majorité comme de l’opposition, regrettaient cette « réponse tardive » alors qu’il fait de plus en plus froid.
Selon la radicale de gauche Gilda Hobert, il faudra attendre fin décembre pour que la situation se débloque.
Béatrice Vessiller (Europe-Ecologie/Les Verts) rappelait que la « Métropole de Lyon a une obligation légale au titre de la protection de l’enfance ».
Quant à André Gachet, élu Gram (opposition de gauche), il redemandait la « mise en place d’une conférence de consensus qui permettrait de refonder l’action de la Métropole dans le domaine de la protection de l’enfance ».
L’amélioration de la prise en charge des mineurs non accompagnés est une des composantes des « 80 actions » de ce « projet métropolitain des solidarités » visant à développer une « métropole inclusive ».
Une expulsion sans hébergement
En attendant la mise en application de ce « projet qui va renforcer l’efficacité des politiques sociales » voté ce lundi, aucune solution transitoire n’a été mise en oeuvre pour ces jeunes SDF.
Quatre jours après le conseil de Métropole, ce vendredi vers 18 heures, la police a expulsé les jeunes migrants de leur squat de la gare Part-Dieu, à la demande de la collectivité. Aucune solution d’hébergement d’urgence n’a été proposée.
La police est intervenue sur cette plateforme qui fait partie d’un ensemble de bâtiments, propriété de la Métropole de Lyon et destiné à la démolition dans le cadre du projet Part-Dieu.
Après l’évacuation, l’entrée de la plateforme a été grillagée et un agent de sécurité a été positionné. Un dispositif anti-SDF qui s’ajoute aux autres.
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