En amont des Assises nationales de la mobilité, la ministre des Transports a fixé un premier cap pour les futurs investissements de l’Etat. Pas de trace de projets comme l’A45.
Dans un entretien au JDD, la ministre des Transports Elisabeth Borne a présenté les priorités du gouvernement mis en place par Emmanuel Macron :
« C’est sur le réseau non concédé, là où sont les besoins des Français, qu’il faut mettre de l’argent ».
Elle précise sa pensée en parlant de « L’entretien et de l’amélioration de l’existant [qui] ont souvent été abandonnés » et de la rénovation « des routes nationales, dont la qualité se dégrade ».
Rien donc sur de nouvelles autoroutes comme l’A45 concédée à Vinci et pour laquelle l’Etat pourrait débourser près de 400 millions d’euros sur un budget total d’1,2 milliard.
Et revoilà, Philippe Duron bête-noire des partisans de l’A45
Début 2018, dans cet entretien la ministre annonce une « loi de programmation des infrastructures » votée pour donner « une vision à 10 ans ».
Outre ces « Assises » de ce mois de septembre qui doivent « préparer cette loi », la ministre a créé un comité d’orientation des infrastructures, « qui regroupera des parlementaires, des représentants de collectivités ».
Sa présidence sera confiée à Philippe Duron, « dont l’expérience est unanimement reconnue », glisse la Elisabeth Borne.
Pour les partisans et opposants de l’A45, il est surtout connu pour avoir présidé la commission sur les « mobilités durables ». Dans son rapport de juin 2013, il avait demandé une « indispensable » poursuite des études avant de se décider sur ce nouvel investissement autoroutier.
Avec ses déclarations et ses annonces, la ministre des transports place plutôt l’A45 sur une voie de garage. Il faudra donc attendre quelques mois, et cette « loi de programmation des infrastructures ». Ce sera l’énième épisode de ce serpent de mer qui dure, au moins, depuis 25 ans.
Les partisans de l’A45, comme le maire LR de Saint-Etienne ne s’y sont pas trompés. Dans un entretien au Progrès de ce jeudi, Gaël Perdriau retient son souffle et se fait presque menaçant :
« J’espère bien que cette signature (celle du ministre des transports concernant l’A45, ndlr) intervienne dans les prochaines semaines. Si ce n’était pas le cas, il y aurait une remise en cause de la parole de l’État. La confiance entre l’État et les collectivités locales serait rompue. »

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