L’important dispositif de police s’est mis en place un peu avant 16 heures, rue du Port-du-Temple (2ème arrondissement) et autour de la place des Jacobins.
Après avoir usé de la disqueuse pour ouvrir la porte, la police est entrée dans le bâtiment. Quelques minutes plus tard, les occupants sortaient.
Vers 17 heures, l’expulsion était terminée. La police a compté neuf occupants à l’intérieur. Ils n’ont pas opposé de résistance. Deux ont été emmenés au poste pour un contrôle d’identité. L’un n’avait pas de papier sur lui, l’autre est mineur.
Les forces de l’ordre ont trouvé de nombreux vêtements et des stocks de nourriture. Les occupants n’ont pas pu les récupérer. L’adjoint à la sécurité de la Ville de Lyon, Jean-Yves Sécheresse, a déclaré vouloir donner ces stocks aux associations caritatives.
Une cinquantaine de personnes a assisté à l’expulsion. Parmi elles, une poignée de membres du GUD qui a également été contrôlée par la police.
Une ordonnance du tribunal rendue le matin même
L’expulsion a été demandée au tribunal d’instance et obtenue par la Ville de Lyon, propriétaire de ce bâtiment depuis qu’elle l’a racheté au Sytral (l’autorité organisatrice des transports) en décembre dernier.
Lors de l’audience du vendredi 9 juin, le groupuscule d’extrême droite avait fait profil bas. Pas de défense politique mais des arguments de procédure soulevés par l’avocat des nationalistes.
Il considérait en effet que le tribunal d’instance n’était pas compétent pour juger un bien propriété de la Ville de Lyon. Il estimait que cela relevait du tribunal administratif, comme le racontait le Progrès dans son édition du 10 juin.
Le tribunal d’instance a donc suivi l’argumentation de la Ville de Lyon (à l’origine de la procédure) qui estime que l’immeuble fait partie du domaine privé de la collectivité.
Selon l’adjoint à la sécurité de la Ville de Lyon, le tribunal n’a accordé aucun délai aux occupants « sans droit, ni titre ». L’expulsion a pu intervenir sans délai, après le passage de l’huissier qui a signifié la décision de justice.
Pour faire accélérer les choses, une pétition avait été lancée le 10 juin par des riverains du squat pour demander à la municipalité et à la préfecture « la fermeture du squat fasciste, le Bastion Social ».
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