Le nouveau ministre de l’Intérieur et président de la Métropole de Lyon a été accueilli par des applaudissements et un groupe de journalistes spécialement fourni ce lundi pour assister à la séance publique, à Lyon.
Pas du genre à faire dans l’emphase ou l’ostentatoire, Gérard Collomb n’a toutefois pas boudé son plaisir.
Il a donc fait osciller son discours entre son intérêt pour ses nouvelles attributions et, non sans émotion dans la voix, une déclaration d’amour faite au territoire lyonnais. Les deux étant très directement connectées : si on l’a appelé, c’est parce que les réussites connues ces dernières années par Lyon et sa métro sont tirées d’une recette politique largement pensée, que Gérard Collomb se dit tout prêt à révéler et à appliquer à l’échelle du territoire.
La ligne de conduite du nouveau ministre de l’Intérieur est donc toute tracée : faire du lyonnisme sauce collombiste, partout en France -dans la limite du champ attribué à la Place Beauvau.
Gérard Collomb compte également présider le conseil municipal de Lyon, lundi prochain, sauf cas de force majeure. Par conséquent, à moins qu’il ne se passe un drame, le ministre de l’Intérieur n’a pas l’intention de passer pour le capitaine qui abandonne le navire.
Au contraire. À la question de savoir comment sa succession à la Métropole de Lyon va se dérouler, posée par le président du groupe d’opposition les Républicains et apparentés, Philippe Cochet, Gérard Collomb a pris soin de ne pas répondre.
Il démissionnera de ses fonctions de président et de maire au lendemain des élections législatives, (le 18 juin, date du deuxième tour). Et ensuite ? Gérard Collomb a évoqué le délai légal d’un mois durant lequel une élection doit être organisée, sans plus de détails. Le message envoyé est clair : il compte rester seul maître à bord, sur tout ce qui concerne les enjeux politiques locaux.
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C’est pourquoi ce week-end, le ministre de l’Intérieur a conservé le costume de chef politique en accompagnant le candidat La République en Marche, Thomas Rudigoz, sur la circonscription qu’il vise (la 1ère du Rhône).
De la même façon que Gérard Collomb préside « ses » collectivités, il va rester aux commandes de la campagne électorale qui anime Lyon et le Rhône, pour le mouvement la République en marche.
Tout membre du gouvernement qu’il est, le président de la Métropole de Lyon calme ainsi toutes les ardeurs et les velléités de progression, qu’il n’aurait pas lui-même décidées. Pour l’heure et pour quelques jours encore, à Lyon, on conserve un Gérard Collomb concerné par les dossiers locaux, du plus petit au plus conséquent, bien plus que l’on ne croise un ministre d’État.
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