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Après le départ de Gérard Collomb, la Métropole de Lyon redevient une citadelle à prendre

La succession de Gérard Collomb à la Métropole de Lyon est le dossier chaud au local, hérité de cette nomination. Au-delà du nom du futur élu, c’est la (re)composition de la majorité qui est en jeu. Avec ses prétendants et ses faiseurs de rois.

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Après le départ de Gérard Collomb, la Métropole de Lyon redevient une citadelle à prendre

Le départ de Gérard Collomb questionne l’équilibre politique à la Métropole de Lyon. Le « toujours maire » de Lyon la préside depuis sa création en 2015, sans majorité de gauche. Il s’est notamment appuyé pour former une majorité sur le groupe Synergies Avenir, regroupant des maires de petites communes, souvent de droite ou de centre-droit.

Ledit groupe de « petits maires » se retrouverait-il alors une fois encore en position de faiseurs de rois capables de renverser la table ?

Il se plaît à le laisser entendre, nous le suggérant directement sur les réseaux sociaux et avec humour.

« I’m the captain, now », ont-ils tweeté.

 

Synergies Avenir, pas pressé de renverser la table

Conseil-communautaire-Grand-Lyon
Conseil communautaire du Grand Lyon © Laurent Burlet / Rue89Lyon

Dans la réalité, les élus calment le jeu pour le moment. Mais ne boudent pas leur plaisir de se retrouver au centre des négociations pour avancer leurs pions.

Son téléphone n’arrête pas de sonner ces derniers jours. Marc Grivel, maire de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et patron du groupe Synergies, ne boude pas son plaisir de se voir de nouveau au centre de querelles politiques.

C’est une occasion inespérée de remettre sur la table les questions qui lui tiennent à cœur, en tant que représentant de ces « petits maires » de la Métropole, alors que le mandat est encore loin d’être terminé.

« L’onde de choc de la nomination de Gérard Collomb au gouvernement arrive évidemment jusqu’à la Métropole. Mais il faut garder calme et sérénité en ces périodes troublées et ne pas tomber dans la servilité. Il ne faut pas non plus inverser les priorités. Il ne s’agit pas de savoir « qui » pour gouverner, mais « sur quoi », c’est à dire se remettre d’accord sur la plateforme Métropole et sur le programme ».

Faire avancer les intérêts des petites communes

crédit : mairie de Saint Cyr au Mont d’or

Et les priorités, pour Marc Grivel, sont claires. Il s’agit d’enjeux politiques qui ont déjà fait l’objet de discussions au moment de la construction de la Métropole et qui devaient être remises à plat en 2020 :

  • le mode électoral des métropoles : tel que dicté par la loi MAPTAM, il n’avantage pas les petites communes et, cela, Synergies aimerait bien le voir modifier rapidement – si possible avant 2020.
  • tenter de faire du lobby pour infléchir la loi SRU : « ce qu’elle impose au niveau national ne convient pas aux petites communes qui ne peuvent pas répondre à ces exigences comme une grosse ville ». En somme, c’est l’espoir de faire sauter l’obligation du minimum de 20% de logement sociaux dans les programmes immobiliers.
  • « reparler de la question des déplacements urbains », note Marc Grivel. Ceux réalisés entre les communes et la ville-centre, Lyon, mais pas seulement. « Il y a aussi les déplacements entre chacune des communes, ils ne sont pas encore satisfaisants. On est en étoile plutôt qu’en toile, pour le moment ».

Se faire désirer à défaut de basculer les alliances

Autant de points de friction que le représentant de Synergie a envie de faire jouer. Pour autant, Synergies n’aurait que peu d’avantages à faire basculer la majorité au profit d’une droite morcelée et pour l’heure instable, alors même que l’arrivée de Gérard Collomb au gouvernement peut être envisagée comme un avantage politique certain pour le territoire et les enjeux locaux. Marc Grivel ne dit pas le contraire :

« Oui, bien sûr que la nomination de Gérard Collomb au gouvernement est une bonne nouvelle pour la Métropole. »

Cela n’empêche pas de discuter ni, dans le temps de la négociation, de se faire un peu désirer.

Le grand chef parti, la droite sent que son heure est peut-être venue, et plus tôt que prévu. Le nom de François-Noël Buffet, sénateur maire LR d’Oullins, revient souvent. Dans la famille désunie de la droite lyonnaise, personne ne compte laisser les choses se faire comme ça.

Le patron de la fédé Les Républicains, Philippe Cochet, affirme qu’il souhaite « une démarche collective ». Mais il voudrait surtout décider.

Et si rien ne changeait ?

Gérard Collomb à la Maison du Projet de la Confluence le 26/01/17 ©Léo Germain/Rue89Lyon
Gérard Collomb à la Maison du Projet de la Confluence le 26/01/17
©Léo Germain/Rue89Lyon

Pour l’heure, rien ne va changer. Gérard Collomb a annoncé au Progrès qu’il ne quitterait pas ses fonctions exécutives avant les législatives. Concrètement, il restera officiellement maire de Lyon et président de la Métropole de Lyon jusqu’au 18 juin.

« Je ne démissionnerai de mes fonctions exécutives locales qu’après les élections législatives, car je souhaite pouvoir préparer ma succession dans les meilleures conditions possibles. Je resterai toutefois conseiller municipal et conseiller métropolitain car je veux garder un ancrage local. Et je continuerai bien sûr à avoir un œil vigilant sur les grands projets et le développement de la Métropole. »

Reste un scénario, assez peu probable. Celui d’une cohabitation au sortir des législatives. Le choix du timing de Gérard Collomb n’y est peut-être pas étranger. Il signifierait la démission du gouvernement actuel et le retour à Lyon d’un Gérard Collomb. Il n’aurait alors jamais cessé d’être maire de Lyon et président de la Métropole.

Mais en cas de réussite du mouvement En Marche ! aux législatives, et malgré les votes organisés selon le protocole aux conseils municipal et métropolitain, c’est bien Gérard Collomb qui tiendra les rênes de sa succession, ici et là.

Et au sein même sa famille politique, rien n’est fait et il est l’heure de sortir enfin du bois. Le président par interim sera David Kimelfeld, premier vice-président, mais Georges Képénékian (qui doit selon le protocole prendre la mairie par interim) n’a pas envie qu’on l’oublie. Tout comme Richard Brumm, vice-président aux finances, croit savoir Le Point.


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