A la suite d’une première annulation à Vaulx-en-Velin, la grande salle de cette association culturelle du 5ème arrondissement, avait été louée par l’Union juive pour la paix (UJFP), l’une des organisations à l’initiative du meeting.
L’avant-veille du meeting, dans la nuit du vendredi au samedi, des autocollants du GUD ont été collés sur l’affiche annonçant l’événement, sur la porte d’entrée de l’immeuble, rue Saint-Georges.
Le lendemain, dans la nuit du samedi au dimanche, c’est la porte vitrée des bureaux de la Maison des passages, dans la cour intérieure, qui a reçu plusieurs coups et a été brisée.
Pour l’un des responsables de la Maison des passages, qui souhaite garder l’anonymat, il ne fait aucun doute, c’est l’oeuvre de l’extrême droite :
« Ces actes sont non-revendiqués mais le GUD comme le PNF ont relayé la tenue du meeting sur leur page Facebook ».
Et de poursuivre :
« On a été pris pour cible à la fois en raison de ce qu’on est, un lieu qui défend l’interculturalité, et en raison de la thématique du meeting ».
Le GUD, dont le local et deux de ses boutiques, se situent dans le 5ème arrondissement non loin de la Maison des passages, a en effet posté un message sur sa page Facebook qui peut être compris comme une forme de revendication :
Aujourd’hui, les antifascistes voulaient tenir un meeting, à la Maison des Passages, dans le Vieux-Lyon. Ils ont été forcés d’annuler. Que ce soit clair, il en sera de même à chaque fois ! #VieuxLyonQuartierNatio #GUDNightLeftSide
Quant au PNF, dont le porte-parole est Yvan Benedetti, ex-dirigeant de l’Oeuvre Française, il possède un local à quelques dizaines de mètres de la Maison des passages. Sur la page Facebook de leur groupe lyonnais, ces nationalistes ont affirmé que le Vieux Lyon était « chez eux » après avoir partagé l’événement.
Déplacement du meeting et dépôt de plainte
Dimanche en fin de matinée, les responsables de la Maison des passages ont préféré annuler la tenue du meeting sous leur toit, redoutant une intervention musclée de l’extrême droite.
En début d’après-midi, les organisateurs ont alors cherché à tenir le meeting sur les quais du Rhône, au niveau du pont de la Guillotière. Mais la préfecture du Rhône n’a pas donné son accord pour un rassemblement.
Finalement, « le Collectif du 19 mars de Lyon » s’est rabattu sur un autre lieu, la Maison de la Mésopotamie, au cœur du quartier de la Guillotière.
Et ce lundi, les responsables de la Maison des passages ont porté plainte.
Ce n’est pas la première fois que cette association est prise pour cible. La Maison des passages est un lieu qui promeut l’interculturalité et la « créolisation sociale ». Or l’association est située au 44, rue Saint-Georges, au cœur du quartier du Vieux Lyon que l’extrême droite considère comme son fief.
En 2013, notamment, une vingtaine de personnes avaient tenté un coup de force lors d’une soirée intitulée « des voix s’élèvent contre le fascisme ordinaire ».
Dans un communiqué de presse, le Collectif de Vigilance 69 contre l’extrême-droite (qui regroupe aujourd’hui une dizaine d’organisations de gauche) dénonce « cette agression et cette volonté d’intimidation d’un lieu associatif et culturel » :
« Aucun quartier n’est réservé aux groupuscules d’extrême-droite et la complaisance avec ces groupes doit cesser ».
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