Un article pour dire qu’il ne se passera rien ce dimanche, date du premier tour des primaires de la droite (qui permettront de désigner le candidat à la présidence de la République pour 2017), ça sert finalement à observer une fois de plus l’état de déconstruction ou, pour être plus précis, de paralysie de la droite à Lyon.
À la fédé du Rhône Les Républicains (LR), on nous a clairement dit que rien ne sortirait des bureaux. Alors que chez nos cousins du Nord, à Rue89Strasbourg, pas de souci pour avoir de quoi indiquer aux électeurs la liste et la carte des bureaux de vote ouverts -des infos données par la fédé alsacienne LR.
Pour recevoir d’éventuels résultats, pour produire une carte électorale comme on les aime à Rue89Lyon et analyser le vote local, on nous a renvoyés vers les instances supérieures.
« Ce ne sont pas des élections locales mais nationales », nous a gentiment rappelé Jean-Philippe Jal, attaché parlementaire d’un député local et élu LR à la Tour-de-Salavagny.
Certes. Pour autant, d’autres fédérations départementales, comme celle de Toulouse, s’active un peu et assure le minimum syndical pour faire croire à une vraie campagne du parti, en tweetant par exemple la liste des bureaux de vote de la ville.
Pour Les Républicains du Rhône, le dernier tweet date… du jour où Nicolas Sarkozy est venu dans la région pour son meeting, à Meyzieu.
Je vais créer une garantie de l’État pour réduire les exigences d’apport personnel pour les primo-accédantshttps://t.co/r53n7S2kLe
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) November 7, 2016
Laurent Wauquiez, chef à Paris et à Lyon
On aurait pu croire que la fédé du Rhône deviendrait un relais d’autant plus fort que le patron par interim du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, a investi un petit pied-à-terre à Lyon en prenant la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Mais cela semble être l’exact inverse.
En tant que nouveau numéro 1 du parti, Laurent Wauquiez court les plateaux télé pour parler des primaires et pour soutenir Nicolas Sarkozy, même s’il assure garder la neutralité qui lui incombe en tant que patron.
Pour ce qui est de Lyon, une ancienne ministre de Nicolas Sarkozy nous l’a clairement annoncé :
« Le patron de la droite ici, désormais, c’est Laurent Wauquiez ».
Conséquence de cette « consécration » : elle anesthésie l’activité de la fédé du Rhône. Cette double -pour ne pas dire triple– posture de Laurent Wauquiez ne permet pas à la représentation locale du parti (Philippe Cochet en est le président), de dérouler un propos politico-médiatique propre.
Les conséquences du vote de dimanche à Lyon
Parmi les contestataires de ce nouvel ordre politique, on trouve Michel Havard, conseiller municipal et adversaire -peu belliqueux- de Gérard Collomb (maire PS de Lyon). Il n’a pas été désigné comme candidat aux prochaines législatives et espère qu’une éventuelle victoire d’Alain Juppé aux primaires changera la donne pour lui.
Michel Havard bénéficie encore du soutien d’une partie de la base militante de Lyon, pour autant sa voix est de moins en moins audible ici.
Pour le second tour de ces élections, dimanche 27 novembre, une petite sauterie pourrait toutefois être organisée à Lyon afin de convier la presse et de lui parler des conséquences locales.
On remercie d’avance la fédé pour les petits fours mais, à Rue89Lyon, on aimerait surtout ouvrir les débats, obtenir les données en live pour pouvoir analyser le vote du flanc droit de Lyon…
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