La journée d’action contre la loi El-Khomri a commencé dès 7h du matin au port Edouard Herriot. Les syndicalistes CGT de Lyon Métropole ont bloqué avec des barrières l’unique accès menant à l’usine d’incinération des ordures ménagères de Gerland.
Mohammed Terdjini, secrétaire générale CGT Lyon Métropole affirme que « rien ne rentre » et estime à 600 tonnes de déchets qui devront être stockés ailleurs ou à l’incinérateur de Rillieux.
A 11 heures, alors qu’ils étaient encore une vingtaine à tenir le piquet qui devenir jusqu’à ce soir.
Pas de cagoule, beaucoup de chasubles rouges
Malgré l’appel à converger vers Paris, (500 militants FO et autant de la CGT ont notamment pris la direction de la capitale, selon les deux confédérations), ils étaient encore nombreux à manifester dans la capitale des Gaulles.
9 000 manifestants selon la CGT et 3 800 selon la police. Un chiffre qui n’avait pas été égalé depuis le 19 mai.
C’est à 11h30 que la manif est partie de l’ancienne gare des Brotteaux en direction de la place Jean Macé, empruntant un itinéraire pour le moins tortueux. Le cortège est passé par l’avenue de Thiers, l’avenue Felix Faure, la rue Garibaldi, et enfin la rue Marc Bloch avant de finir sur la place Jean Macé.
Contrairement à ce que nous avait habitué les manifestations lyonnaises, la tête de cortège n’était pas occupé par des jeunes qui pouvaient être masqués. C’était la banderole de l’intersyndicale qui ouvrait le bal.
Juste après venaient les troupes de la CGT venues en nombre. On notait la présence de différentes fédérations : cheminots, mines-énergies, Ville de Lyon, TCL, chimie-pétrole, ou encore France 3 Auvergne Rhône-Alpes. On pouvait également apercevoir quelques militants dissidents de la CFDT.
En queue de cortège, on retrouvait les enseignants de la FSU, alors qu’une quinzaine d’école étaient annoncées fermées à Lyon par le Progrès. Les syndicats Solidaires et CNT ainsi que les organisations politiques de gauche étaient de la partie. Comme d’habitude.
Enfin les intermittents et précaires fermaient la marche derrière une grande banderole « Séparation du MEDEF et de l’Etat ». Une fanfare animait la foule.
C’étaient également en fin de cortège qu’on retrouvait le plus de jeunes, étudiants ou Nuit Deboutistes avec de nombreuses pancartes dénonçant la précarité.
« Trois mois après, on est encore là »
Il y avait visiblement de la satisfaction et de l’étonnement à voir la mobilisation repartir à la hausse. Un cégétise au micro a lancé :
« Trois mois après, on est encore là, c’est pas le foot qui nous arrêtera. »
L’ambiance était détendue, la présence policière discrète : pas de force de l’ordre qui a suivi le cortège mais de nombreux gendarmes mobiles à l’arrivée à 14h, place Jean Macé.
La manifestation s’est dispersée dans le calme, avant un dernier appel à se mobiliser le 23 juin, juste avant que le projet de loi travail soit voté au sénat.
Une mobilisation en dents de scie
Avant cette journée du 14 juin, douze manifestations se sont déroulées à Lyon. Elles ont rassemblé :
- le 9 mars, entre 7 000 personnes (selon la police) et 20 000 personnes (selon les organisateurs)
- le 17 mars entre 3000 et 6500 personnes.
- le 24 mars, entre 1 500 et 4 000 personnes.
- le 31 mars, entre 15 000 et 30 000 personnes.
- le 5 avril, entre 1 400 et 2 000 personnes.
- le 9 avril, entre 4 400 et 15 000 personnes.
- le 28 avril, entre 5 500 et 15 000 personnes.
- le 17 mai, entre 2 000 et 7 000 personnes.
- le 19 mai, entre 2 800 et 9 000 personnes.
- le 26 mai, entre 3 300 et 12 000 personnes.
- le 2 juin, entre 1 300 et 5 000 personnes.
- le 9 juin, entre 850 et 1 300 personnes.
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