Alors que la grève continue dans les raffineries et à la SNCF, une 12ème manifestation est parti à 14 heures de la place de Terreaux pour rejoindre la préfecture du Rhône. Elle a rassemblé un millier de personnes (850 selon la préfecture, 1 400 selon les organisateurs).
A l’origine, ce sont les retraités CGT qui avaient déposé ce parcours pour revendiquer « une augmentation du pouvoir d’achat ».
Finalement, le mot d’ordre a été élargi et l’intersyndicale contre la loi travail (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, CNT et CNT-SO) appelle à rejoindre le cortège.
Blocage partiel du port Edouard Herriot
La journée d’action a commencé dès 7h30 par le blocage partiel du port Edouard Herriot.
Avec des pneus en flamme et des barrières, une soixante de militants (essentiellement CGT et SUD-rail) ont bloqué la principale entrée, côté boulevard Chambaud de la Bruyère.
Deux autres entrées restaient toujours libres alors que quatre camionnettes de la police avaient, plus une heure après le début de l’action.
Face à l’entrée du périphérique une banderole « retrait du projet de loi El Khomri ».
Un syndicaliste CGT défendait l’action :
« C’est avant tout symbolique. L’idée est de remettre la lutte en avant ».
L’objectif était bien de rendre visible la grève des cheminots et celles des ouvriers de la raffinerie de Feyzin. D’où le choix du port Edouard Herriot qui est également un dépôt pétrolier.
A 10h, le blocage a été levé, sans intervention des forces de l’ordre.
« Votation citoyenne » contre la loi travail
Ce jeudi est aussi le jour choisi pour mettre le paquet sur la « votation citoyenne » lancée par l’intersyndicale.
La question est simple et la réponse attendue : « pour ou contre le retrait du projet de loi travail ».
Le taux de réponse « pour le retrait », forcément soviétique, importe peu. L’idée est plutôt de « confirmer la popularité du mouvement » et de continuer à informer sur le projet de loi.
Cette votation est organisée autour de 3 points centraux : le métro Charpennes, la gare de la Part Dieu et le marché des Etats-Unis, de 11h à 13h.
A midi, sur le parvis de la gare Part-Dieu, une quinzaine de militants de la FSU, de SUD et de la CGT faisaient de la retape. Et très régulièrement, une poignée de personnes glissaient un bulletin dans l’urne.
Richard Boussuge de SUD – collectivités territoriales expliquait le principe :
« On veut faire remonter les votes auprès des élus avant la manif nationale du 14 juin. Avec le 49-3, on est face à un gouvernement qui n’est pas démocratique alors que les sondages montrent qu’une majorité est contre la loi travail ».
Roulez vieillesse, une petite manif bon enfant
Le rendez-vous avait été donné à 14h place des terreaux, à l’appel des organisations et syndicats de retraités pour la revalorisation de leurs retraites, mais aussi en soutien à la lutte contre la loi travail.
Naturellement, les têtes blanches étaient nombreuses pour cette manifestation bon enfant qui a rassemblé un millier de personnes.
Étaient également présents, cheminots, intermittents et organisations politiques de gauche. Les lycéens, jeunes et étudiants aussi étaient là, certains ont notamment réclamé « la retraite, maintenant ! »
A 15 heures, le cortège avec à sa tête les organisations de retraitées a pris la direction de la préfecture en passant par la rue de la République.
Un premier arrêt a eu lieu face aux enseignes de quatre banques (CIC, Société générale, BNP, HSBC), « symbole de la spoliation des travailleurs » et accusées d’avoir caché leurs argents dans les paradis fiscaux. Trois intermittents grimés en patrons ont entonné un chant « les banquiers d’abord » sur l’air « des copains d’abord ».
Second arrêt, cette fois-ci devant le Palais de la bourse ou les trois acteurs ont prononcé un discours pro-patronal largement hué par le public.
Bref, ambiance « manif de droite ».
La manifestation a ensuite traversé le pont Lafayette, pour rejoindre la préfecture. Le cortège s’est arrêté sur les quais du Rhône. Après quelques discours, le cortège s’est dispersé en musique et sans heurts.
Une personne a été interpellée. Il s’agit d’une « jeune femme » qui avait « appelé à l’émeute lors de la manifestation du 26 mai dernier », selon les termes de la préfecture du Rhône.
Une mobilisation en dents de scie
Avant cette journée du 9 juin, onze manifestations se sont déroulées à Lyon. Elles ont rassemblé :
- le 9 mars, entre 7 000 personnes (selon la police) et 20 000 personnes (selon les organisateurs)
- le 17 mars entre 3000 et 6500 personnes.
- le 24 mars, entre 1 500 et 4 000 personnes.
- le 31 mars, entre 15 000 et 30 000 personnes.
- le 5 avril, entre 1 400 et 2 000 personnes.
- le 9 avril, entre 4 400 et 15 000 personnes.
- le 28 avril, entre 5 500 et 15 000 personnes.
- le 17 mai, entre 2 000 et 7 000 personnes.
- le 19 mai, entre 2 800 et 9 000 personnes.
- le 26 mai, entre 3 300 et 12 000 personnes.
- le 2 juin, entre 1 300 et 5 000 personnes.
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