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L’annonce du déclassement des autoroutes A6/A7 : une date pour l’histoire de Lyon

C’était un des serpents de mer lyonnais : la réparation d’une absurdité urbaine, celle de deux autoroutes (l’A6 et l’A7) éventrant Lyon.

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L'autoroute A7 au niveau de la Confluence à Lyon ©Thomas Francillard/Rue89Lyon


Gérard Collomb, président PS de la Métropole, a annoncé mardi soir par voie de communiqué de presse qu’il a obtenu un accord « par lettre signée du secrétaire d’État chargé des Transports », Alain Vidalies, le déclassement de cette autoroute urbaine.

Et ce n’est pas qu’une question Lyon intra-muros puisque ce déclassement concerne le tronçon autoroutier A6/A7 entre Limonest (au nord) et Pierre-Bénite (au sud).

Dans un courrier daté du 3 mai que nous reproduisons ci-dessous, Alain Vidalies a écrit à Gérard Collomb pour lui faire de son « accord de principe » à propos de ce déclassement.


Quelles conditions pour le déclassement du tronçon A6/A7?

Dans son communiqué, le maire de Lyon et président de la Métropole indique qu’un « groupe de travail placé sous l’égide du Préfet va devoir déterminer d’ici fin juin » :

  • « les modalités de mise en œuvre de ce déclassement »
  • « définir son calendrier »
  • « caractériser les aménagements réalisables à court terme »

Parmi les conditions posées pour ce déclassement, il y aura peut-être la réalisation « d’un grand contournement autoroutier de Lyon », qui penche plutôt à l’est qu’à l’ouest, pour que le trafic de transit ne se répercute pas sur le boulevard qui va remplacer l’autoroute.

Gérard Collomb se veut d’ailleurs toujours confiant sur ce point puisqu’il annonce que « l’État poursuit ses études pour un grand contournement autoroutier de Lyon ».

Il n’en est pas de même pour le bouclage du périph qui se fait de moins en moins probable, au regard des coûts. Dans ce communiqué « historique », on ne trouve pas un mot sur cet « Anneau des sciences ».

Autre demande du président de la Métropole de Lyon à son camarade socialiste : éviter que l’hypothétique nouvelle autoroute A45 ne débouche à Brignais. Si tel est le cas, Lyon récupérerait une partie du trafic de transit en provenance de Saint-Etienne.

Tracé de l’autoroute A45 ©Capture écran Alcaly

La solution proposée Gérard Collomb est d’étudier une liaison A45-A47-A7. Bref, de faire en sorte que la nouvelle autoroute arrive bien plus au sud que ce qui est prévu actuellement.
Sur ce sujet, le communiqué conclut :

« Gérard Collomb reste enfin confiant s’agissant de l’accord attendu pour le lancement d’études d’opportunité d’une liaison A45-A47-A7 ».

De prochains aménagements pour rendre la Confluence respirable

Il faut se souvenir que c’est au cours d’une visite dédiée à la presse le 29 février dernier faite dans le quartier Confluence, niché juste sous un pan de l’autoroute, que Gérard Collomb avait lâché qu’il faisait actuellement avancer le dossier du déclassement.

Le mètre carré à Confluence peut atteindre les 6000 euros à l’achat, soit l’un des montants les plus élevés pour l’immobilier lyonnais. Mais difficile de convaincre de s’installer dans ce « nouveau centre de Lyon », avec la promesse d’une autoroute quasi suspendue au-dessus de la tête.

Rebelote avec cette annonce du déclassement des autoroutes A6/A7, Gérard Collomb pense fortement à la Confluence, puisqu’il a déclaré au Progrès qu’« il y a déjà des possibilités de réaménagement dans un délai raisonnable », annonçant même ces premiers changements « pour la fin du mandat », sans donner plus de détails.

A l’appui de ces déclarations, on a vu fleurir, dans le Progrès ou Lyon Capitale, les images (produites par le Grand Lyon) de ce que serait ce futur boulevard urbain à la Confluence. De quoi donner envie d’investir dans la pierre.

Image d’un futur boulevard urbain à la Confluence. Crédit : Grand Lyon

Le groupe Les Républicains de la Métropole de Lyon a d’ailleurs relevé le timing de la promesse de Gérard Collomb, en soulignant dans un communiqué, « les enjeux électoralistes de la majorité socialiste de Lyon de faire déclasser la partie hyper-centre ».

« Réjouissances »

En dehors de ce coup de griffe, les différents communiqués qui ont été envoyés par les partis politiques se « réjouissent » de cet « accord historique ».

Le chef de l’opposition (Les Républicains) à la Ville de Lyon, Michel Havard, écrit qu’il s’agit d’une « bonne nouvelle qui doit être suivie d’actes » en égratignant plutôt le gouvernement :

« Nous demandons qu’une concrétisation juridique très rapide intervienne afin que cela ne reste pas à l’état d’annonce ce qui risque d’être la spécialité gouvernementale de l’année qui vient ».

Et de demander au Président de la Métropole d’« engager sans tarder une réflexion sur toutes les infrastructures routières de l’aire urbaine de Lyon (Anneau des Sciences/TOP, COL, A45, contournement Est, etc.) laissées en jachère depuis trop longtemps et à prendre enfin des décisions ».

L’autoroute A7 au niveau de la Confluence à Lyon ©Thomas Francillard/Rue89Lyon

Quelles liaisons autoroutières pour Lyon ?

Car ce déclassement des A6/A7 repose la question de la façon dont Lyon se rendra à l’avenir joignable par voie routière : la mise en place d’un péage urbain a été évoqué à plusieurs reprises. Solution également soutenue par les écologistes lyonnais, ce péage pousserait les véhicules à emprunter un contournement gratuit plutôt qu’à payer un droit de passage dans la ville -dont les Lyonnais seraient exemptés.

L’UDI va dans le sens de Gérard Collomb en défendant une fois de plus :

  • « Le prolongement de l’A432 sur l’A7 afin de boucler à court terme le grand contournement extérieur de l’agglomération Lyonnaise ».
  • « La réalisation en amont de Brignais d’un barreau reliant la future A45 à l’A47 puis à l’A7 ».

Mais l’UDI ne fait pas mention de la réalisation de « l’Anneau des sciences ».

Quant à Europe Ecologie/Les Verts (EELV), ils voient l’aboutissement d’une de leurs luttes qui duraient depuis « des décennies ».

Par la voix de leur responsable lyonnais, Rémi Zinck, ils en appellent au développement d’« alternatives à la voiture individuelle », notamment en investissant dans « une offre de transports collectifs forte » plutôt qu’à la création de nouvelles infrastructures autoroutières comme le contournement est ou « l’Anneau des sciences ».

> Article mis à jour le 6 mai à 10h avec la lettre d’Alain Vidalies, l’encadré rappelant les déclarations de Louis Pradel et la précision sur les images du futur boulevard urbain qui pourrait remplacer l’autoroute.


#Autoroute

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