C’est avoué sans sourciller, le populisme et la xénophobie paient en politique : la preuve, Donald Trump. Le succès au Super Tusday du candidat américain républicain à la présidence des Etats-Unis n’étonne pas Laurent Wauquiez. Invité sur le plateau de France 2, le président Les Républicains de la région Rhône-Alpes-Auvergne salue quasiment la performance :
« Donald Trump, c’est quelqu’un qui a une forme de parole très directe, aborde un certain nombre de thèmes qui jusqu’ici étaient plutôt tabouisés, et qui est clair dans ce qu’il exprime. »
Entre les lignes, Laurent Wauquiez annonce qu’il persiste et signe dans son choix de ligne toujours plus à droite.
Une question n’a pas été posée à l’élu français : construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique constitue-t-il une idée « tabouisée » et enfin mise sur la table après avoir été étouffée par des « bien-pensants », ou une idée absurde et caressant la tendance raciste de certains électeurs américain ?
La recette pour faire grimper une cote resterait de lâcher les chevaux avec un propos politique clivant. En expliquant qu’il ne prend pas Donald Trump pour modèle mais qu’il respecte son succès, Laurent Wauquiez révèle ainsi que ce qu’il présente comme des convictions constituent (aussi) une stratégie éditoriale et politique :
« Je pense qu’effectivement cette politique qui en France, depuis trente, quarante ans, pratique le filet d’eau tiède, on en dit le moins possible, on met sous le tapis toute une série de sujets, je pense que ça peut nous amener dans le mur. »
Sous-entendu : droit dans le mur ou droit chez Marine Le Pen. L’ardent désir de damer le pion au Front national aux élections autoriserait donc tout, notamment la simplification du propos ou encore l’absorption totale et la mise en avant des thèmes privilégiés par l’extrême-droite.
Selon une indiscrétion de France Info, Laurent Wauquiez conforté dans ses choix politiques est vu comme un « scorpion » au sein de son propre camp. Au lendemain du Conseil national de Les Républicains, un élu présenté comme un « haut responsable » du parti se serait montré scandalisé par les propos ultra droitiers du président de région, ex-maire du Puy-en-Velay.
« C’était glaçant ! Il a coché toutes les cases, s’inquiète l’élu. Il ne manquait plus que la peine de mort ! »
Il aurait aussi lâché :
« Laurent, c’est le scorpion de la fable, il ne peut pas s’empêcher de piquer la grenouille, c’est dans sa nature. »
Une description qui n’est peut-être pas pour déplaire au président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, quelque peu trumpisé pour l’occasion.
Le succès de Donald Trump provoque actuellement une véritable crise identitaire au sein du Parti Républicain américain. Pour le New York Times, la victoire de ce candidat lors des primaires « représenterait une déroute historique pour les institutions du Parti républicain et pourrait déclencher une fracture interne ».
En expliquant que la droitisation du discours est la seule issue pour remporter des élections, Laurent Wauquiez pour sa part ne suscite pas de remous aussi importants chez lui. Pour le moment.
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