> Nous republions cet article du 29 juin 2015 sur le sujet.
Le péage urbain à l’entrée de Lyon est un dossier qui n’en finit pas de revenir sur le tapis. Cette fois, il prend les contours d’un vrai projet, évalué dans le détail. Les études programmées vont être réalisées dans les prochaines semaines, nous apprend Alain Giordano, adjoint au maire en charge notamment de « la qualité de l’environnement ». Pour quelles hypothèses ?
Gérard Collomb n’a jamais caché son souhait de voir ce projet aboutir un jour.
Au moins deux raisons poussent le maire PS de Lyon et président de la Métropole à embrayer. Dans un contexte de restrictions budgétaires plombant pour les investissements et le rayonnement de la ville cher à l’élu, le péage urbain serait une source de revenus non négligeable. La seconde, c’est l’image de ville polluée et embouteillée dont Lyon a de plus en plus de mal à se défaire, régulièrement victime de séries noires de pics de pollution.
Dans une interview donnée au Progrès il y a un an tout juste, Gérard Collomb avait ainsi déclaré :
« Soit on met un péage de tronçon, comme cela existe déjà, soit on essaye de réfléchir à un dispositif plus innovant, type péage urbain. Ce n’est pas plus lucratif qu’un péage de tronçon, mais cela a des effets différents sur la mobilité. »
Et d’ajouter :
« Un des enjeux est qu’on ait une circulation plus fluide, un air de meilleure qualité ».
Dans le récent classement des meilleures villes françaises où travailler, réalisé par l’ « Observatoire du bonheur », on trouve Lyon dans la peu glorieuse 7ème position ; et l’on sait que le critère environnemental y a pris une place importante.
5 euros pour entrer dans Milan
Londres est l’un des exemples emblématiques de ce type de système. Et parmi les cas observés de près par les services techniques dans l’étude du péage urbain lyonnais, on trouve aussi celui de Milan. Alain Giordano a par ailleurs cité la ville italienne en exemple. En mai 2014, Milan a en effet été primée pour son péage urbain mis en place en 2012.
Comment son infrastructure fonctionne-t-elle ?
Appelé « Area C », son système de péage impose à tous les automobilistes le paiement d’un ticket d’entrée de 5 euros (du lundi au vendredi de 7 h 30 à 19 h 30 et pas le week-end). Les deux-roues et les voitures électriques échappent à la mesure ; les résidents de Milan ont droit à quarante passages gratuits par an et doivent ensuite payer 2 euros le ticket.
A chacun des 43 points d’entrée dans la zone « Area C », un contrôle est assuré par un système de vidéosurveillance qui analyse les plaques minéralogiques des voitures entrant dans la ville et les compare avec la base de données des personnes s’étant déjà acquittées du droit de péage.
L’initiative semble porter ses fruits, d’après Le Monde :
« [A Milan], le trafic a diminué de 28 % par rapport à 2011, tandis que l’usage du bus et du tramway aux heures de pointe s’est développé (+ 6,9 % et + 4,1 % respectivement). La part des véhicules propres est passée de 9,6 % à 16,6 %. Résultat : les émissions de particules fines PM10 (d’un diamètre égal ou inférieur à 10 microns) ont été réduites de 10 % et celles de CO2 de 35 %. »
Chargement des commentaires…