Seulement un mois aura été nécessaire pour saisir l’opportunité politique de l’annonce.
C’est grâce à une disposition de la loi de transition énergétique promulguée le 18 août dernier que cette première généralisation à l’échelle d’une agglomération est possible. Elle donne la possibilité aux maires de fixer une vitesse maximale inférieure à la limite officielle.
Yann Mongaburu, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole en charge des déplacements défend une mesure « d’apaisement » au profit des enfants et des personnes âgées.
« Quand on traverse nos villes et nos villages, chacun doit pouvoir se sentir en sécurité dans cet espace public. Cette réduction de vitesse permettra de diviser considérablement la mortalité routière. Dans une collision à 50 km/h, le taux de mortalité est de 50%. Il chute à 5% quand la vitesse de circulation est de 30 km/h ».
L’élu écologiste, également conseiller municipal du maire de Grenoble Eric Piolle n’oublie pas l’enjeu environnemental.
« En réduisant l’accélération, nous diminuons aussi l’émission de polluants, dont 30% proviennent de ce phénomène de conduite ».
En revanche, ce changement ne devrait pas produire d’allongement notable de la durée des trajets dans l’agglomération grenobloise déjà réputée pour son manque de fluidité. Car la vitesse moyenne de déplacement automobile passera de 18,9 à 17,3 km/h après la généralisation de la zone 30, selon les statistiques d’études fournies par Grenoble-Alpes Métropole.
Six communes boudent la démarche
Comme toute généralité, elle comporte quelques exceptions.
« Mais 30 km/h sera désormais la règle », assure Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole.
Seuls les grands boulevards et les axes périphériques devraient être épargnés lors de la mise en application progressive, dès le 1er janvier 2016 sur le périmètre des 43 communes impliquées.
Le consensus politique affiché comporte lui aussi quelques rares dérogations. Seulement six communes de l’agglomération ne sont pas engagées dans la démarche.
Mais Christophe Ferrari pari sur de nouvelles adhésions à venir.
« D’autres nous rejoindrons sûrement. Cette mesure n’est pas imposée et unilatérale. Elle nécessite d’être débattue en conseil municipal avant l’engagement des communes ».
Dans Le Monde qui a obtenu la primeur de l’annonce, Jean-Claude Peyrin (UMP) premier adjoint de la ville de Meylan et membre de la « commission mobilité » de la métropole justifie la dissidence de sa ville.
« C’est une fausse bonne idée […] Pour instaurer une limitation de vitesse, il faut que les automobilistes la considèrent comme légitime. Interdire pour interdire, ce n’est pas utile ».
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