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Pour les municipales 2015 à Vénissieux, la gauche part divisée

Discorde nationale et le FN en embuscade

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Boulevard Ambroise Croizat (Venissieux). Crédits Axel Poulain/Rue89Lyon

Sans doute une bonne affaire pour le candidat de la droite, Christophe Girard. Ce dernier attendait avec au moins autant d’impatience que les élus de gauche la décision du PS de lancer une liste autonome ou de trouver un accord avec le PC. Finalement, le premier des socialistes à Vénissieux, Lotfi Ben Khelifa, a été investi par Solférino pour ces élections qui se tiendront les 22 et 29 mars prochains.

Boulevard Ambroise Croizat (Venissieux). Crédit : Axel Poulain/Rue89Lyon.

De quoi le satisfaire, lui qui avait déjà mené la liste socialiste en 2014, montée pour la première fois depuis 80 ans face à des communistes qui ont fait de Vénissieux un véritable fief. Mais pas de quoi empêcher à l’époque de faire réélire Michèle Picard.

Malgré sa victoire de 2014, aujourd’hui caduque, la maire PC a gardé en travers de la gorge cette désunion de la gauche et la campagne qui l’a opposée durement à Lotfi Ben Khelifa (surnommé « LBK »). Pour elle, hors de question de composer avec cet ancien adjoint pour 2015, ou encore de laisser sur une liste commune une place conséquente aux socialistes qui s’étaient précisément comptés en 2014.

La fédé PS du Rhône, dans un communiqué, identifie ainsi les raisons du désaccord :

« Après plusieurs semaines de discussion, le PC a fait le choix de rompre le dialogue en refusant d’accorder aux socialistes une représentation minimale et en exigeant le retrait de Lotfi Ben Khelifa, premier des socialistes soutenu par la fédération et élu par les militants vénissians. »

Le PC, par la voix de son secrétaire fédéral Raphaël Debu, a répondu un peu plus tard dans la journée, s’étonnant d’apprendre la nouvelle de la désunion par la presse. Pour lui, il s’agit d’ « ambitions individuelles de quelques personnages en mal de notoriété [qui] viennent diviser la gauche dans un moment où le pays plus que jamais à besoin d’une gauche déterminée ».

Et d’ajouter :

« En ayant pour seul programme le slogan « 80 ans de communisme, ça suffit », le PS se place dans la même lignée que la droite sarkosiste (sic) et l’extrême-droite. »

 

« LBK », qui a notamment fait prévaloir un contexte national de discorde profonde entre le PS et le PC pour se faire investir, compte présenter son projet à la presse ce mardi. Michèle Picard, quant à elle, s’est déjà lancée dans la campagne, via un meeting notamment qui a réuni 400 personnes la semaine passée.

Pour rappel, les élections municipales de 2014 ont été annulées par le tribunal administratif suite aux coups tordus de la liste d’extrême droite menée par l’ultranationaliste Yvan Benedetti (exclu du FN pour pour s’être déclaré « antisémite, anti-sioniste et anti-juifs »). Il avait inscrit sur sa liste « Vénissieux fait front » plusieurs candidats, et notamment des personnes âgées et vulnérables, sans leur accord.

Sur cet argument, Christophe Girard, candidat Divers droite à la mairie de Vénissieux, avait déposé un recours dans la foulée des résultats, qui le plaçaient en deuxième position derrière Michèle Picard (30,40% des voix contre 37,64% pour la maire sortante).

Après sa grotesque manoeuvre, Yvan Benedetti se trouve sous le coup d’une inéligibilité ; il a donc laissé le champ libre au FN, qui a investi Damien Manchou pour une liste « Vénissieux Bleu Marine ».

> Article mis à jour le 24 février à 9h avec le communiqué de la fédération PCF du Rhône


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Photo : Capture d'écran du site de campagne

Photo : LB/Rue89Lyon

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