Conséquence de l’annulation définitive de l’élection municipale de Vénissieux, le conseiller municipal et conseiller métropolitain socialiste Bernard Rivalta perd tous ces mandats, comme tous les autres élus vénissians.
Et comme il faut être conseiller métropolitain pour briguer la présidence du puissant Sytral (l’organisme public qui gère les TCL), il ne pouvait plus en être le président.
Ce mercredi, apprenant la décision du Conseil d’Etat, le président PS de la Métropole, Gérard Collomb, s’est lui-même présenté à la présidence du Sytral lors du comité syndical qui se tenait le même jour. Et il a été élu avec 20 voix sur 27 votants. Les réactions n’ont pas tardé à venir.
La maire UDI du 2e arrondissement de Lyon, Denis Broliquier, opposant historique jusqu’en 2014 de Bernard Rivalta, s’est fendu d’un communiqué pour exprimer son « inquiétude » quant à ce qu’il appelle une « nomination » :
« Président de la Métropole, Maire de Lyon, Président de la SPL (Société publique locale, ndlr) Part-Dieu, Président de la SPL Confluence, Président des HCL, et maintenant Président du SYTRAL, Gérard Collomb concentre en ses seules mains des pouvoirs économiques considérables et stratégiques pour l’avenir de la Métropole. Ce n’est bon ni pour le fonctionnement du Sytral, ni pour l’avenir de la Métropole, ni pour le fonctionnement de la démocratie locale. »
Les communistes lyonnais ont également réagi par voie de communiqué :
« A l’heure où de nombreux abus entachent la vie politique, laissant une image désastreuse chez nos
concitoyens et accentuant le fossé déjà grandissant avec des élus coupés de la réalité, comment peut-on
penser que c’est en accumulant le pouvoir dans les mains de quelques-uns que nous pourrons favoriser les
intérêts de la collectivité ? »
Lundi soir, Olivier Brachet, vice-président au logement, à l’habitat et à la politique de la ville qui avait annoncé sa démission de la Métropole pointait d’ailleurs une « absence de débat » sur les politiques à mener.
Ce jeudi, en marge d’une conférence de presse sur le Pôle métropolitain, Gérard Collomb a balayé les critiques qui voient dans cette nouvelle fonction, une aggravation de son cumul des mandats.
« J’espère que Bernard Rivalta va revenir d’ici deux mois. Je ne fais qu’un intérim. Je suis là pour lui chauffer la place ».
Lors du comité syndical, il avait considéré qu’il était en « CDD ». Mais un CDD justifié « par sa connaissance des dossiers ».
> Article actualisé le 6 février à 17h30 avec le communiqué de la section lyonnaise du PCF.

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