L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire. Dans une tribune ouverte sur le Huffington Post, une membre de l’organisation revient sur ce qui a conduit à deux récentes interdictions de diffusion d’images d’élevages industriels.
L’association avait reçu des signalements, photos et vidéos concernant deux élevages de l’Ain et de Saône-et-Loire détenant respectivement 200 000 et 111 000 poules et approvisionnant la marque Matines pour les magasins Casino, Système U, Monoprix et Carrefour. Pas tout à fait l’idée du poulailler de campagne.
Les images montrent les conditions d’élevage déplorables et en infraction avec la réglementation européenne. Les supermarchés qui s’y fournissent sont mis au courant, ainsi que les services vétérinaires. Après constatation de l’infraction, il sera demandé des « mesures correctives » aux éleveurs.
Le groupe Casino sera le seul à suspendre ses approvisionnements auprès de l’un des élevages, après consultation de la DSV (direction des services vétérinaires).
Et maintenant, les fermes usines
En réponse, les exploitants déposent un référé contre l’association. Alors que les infractions sont avérées, ils obtiennent l’interdiction de l’utilisation des images. La raison ? Elles sont prises à l’intérieur des élevages sans l’accord du propriétaire.
C’est la protection de la vie privée, pourtant elles ne montraient pas le propriétaire en slip de bain : cages illégales, déplumage avancé, parasites sur les animaux et les oeufs, cadavres en décomposition, de quoi avoir du mal à avaler son omelette matinale.
Dans ces conditions, on a du mal à imaginer ce que donnera le projet de ferme-usine de 250 000 poules dans la Somme. Un élevage industriel qui respecte le bien-être animal, ça n’existe pas.
De quoi continuer à lire les numéros tamponnés sur les oeufs. Et à oser poser des questions aux commerçants, quand on est dans le doute.

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