On vous l’annonçait au coeur de l’été, le cinéma la Fourmi, situé rue Pierre Corneille à Lyon (3e), institution du film « Art et essai », va rouvrir prochainement. « Dans le courant de l’automne », nous avait même lâché l’adjoint au maire de Lyon en charge de la Culture, Georges Képénékian.
Aux manettes du nouveau projet ? Thierry Frémaux et l’Institut Lumière. Jusque là, le directeur de l’institut culturel et délégué général du festival de Cannes n’a pas voulu révélé le contenu éditorial de son projet à la Fourmi. « Trop tôt », nous a-t-on dit.
Nous avons toutefois pu constater que des travaux étaient en cours dans la cinéma de la rue Pierre Corneille, lequel nécessite en effet une réhabilitation et mise aux normes conséquentes. Le projet de chantier : « restructuration d’un cinéma existant de trois salles ».
Le bénéficiaire du projet est « Cinémas Lumière ». Sur societe.com, la description de cette entreprise demandeuse du permis d’intervention est la suivante :
« Etablie à LYON (69008), au 25 Rue du 1er Film, l’entreprise CINEMAS LUMIERE est active depuis moins d’un an. Cette société par actions simplifiée à associé unique a vu le jour le 16 juillet 2014, immatriculée à Lyon, sous le numéro d’enregistrement 803 529 718, cette entreprise est spécialisée dans le secteur d’activité de la projection de films cinématographiques. A ce jour, le capital social de l’entreprise CINEMAS LUMIERE est de 41 000,00 euros.
M. Thierry FREMAUX, né en 1960, en sa qualité de président, est dirigeant de l’entreprise CINEMAS LUMIERE. »
Plus de doute sur l’implication de Thierry Frémaux, donc. La société « Cinémas Lumière » semble avoir été constituée dans le but unique de gérer la Fourmi, voyant le jour une semaine seulement avant la livraison du permis de construire (datée du 25 juillet 2014).
Lors du dépôt de bilan de sa société et de la fermeture de La Fourmi, François Keuroghlian, directeur pendant 38 ans et unique salarié de ce lieu emblématique du cinéma à Lyon, déclarait à la presse :
« Pour s’approvisionner en films, il faut désormais changer nos installations, passer de l’argentique au numérique. Pour ce chantier, j’avais obtenu des aides, des financements de la part de la Région Rhône-Alpes, du CNC…
C’est quand j’ai vu les contraintes qui suivaient comme l’accès aux handicapés que j’ai décidé de rénover l’intégralité du cinéma, le remettre au goût du jour. Mais je n’avais pas envie de repartir pour 20 ans d’endettements. »
Sur la méthode de financement, le projet éditorial et économique que prévoit Thierry Frémaux, on vous en dit plus très vite.

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