Ce n’est pas vraiment l’habitude de la maison de dévoiler le nombre d’adhérents. Mais en cette rentrée politique, le Front national a du mal à cacher son euphorie. A sa tête, Marine Le Pen se voit déjà en train de cohabiter avec François Hollande. A Lyon, le secrétaire départemental du Rhône, Christophe Boudot, « prépare le parti à l’accession au pouvoir ».
Alors au FN, on se lâche un peu. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le patron de la fédération du Rhône, ancienne tête de liste aux municipales, annonce :
« Le FN du Rhône a dépassé la barre des 2000 adhérents ».
Un autre chiffre est censé impressionner, le nombre de jeunes qui auraient leur carte :
« Un tiers des 2000 adhérents a moins de 25 ans », jure Muriel Coativy, l’adjointe en charge des adhésions, ex-tête de liste à Sainte-Foy-lès-Lyon.
La même plastronne :
« Le Front National de la Jeunesse (FNJ) est le premier mouvement politique de jeunesse ».
A la veille de l’université d’été du FNJ (qui se tient ce week-end à Fréjus), le parti d’extrême droite veut montrer que les jeunes sont particulièrement accueillis et formés.
A la suite des élections municipales et européennes, les responsables locaux n’ont pas voulu laisser retomber la « dynamique ». Selon le nouveau responsable du FNJ pour le Rhône, Clément, les « actions militantes » vont se multiplier. Surtout du tractage et du collage d’affiches, dit-il.
Cet étudiant de 24 ans en « Master de management », adhérent depuis deux ans au FN, est très fier du bar de la fédération du Rhône retapé cet été par les militants FNJ.
C’est là que les formations spécialement orientées jeunes vont avoir lieu.
Tous les mercredis, les membres du FN sont également invités à se réunir pour des soirées à thème, au bar. Un concept qui fait fortement penser à ce que proposent les jeunes identitaires, avec leur local « La Traboule ».
Muriel Coativy, chargée des adhésions, reconnaît une parenté :
« C’est important de proposer la même chose, pour que les jeunes n’aillent pas là-bas ».
Mais pour elle, la proximité s’arrête là :
« Contrairement à Génération identitaire, nos actions se situent dans le respect des lois de la République. On ne va pas former une milice privée comme ils ont pu le faire dans le métro ».
Le responsable FNJ ajoute :
« Notre objectif est de prendre le pouvoir, pas de panser les plaies comme ils peuvent le faire ».
Dans commentaire posté ce samedi, Damien Rieu, le porte-parole de Génération identitaire « regrette » cette attitude :
« Le FN semble expliquer la rénovation du local du FNJ par la volonté que les jeunes ne se retrouvent pas à La Traboule. Cette logique nous semble assez regrettable, pour notre part nous préférons l’idée de complémentarité à celle de concurrence. » (lire le commentaire en intégralité au bas de l’article)
Clément a également tenu à préciser en commentaire qu’identitaires et frontistes sont « complémentaires » :
« Je valide tout à fait la précision apportée par Damien Rieu concernant la complémentarité qui caractérise les liens entre GI et le FNJ, et non la concurrence. »
Après l’exclusion du parti en 2011 d’Alexandre Gabriac et le développement des identitaires, Clément voudrait prouver la force retrouvée du FNJ à Lyon en donnant sa propre comptabilité :
« Nous avons une centaine de militants FNJ actifs à Lyon, sans compter des groupes à Villefranche et Givors ».
> Article actualisé le 6 septembre à 18h, suite au commentaire du porte-parole de Génération identitaire.
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