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Démission du gouvernement : Gérard Collomb « prêt à aider »… et à monter à Paris ?

Téléphone silencieux malgré le « modèle lyonnais »

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Gérard Collomb réélu à la tête du Grand Lyon qui deviendra en janvier 2015 Métropole. Crédit : Pierre Maier/Rue89Lyon.

Il y a ceux qui prédisent et ceux qui subissent. Gérard Collomb, le maire PS de Lyon, aime faire partie de la première catégorie. Faisant presque imaginer qu’il était dans le secret des dieux, le maire PS de Lyon s’est montré très satisfait ce lundi de la décision de Manuel Valls, de présenter la démission de son gouvernement, pour en recomposer un autre, plus sage et obéissant, d’ici ce mardi.

« Le Président de la République et le Premier ministre ont tiré les conséquences logiques des déclarations d’Arnaud Montebourg », a-t-il écrit ce lundi.

 

Gérard Collomb à la préfecture, le dimanche 23 mars 2014.

A la demande pressante d’ »inflexion majeure » de sa politique, réclamée à François Hollande par le ministre de l’économie Arnaud Montebourg, le Premier ministre a donc répondu clairement, passant donc son lundi à passer les coups de fil idoines pour trouver ses nouveaux ministres et/ou redistribuer les fonctions. Gérard Collomb n’en a pas reçu pour sa part, mais il a tout de même signalé à la presse locale qu’il ne fermait pas la porte à une entrée au gouvernement.

Encore faut-il que cela lui soit demandé. Et que le poste proposé soit régalien, plus alléchant encore que la perspective de construction d’une métropole surpuissante sur le territoire du Grand Lyon. Sans cela, il a déclaré se tenir dans tous les cas « prêt à aider », présentant désormais son « modèle lyonnais » comme une réalité politique et économique acquise.

 

Le bon timing pour Gérard Collomb et ses amis « réformateurs »

Cette mise au point musclée de Manuel Valls qui se traduira par la composition au pied levé d’un nouveau gouvernement, intervient justement à la veille d’une réunion politique organisée à Lyon, celle du « Pôle des réformateurs ».

Gérard Collomb y a convié des économistes et plusieurs parlementaires qualifiés d’ »anti-frondeurs » (le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, et l’économiste Philippe Aghion entre autres, selon leparisien.fr), porteurs d’une ligne social-réformiste. Le maire de Lyon a déclaré ce lundi qu’il y aurait sans doute parmi ceux-là de futurs ministres engagés par Manuel Valls.

Dans son interview donnée au quotidien et publiée ce samedi 23 août, Gérard Collomb étranglait avant l’heure Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, conseillant à François Hollande de « tenir bon » face à eux :

« Leur ligne directrice est vieille comme la France. Vivre à crédit pour relancer la consommation… Mais quand ont-ils dit qu’il fallait désendetter ? Jamais. La droite et la gauche ont repoussé devant elles le tas de la dette. Continuer, c’est aller dans le mur. En France, la dette publique est détenue au deux tiers par des étrangers. Le jour où ils perdront confiance et où ils se retireront, les taux vont considérablement augmenter et la dette exploser. Et on pourra se retrouver dans la situation espagnole. »

La rentrée politique du maire de Lyon prend une dimension nationale inattendue, qu’il n’hésitera certainement pas à brandir comme un fait d’arme programmé.


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