A l’âge adulte, un pénis mesurant moins de 7 cm en érection sera qualifié de micropénis. Hormis ses dimensions réduites, le micropénis (s’il n’est pas associé à une malformation) fonctionne normalement.
Mais pourquoi a-t-on un micropénis ? La cause peut être une exposition in utero à certains perturbateurs endocriniens (des « agents chimiques composés » responsables d’anomalies physiologiques et de reproduction).
Dans le peloton de tête des perturbateurs endocriniens susceptibles d’agir dès le stade fœtal : les pesticides.
Cela fait des années que Charles Sultan, professeur en endocrinologie pédiatrique au CHU de Montpellier, tente d’alerter l’opinion au sujet de cette « pollution fœtale ».
Joint au téléphone, le professeur Sultan persiste et signe « des deux mains ». Il fait le point sur ses travaux et observations :
- « Si vous êtes un enfant d’agriculteur, vous avez quatre fois plus de chances d’avoir une malformation génitale » ;
- « En trois ans et demi de travail, nous avons collecté 350 hypospadias [une autre malformation génitale, ndlr]. Environ 5% des cas sont d’origine génétique… Si vous éliminez les causes génétiques, il reste quoi ? L’environnement » ;
- « Il y a une explosion des pubertés précoces en Languedoc-Roussillon [son terrain d’étude, ndlr] » ;
- « Nous n’avons jamais eu autant de micropénis en consultation. »
Pour le pédiatre, il ne fait aucun doute que le fœtus est fortement soumis à une perturbation endocrinienne :
« Une étude finlandaise publiée il y a quelques semaines dans la revue Food and Chemical Toxicology révèle même la présence de pesticides dans le placenta. Avec 15 à 20 perturbateurs endocriniens dans chaque placenta étudié, et jusqu’à 46 pour la moitié d’entre eux. »
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