23h30. Toute la presse locale a attendu Gérard Collomb, qui est finalement arrivé dans les salons de la préfecture entouré de son équipe de campagne, sans grande euphorie, voire avec de la retenue. Il compte 35,76% des voix sur l’ensemble de la ville. Ce qui, au vu des résultats nationaux pour le PS, peut le satisfaire, pour ce qui concerne Lyon qu’il sera donc en capacité de remporter au second tour dimanche prochain.
Sans préciser de quelle façon il pourrait signer des accords avec les deux listes montées à sa gauche, l’actuel maire déclare :
« Je lance un appel au rassemblement. Il faut réunir tous ceux qui partagent les mêmes valeurs. Au moment où le Front nationale réalise une percée sans précédent. Nous avons de très grandes chances de remporter les arrondissements. »
Du côté des écologistes, qui réalisent un petit score avec 8,9% des voix, derrière un FN fort (12,19%), l’idée est de réaliser un accord global sur la ville. Mais aussi sur l’ensemble du Grand Lyon où il va falloir regarder dans le détail les résultats, notamment « pour que le FN ne joue pas le rôle d’arbitre ». A ce sujet Gérard Collomb a déclaré :
« Lyon d’abord, la métropole ensuite. »
Celui qui a été maire pendant 13 ans a préféré garder les points positifs de ce premier tour, évitant donc de parler du 1er arrondissement :
« Thomas Rudigoz a relevé le challenge, il est devant dans le 5e arrondissement (là où se présentait le candidat UMP-UDI Michel Havard). »
Lequel Michel Havard assure, quant à lui, que « rien n’est joué ». Notamment si l’abstention se fait moins forte. Il fait 30,49% à Lyon. Le Front de gauche-Gram, lui, compte 7,56% des voix.
Notons que sur l’agglomération, la plus forte percée du FN se fait à Corbas (25% des voix).
Par ailleurs, à Vaulx-en-Velin, la candidate et députée PS Hélène Geoffroy se retrouve, avec 27,08% devant le maire Front de gauche Bernard Genin, un point en dessous.
22h55. A Vénissieux, où le FN ne s’est pas présenté, la liste des ultranationalistes Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac se maintient avec 11,49% des voix. Jean-François Carenco, préfet du Rhône, nous a déclaré ce soir qu’il invaliderait cette liste si elle contient toujours, mardi prochain, les quelques huit ou neuf candidats qui y figurent contre leur gré.
22h45. Michel Havard, candidat UMP, s’est montré à la préfecture « très confiant ». L’UMP se maintient au second tour dans tous les arrondissements de Lyon. Sur l’éventualité d’un accord avec le FN, qui devrait être présent dans huit arrondissements sur neuf, le candidat déclare :
« J’appelle tous les Lyonnais et toutes les Lyonnaises qui veulent le changement à venir voter dimanche prochain. Il y a très peu de voix d’écart. »
Pour lui, « Gérard Collomb est sanctionné ce soir. Il est en recul important par rapport à 2008. »
Il estime que si l’actuel maire garde son fauteuil, il sera « l’otage de la gauche dure », les écologistes et le Front de gauche ayant lancé deux listes face à lui.
En ce qui concerne la Métropole, il voit bien la droite la ravir à Gérard Collomb, qui en est le concepteur, et qui est actuellement président du Grand Lyon.
22h22. A Villeurbanne, le maire PS sortant Jean-Paul Bret fait 41,5% et reste très à l’aise pour le second tour. L’UMP atteint péniblement les 22,5% ; 15,81% pour les écologistes de Béatrice Vessilier, qui font moins que le FN (17,5%). Jean-Paul Bret a déclaré à la préfecture, contenant sa joie, et en direction des écologistes :
« Ma porte est ouverte, on discutera sereinement. La démocratie a parlé. »
A l’Est, du côté de Vénissieux, le candidat socialiste (le PS s’y présentait pour la première fois face au PC depuis 80 ans), n’a pas réussi à mettre à mal la maire communiste Michèle Picard. Le « gamin des Minguettes » y fait 15%, la maire atteint 30%.
22h. L’UMP est pour l’heure au coude à coude avec le PS dans le 5e arrondissement, où Michel Havard est lui-même tête de liste (environ 36% à cette heure). Dans le 2è, la liste de la droite et du centre irait jusqu’à 47% et dans le 6e, elle frôle pour l’heure les 50% de voix.
Eric Lafond, le candidat centriste (ex-Modem) parviendrait difficilement à faire ses 5% dans le 3e arrondissement où il se présente lui-même comme tête de liste.
Et à Grigny, grosse déconvenue pour René Balme (Front de gauche), le candidat de la droite, Xavier Odo est en tête avant le second tour.
21h45. Dans le QG de Michel Havard, ça rigole. En photo :
Et par ailleurs Michel Mercier, ancien président du département du Rhône, est très largement réélu dans la commune qu’il a « créée », Thizy-les-Bourgs, à 69,30% des voix.
21h. Les bruits et infos pleuvent en cascade. Si à Lyon les résultats restent partiels, on sait déjà que le FN se maintiendrait dans tous arrondissements à Lyon sauf le 1er.
Mais aussi : la commune communiste de Pierre-Bénite passe à droite : Daniel Deleaz (liste Union de la gauche) perd lourdement face à Jérôme Moroge, avec une liste Divers droite qui fait 52,84%.
A Tarare (qui n’est pas dans le Grand Lyon), le jeune maire PS Thomas Chadoeuf perd son fauteuil au profit de Bruno Peylachon qui, avec une liste Divers droite, fait 50,80%.
Dans 12 bureaux sur 17, Nathalie Perrin-Gilbert de la liste Front de gauche-Gram est en tête avec plus de 33% des voix, devant Odile Belinga (tête de liste de Gérard Collomb), qui y fait environ 25%. Les candidats de Gérard Collomb qui étaient présents à la préfecture sont partis illico.
20h30. C’est pas la folle ambiance au QG de campagne de Gérard Collomb (où le maire ne se trouve pas).
20h10. Premières communes, premiers résultats : Poleymieux-au-Mont-d’Or, la maire Corinne Cardonat, réélue au premier tour.
Albigny-sur-Saône : Jean-Paul Colin réélu, avec 53% des voix.
17h20. Le taux de participation dans le département du Rhône à 17h est de 53,65%. En 2008, au premier tour, il avait été de 61,88%. Mais cela n’augure pas nécessairement d’une participation moins forte. En 2008, il avait terminé à la fermeture des bureaux de vote à 58,43%. En 2001, il avait été 49,19% à 17h pour finir à 60,41% à 20h. Toutefois, en 2014, la situation d’un maire présent depuis 13 ans -et qui se présente pour un troisième mandat dans une ville toujours en bonne place dans les classements des médias- aboutit à la conclusion, fausse ou non, que tout est joué depuis des mois, comme pour Alain Juppé à Bordeaux. Cela motivera-t-il les électeurs à se déplacer ? Réponse à 20h.
11h45. Il joue gros car son objectif est clair : montrer une forme de suprématie en étant réélu dans les grandes largeurs. Mais face à Gérard Collomb, la droite à mené une campagne offensive et pourrait lui faire mal dans le 5e arrondissement, dans lequel on enregistrait 18% de participation à 11 heures. A sa gauche, on compte pas moins de deux listes, celle d’écologistes et celle de communistes (ces derniers au sein d’une liste « Front de gauche-Gram »). Ce soir ils vont se compter, pour tenter de s’imposer dans l’éventuel exécutif de Gérard Collomb. Lequel maire, fort de 13 ans de mandature, aimerait beaucoup les sanctionner et ne pas avoir besoin d’eux.
A la veille des élections, dans son équipe de campagne, on ne cachait pas la tension :
« On ne sait pas où Gérard Collomb sera ce dimanche, dans son bureau à l’hôtel de ville ou encore cloîtré chez lui. Cela dépendra de son humeur. »
Ce matin, il a voté dans le 5è arrondissement, avec son épouse Caroline Collomb et deux de ses enfants. Pas de commentaire à la dizaine de journalistes photographes présents.
Michel Havard, candidat UMP-UDI a, lui aussi, voté dans un bureau du 5e arrondissement. A la même heure.
Dans le Rhône, à midi, le taux de participation était de 25, 52% contre 30% pour le 1er tour des mêmes élections, en 2008.
Plusieurs villes sont aussi à observer de près dans le Grand Lyon, comme Vénissieux et Villeurbanne…
Chargement des commentaires…