Qui aurait pensé d’une ville comme Lyon qu’elle pouvait être le théâtre d’un combat sans merci. En cette Terre du Milieu inédite c’est l’étiquette centriste que s’arrachent les candidats UMP, PS et… orange. Eric Lafond, candidat du Modem aux municipales de 2008 -avant d’être exclu du parti de François Bayrou- est resté fan de la couleur pour (re)battre la campagne en 2014.
Eric Lafond en a été suspendu puis exclu, mais en tant que conseiller municipal du 3è arrondissement, il a continué à envoyer très régulièrement des communiqués de presse, sur les grèves dans les cantines scolaires notamment. Et s’est très tôt déclaré candidat pour les élections municipales de 2014.
Ce lundi, Eric Lafond a poursuivi en présentant ses têtes de listes pour les neuf arrondissements de Lyon, soit « des personnes non salariées de la politique », des chefs d’entreprise. Des « gens qui ont posé un jour de RTT pour être là », indique une personne de l’équipe, entre autres investissements personnels.
Derrière eux, un slogan « Lyon pour tous, tous pour Lyon » et aucun complexe vis à vis du code couleur et de la confusion qu’il pourrait porter auprès des électeurs. Orange, le même qu’en 2008, moins la mention Modem. Mais c’est parce qu’Eric Lafond s’estime être le plus puriste des habitants du Milieu. Plus centriste voire plus Modem que Bayrou lui-même, il rappellerait volontiers au béarnais les origines du succès :
« Moi, le Bayrou de 2007 qui dit « Le monde est complexe, il faut parler à l’intelligence des gens », je dis oui. Le Bayrou de 2012 qui dit « J’ai la vérité », c’est non. »
C’est au centre que Lyon se gagne, les principaux candidats l’ont compris. Michel Havard a effacé l’étiquette UMP de ses documents de campagne et parle légitimement d’une candidature de « la droite et du centre », après avoir réussi à mêler à ses listes l’UDI lyonnaise. Gérard Collomb, maire socialiste sortant, vend depuis longtemps son modèle lyonnais en évitant de brandir la rose et s’est adjoint les services et cautions de nombre de centristes revendiqués.
Coincé voire caché parmi des candidats plus équipés en termes de moyens et de militants, Eric Lafond cherche le coeur du centre au tournevis. Pour lui, il est le seul véritable « indépendant » qui n’aura pas voulu à tout prix assouvir des ambitions en s’alliant un peu plus à droite ou un peu plus à gauche. Le seul à qui rien n’a non plus été proposé clairement.
L’UDI Christophe Geourjon, bras droit de Michel Havard dans cette campagne municipale, estime qu’ »il ne faut pas confondre indépendance et isolement ». Anecdotique, la candidature d’Eric Lafond dans le contexte local ?
« On ne peut jamais dire d’un candidat aux municipales qu’il est anecdotique. Mais isolé, ça oui. »
Presque fantasque ou peu réaliste, entend-on aussi.
C’est pourtant sur ses « idées pour la ville » qu’Eric Lafond aimerait faire mouche. D’abord avec une proposition clinquante et phare, un aérotram suspendu dans les airs, de la Tête d’Or à Perrache, en passant par les collines de Fourvière et la Croix-Rousse et dont l’élu évalue le coût à 65 millions d’euros.
Mais aussi, entre autres, le maintien de la semaine de 4 jours à l’école pour les enfants ; ou encore un « soutien à l’habitat partagé » ; du matériel pour le dépôt de plainte numérique ; la gratuité des transports en commun pour les enfants et pas mal d’intentions telles que « valoriser les déchets en intéressant les habitants à la collecte ».
Reste pour lui et ses têtes de liste à prendre sur leurs week-ends pour convaincre les électeurs. Mais aussi quelques volontaires, dans le but de trouver les 221 noms nécessaires pour constituer les listes sur l’ensemble des arrondissements. A ce jour, Eric Lafond en compterait environ la moitié.
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