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Lyon 2014 : le programme centriste de Michel Havard… dans la roue de Gérard Collomb

La ville intelligente et ses habitants pas trop bêtes

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Michel Havard candidat pour Lyon. Crédit : Pierre Maier

Le candidat UMP, ou plutôt « de la droite et du centre », comme il aime à se présenter, le concède lui-même :

« Tous les maires poursuivent ce qu’ont lancé leurs prédécesseurs ».

L’actuel maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a fait aboutir des projets lancés sous Michel Noir ou Raymond Barre et les chantiers d’envergure (la Part-Dieu, la ZAC 2 de Confluence…) ne seront à l’évidence pas stoppés à mi-chemin si la gouvernance de la ville venait à passer dans d’autres mains. Michel Havard a toutefois tenté de trouver un contraste avec son adversaire, qui n’engage que sa parole de candidat pour l’heure :

« Je ferai les choses différemment et mieux. »

Lors de sa conférence de presse ce jeudi matin, le candidat UMP n’a (toujours) pas remis son programme détaillé mais en a révélé quelques éléments qui laissent deviner une orientation et une gestion très centriste de la ville, oscillant entre la volonté de construire une métropole européenne d’envergure et celle d’en faire un lieu toujours vivable pour ses habitants. Un peu comme Gérard Collomb, sur le papier.

Michel Havard présente un programme centriste pour Lyon. Crédit : Pierre Maier.

Le raout qu’avait organisé Gérard Collomb en février 2013 autour de sa conception de la ville intelligente avait résonné comme un premier argument de campagne, avec présentation cérémonieuse d’un programme pionnier en France de smart grids, de développement du haut débit, etc.

Michel Havard a anglicisé le tout et imagine, lui aussi, sa « smart city ». Mais comme il s’agit de faire « différent » voire d’aller plus loin que ce qui est déjà proposé, non seulement la ville sera smart mais aussi ses habitants, ou le concept des « smart citizens » (trad. : citoyens intelligents).

Pas de détails encore sur le visage achevé de cette ville ultra connectée, sans doute parce que des choses sont déjà largement engagées sur le territoire avec un panel d’opérateurs mastodontes mais, malgré tout, l’idée d’un guichet unique sur le net, pour optimiser le quotidien (avoir les bonnes infos, sur les bons services, etc.). Ou comment améliorer le site Internet de la municipalité, si l’on doit faire simple.

Les agences web peuvent se frotter les mains parce que ce n’est pas le seul site que Michel Havard veut refondre, il imagine aussi un portail internet pour appréhender les voies impénétrables de la recherche de modes de garde pour la petite enfance. Ou encore une appli mobile pour alerter la police. « Sinon on peut faire le 17 aussi », a suggéré à voix basse un journaliste.

La sécurité mais aussi les personnes âgées

Une appli pour être protégé plus rapidement, mais pas seulement. Question sécurité, Michel Havard a décliné quelques autres idées : la création d’une brigade canine et le développement de la vidéosurveillance.

Une vision du vivre-ensemble partagée avec Gérard Collomb, qui aime à dire que sa ville est « l’une des plus tranquilles de France ». Une étude publiée dans le mensuel Lyon Capitale de janvier indique que Lyon, qui compte 1 caméra pour 2400 habitants, est la ville de l’agglomération qui dépense déjà aujourd’hui le plus en matière de sécurité. Le candidat du FN, Christophe Boudot, qui ne voudrait surtout pas rester sur la touche sur cet aspect de la campagne, a aussitôt envoyé un communiqué de presse dans lequel il constate une similitude entre l’appli-secure de Michel Havard et son propre plan baptisé dans son programme Vigilyon.

Côté social, Michel Havard avance l’idée de distribuer des tickets restaurants aux personnes âgées, dans le but notamment de « les faire sortir de chez elles et de maintenir un lien social ». Une initiative intéressante face à laquelle, pour le moment, aucune proposition n’a été lancée pour les jeunes en difficulté économique et sociale.

Pas d’impôts, pas de grèves dérangeantes et mort à Cap Canal

Le candidat de « Génération Lyon » imagine également monter un « fablab», soit, dans sa conception, une pépinière d’entrepreneurs avec des « salles de travail individuelles et participatives » installée dans des locaux de 5000m2, dans le 4è arrondissement ; il chiffre également le coût de son métro entre Part-Dieu et Saint-Paul (550 millions d’euros, somme à étaler sur deux mandats).

L’une des promesses de ce « contrat avec les Lyonnais » est aussi de ne « jamais-jamais » laisser en rade les parents et leurs enfants en cas de grève dans les écoles.

« Tout cela a un coût, c’est vrai, mais je m’y engage », jure Michel Havard. Pour tous ses projets, dont on ne connaît donc pas encore la globalité, celui qui « n’imagine pas ne pas devenir maire de Lyon », il s’agira de faire des économies puisqu’il s’engage aussi à ne pas augmenter les impôts. En arrêtant CapCanal, une chaîne éducative de contenus stockés financée par la Ville de Lyon, ou encore, en diminuant les dépenses des fêtes et cérémonies. Reste à prendre la calculette pour constater que la balance n’est pas encore à l’équilibre.

Le détail du programme pourrait finalement être donné à l’occasion d’un meeting programmé le 5 février prochain, mais pour l’heure, Michel Havard repositionne sans cesse sa candidature en martelant qu’il est un homme politique aux épaules suffisamment larges pour porter (pour ne pas dire poursuivre) les projets d’une ville de la taille de Lyon.

 

 


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